mardi 5 juin 2012

L'homme dans la vitrine de Kjell Ola Dahl

Résumé de l'éditeur : Un matin d'hiver, Reidar Folke Jespersen, antiquaire à Oslo, va se poster dans un café non loin de chez lui. Après quelques heures d'attente, il aperçoit son épouse qui va retrouver son amant. Ensuite, Jespersen quitte son poste d'observation pour se rendre chez ses frères pour un important rendez-vous d'affaires. La réunion se passe mal et les frères se séparent fâchés. Le lendemain matin, on retrouve le corps sans vie de Jespersen, placé nu dans un fauteuil de la vitrine de son magasin. Le commissaire Gunnarstranda arrive sur les lieux du crime avec l'inspecteur Frank Frolich. Les indices dont ils disposent ne sont pas nombreux : une série de chiffres tracés au feutre sur le cadavre et des objets volés. L'enquête s'annonce d'autant plus difficile que de nombreuses personnes semblent très contentes de la disparition du vieil homme. Avec L'homme dans la vitrine, Kjell Ola Dahl signe un roman dense et complexe, une histoire d'amour et de vengeance sur laquelle plane l'ombre du passé et des heures les plus sombres de l'histoire norvégienne.

Avant-propos : C'est chez Wens que j'ai entendu parler de Kjell Ola Dahl.

Mon avis : Les 50 premières pages d'introduction sont magnifiques. Dahl nous présente tour à tour des personnages énigmatiques à souhait. On ne sait pas toujours à quel évènement ils font référence. Mais il flotte une atmosphère de mystère et les situations sont intrigantes. Quelles sont les relations entre les époux Jespersen ?  Qui est cette vénéneuse femme fatale qui se déshabille devant un vieillard (alors que visiblement il ne la touche pas) ? Ce long prologue s'achève sur une scène bien angoissante où une femme seule à l'impression que quelqu'un est entré chez elle au milieu de la nuit.
Le problème est que la suite n'est pas exactement à la hauteur. Même si l'ensemble reste plaisant, la deuxième partie fait retomber la tension d'un cran. On retrouve une enquête traditionnelle menée par deux policiers assez sympathiques le commissaire Gunnarstrada et l'inspecteur Frolich [normalement c'est un o barré à la norvégienne, mais je ne sais plus comment on accède à tous les symboles]. On ne peut pas dire que ce sont des personnages originaux mais ils sont bien décrits. S'ils sont assez désabusés, c'est surtout à cause de leur vie privée (et pas de leur métier). Gunnarstrada est veuf (pas original), mais il va rencontrer au cours du roman une femme qui va peu à peu briser sa coquille. Frolich, quant à lui, est dans une relation routinière au bord de l'implosion. Il ne sait plus pourquoi il est avec sa copine et il rêve à d'autres femmes (voire plus si affinités). Ces personnages ont donc un rôle important dans le livre puisqu'on les suit pas à pas.
Au niveau de l'enquête, on est dans le descriptif. Ici, l'action prend son temps. On suit chacune des déductions des policiers (ce qui est appréciable car on a vraiment l'impression de participer à l'enquête, mais cela peut parfois sembler un peu long).  Il se passe toutefois un certain nombre d’évènements. Jespersen est retrouvé mort dans la vitrine de sa boutique d'antiquaire avec l'indication J195 écrite sur le corps. Qui est responsable ? La veuve beaucoup plus jeune qui avait un amant ? Le fils qui a toujours mis de côté ses ambitions à cause de la présence tutélaire de son père ? Les frères qui voulaient vendre l'affaire familiale ? Les hypothèses sont nombreuses et on suit chacune des pistes qui vont remonter jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
C'est dans la résolution de l'intrigue que j'ai été un brin déçue. Même si la révélation finale est plausible, elle est extrêmement difficile à deviner [et moi j'aime bien trouver les coupables quand je lis un policier, mais là franchement c'est quasiment impossible]. J'ai aussi trouvé que certains personnages étaient mis de côté (la femme fatale par exemple). Enfin, j'aurais aimé que l'auteur développe plus son intrigue sur la Seconde Guerre mondiale, d'autant plus que Dahl connaissait manifestement très bien ce sujet.

En quelques mots : Encore une jolie découverte scandinave. Un policier somme toute assez classique, plutôt lent et descriptif, mais j'ai bien envie de découvrir la suite [ça tombe bien, je l'ai déjà empruntée].

Petit bonus : A un moment, Frolich traverse le parc Vigeland dont voici quelques photos (sous la pluie) [et j'ai fait joujou avec des parapluies].






Ce billet marque ma première participation au challenge Scandinavie noire (et blanche à la carte).
Catégorie Etoile des Neiges.

16 commentaires:

  1. je ne sais pas si je lirais le livre mais je note déjà le nom du parc pour mon prochain voyage :)

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    1. Y'a une immense colonne (espèce de sexe géant dressé) où tous les gens se tiennent côte à côte (se montent dessus). C'est... impressionnant.

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  2. Ah, je l'attendais ce billet ^^
    Tu as l'air un peu mitigée quand même, je note mais je ne vais pas me jeter dessus.
    J'aime tes photos, ça a l'air trop joli !

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    1. Oui quand je t'en ai parlé, j'en étais au début et j'étais hyper enthousiaste. Je reste sur mon premier conseil, il vaut mieux lire les enquêtes écrites par Gunnar Staalesen.
      Je pense aux photos de mon Millenium Tour, c'est juste que c'est la folie cette semaine, mais je m'en occuperai vendredi après-midi :-)

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  3. J'ai adoré la Norvège et que de bons souvenirs de ce merveilleux parc !

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    1. Moi aussi j'en garde un excellent souvenir surtout que j'ai fait un circuit et donc je me suis baladée un peu partout. Mais du coup, je suis un peu frustrée parce que je ne suis pas restée longtemps à Oslo. J'y retournerai sans aucun doute :-)

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  4. Ah zut alors ! Ton petit résume me plaisait bien et puis la suite de tes commentaires a calmé mon intérêt. Bon ben à voir peut-être.

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    1. Oui faut lui laisser sa chance tout de même. Il aurait juste fallu que le début ne soit pas aussi bien !

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  5. J'ai l'impression que les romans nordiques sont tous plutôt lents ! Je note cet auteur que je ne connais pas...

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    1. Oui c'est globalement vrai, mais Dahl c'est le champion du monde ! Mais la lenteur poussée à ce niveau-là, c'est très esthétisant. Et je ne me suis tout de même pas ennuyée alors que d'habitude j'aime quand c'est assez rythmé.

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  6. Dommage que ton enthousiasme ait flanché en cours de lecture ! Mais je me ferai ma propre opinion, car je l'ai sur ma pile. Si j'ai bien compris, il faut surtout que je me prépare à lire une fois de plus un polar nordique d'une grande lenteur !

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    1. Oui il faut se faire son propre avis ! Mais pour la question de la lenteur, il faut en effet te préparer psychologiquement...

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  7. J'ai assez apprécié l'ouvrage que j'avais présenté dans mon blog.

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    1. Je vais continuer la série, car il y a quand même de bons éléments.

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  8. C'est vrai que dans les livres scandinaves c'est souvent l'atmosphère plus que l'action qui prime. Tu donnes très envie de découvrir le livre au début et ensuite, c'est la douche froide! En général dans ces romans j'aime bien les personnages et la découverte de la société.

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    1. Alors, cela pourrait te plaire peut être. J'ai bien aimé quand même, malgré mes restrictions.

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