lundi 30 juin 2014

La dactylographe de Mr James de Michiel Heyns

Avant-propos : Il y a quelques temps, je vous parlais de mon tout nouvel amour pour Henry James. Quelques jours après, je tombais à la bibliothèque sur ce livre qui me tentait depuis longtemps. Je n'ai donc pas résisté et je l'ai emprunté.

Mon résumé : Henry James embauche une dactylographe pour lui dicter ses écrits. Celle-ci est un peu déçue de ne pas participer au processus créatif (c'est vrai il est trop méchant Henry James de ne pas lui demander son avis !). Du coup, elle décide de noter ses propres idées qui lui viennent parfois à l'esprit grâce à un dialogue télépathique avec son amant par l'intermédiaire de la machine à écrire (oui, oui, oui).

Mon avis : Vous l'aurez sans doute compris grâce à mon résumé un brin ironique, cela n'a pas été la lecture du siècle.
Tout d'abord, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire à cause du style. Je sais que l'on considère que les phrases alambiquées sont l'une de ses caractéristiques, mais je n'ai jamais eu ce problème avec James.  Je pense aussi que c'est dû à un problème de traduction. Je ne comprends pas comment on peut confier un travail de traduction à quelqu'un qui ne connaît pas James comme en témoigne le fait que les ouvrages de l'auteur ont été rebaptisés "Le bol d'or" et "Les bostoniens". Si ces titres ne sont pas des erreurs de traductions, ils prouvent que le traducteur n'a jamais entendu parler de James (et que ceux qui l'ont relu ne le connaissent pas non plus). Sachant que traduire James n'est déjà pas de la tarte pour ceux qui l'étudient, j'imagine pour quelqu'un qui ne le connaît pas.
On peut ajouter à cela une histoire qui frise le ridicule. Je n'ai vraiment pas compris le personnage de la dactylographe. Elle va tomber sous le charme de Morton Fullerton, amant d'Edith Wharton, qui va la déflorer. Et donc ensuite, elle va converser avec lui par télépathie par l'intermédiaire de la machine à écrire. Mais bizarrement, quand il est chez James, Fullerton l'ignore complètement à tel point que je me suis demandée si elle n'avait pas tout inventée. Enfin, dans un cas comme dans l'autre, c'est ridicule, même si l'auteur précise à la fin qu'au début du XXe siècle, on croyait aux pouvoirs télépathiques des machines à écrire en écriture automatique.
A la demande de son supposé amant, elle va donc tenter de récupérer des lettres que Morton Fullerton a écrites à Henry James. Celui-ci va s'apercevoir de la duplicité de son employée mais ne va rien faire. C'est sans doute pour le faire paraître sympathique, mais je doute qu'Henry James eut été aussi faible face à quelqu'un qui lui mentait.
Enfin, je ne suis pas sûre d'avoir bien compris la morale de l'histoire : Henry James découvre qu'elle écrit et j'ai l'impression qu'il lui dit en gros qu'il vaut mieux écrire sa vie que de la vivre. Voilà, voilà.

Il y a quand même quelques petites qualités notamment dans la description de la vie d'Henry James à Lamb House à Rye. On apprend qu'Henry James est un adepte de la fletchérisation (fait de mastiquer longuement ses aliments pour mieux les digérer ce qui fait que les repas sont interminables). On sourit en voyant qu'Henry James est incapable d'envoyer un télégramme car il lui faut résumer ses idées en quelques mots ce qui lui est impossible.
J'ai aussi beaucoup aimé le portrait d'Edith Wharton. Sa vie ressemble à un tourbillon, elle emporte tout sur son passage et il est difficile de lui résister. Quand elle décide de partir en promenade dans son automobile tout le monde doit venir, quand bien même un orage se prépare.

En quelques mots  : Le principal intérêt de ce livre est de m'avoir donné envie de découvrir la semble-t-il charmante ville de Rye. A part les quelques anecdotes sur la vie de James, le reste est peu intéressant. Je vous conseille de passer votre chemin. J'ai L'auteur ! L'auteur de Lodge à lire : il me semble beaucoup plus réussi (en même temps, ce n'est pas très compliqué).




Drôle de temps pour un mariage de Julia Strachey

Avant-propos : Après avoir lu un gros pavé (Le pays du Dauphin Vert), j'avais besoin d'un livre que je puisse lire rapidement, j'ai donc sorti le livre de Julia Strachey de ma PAL. 
Si je restais sur 2 coups de coeur, je dois dire que celui-ci n'en sera pas un. 

Mon résumé : C'est l'effervescence dans la maison des Thatcham : Dolly, la fille aînée, va se marier. Certains des invités sont déjà prêts et attendent comme Joseph, un ami de la future mariée. Pendant ce temps, Dolly ne semble pas extrêmement pressée de se marier.

Mon avis : Ce livre n'a pas réussi à me séduire. Je dirais même que c'est l'ennui qui a dominé ma lecture. Au début, j'ai aimé la virtuosité de l'auteur qui nous fait passer d'une scène à l'autre dans une sorte de plan-séquence. Mais ces petites histoires qui ne mènent à rien m'ont lassée. Au départ, la mariée lit une lettre de sa mère, j'ai pensé qu'elle amènerait des révélations mais pas du tout. Ses cousins passent tout leur temps à se disputer pour une paire de chaussettes et cela devient très irritant. J'ai trouvé les personnages très antipathiques. La mère de la mariée est insupportable. Elle ne cesse de faire bouger les objets par les domestiques, tout en leur reprochant de les avoir changé de place car elle ne se souvient plus de ses propres consignes. Dolly ne m'a pas émue, elle se plaint d'une situation qu'elle a elle-même créée. 
J'avoue que, comme certains le disent dans le livre, je n'ai pas compris l'humour de Joseph. Il annonce une fausse nouvelle à la mère de Dolly et je ne vois vraiment pas pourquoi. 
Je n'ai pas été touchée par la fin douce-amère. 

En quelques mots  : Ce livre n'était pas pour moi, mais je regarderai peut-être quand même son adaptation. 


mercredi 25 juin 2014

Le pays du Dauphin Vert d'Elizabeth Goudge

Avant-propos : Je me penche en ce moment sur la littérature des années 1900-1970 et en particulier les livres écrits par les auteurs féminins (j'ai quand même quelques hommes comme Louis Bromfield ou Lewis Lewisohn dans ma PAL). Je dois dire que pour l'instant, j'y fais de merveilleuses découvertes (Vita Sackville-West, Daphne du Maurier, Elizabeth Taylor et j'en ai beaucoup qui m'attendent : Elizabeth von Arnim, Elizabeth Bowen, Virginia Woolf, Barbara Pym, Ivy Compton-Burnett, Julia Strachey, Irmgard Keun, Zelda Fitzgerald pour ne citer que celles que je compte lire au plus vite). Elizabeth Goudge fait partie de ces auteurs. J'avais lu beaucoup de bien de ce livre et je l'avais acheté mais il traînait dans ma PAL depuis un an. Et puis Praline m'a proposé une LC et je l'en remercie car sans elle, il aurait sans doute pris la poussière très longtemps sur mes étagères (il faut dire que c'est un pavé de 800 pages).
J'ai vécu une très belle aventure avec ce roman qui m'a emporté très loin.

Mon résumé : La famille Le Patourel fait partie de la bonne société des îles anglo-normandes. Marianne, l'aînée, à 16 ans. C'est une jeune fille déterminée qui mène sa famille à la baguette. Sa soeur, Marguerite, 11 ans est une jolie petite fille qui est toujours heureuse et séduit tous les gens qu'elle rencontre.  Un jour, le Docteur Ozanne s'installe dans l'île avec son fils de 13 ans, William. La vie des Le Patourel va être bouleversée. Certains des personnages vont traverser le monde pour aller jusqu'en Nouvelle-Zélande.

Mon avis : Ce roman possède un charme mystérieux qui envoûte tous ses lecteurs. Je n'ai pour l'instant lu aucun avis négatif sur celui-ci au contraire. Un peu comme Elizabeth Taylor, je ne comprends pas qu'Elizabeth Goudge ne soit pas plus connue et je vais m'empresser de lire un autre de ses romans.
C'est drôle que mon billet tombe peu après celui de L'Auberge de la Jamaïque car j'ai trouvé dans Le pays du Dauphin Vert tout ce que j'avais pensé trouver dans L'Auberge (voyages au bout du monde, aventures extraordinaires comme se faire capturer par les Maoris, personnages secondaires inoubliables...).
C'est encore un livre dont il est difficile tellement son contenu est riche.

La première partie du livre met en scène un triangle amoureux et 2 coups de foudre. Les 2 jeunes héroïnes, Marianne et Marguerite tombent amoureuse du jeune William qui lui-même n'a d'yeux que pour Marguerite bien que ce soit avec Marianne qu'il part à l'aventure sur une barque pour monter sur un bateau où il a sa première rencontre déterminante avec l'inoubliable capitaine O'Hara. Ce jour-là, William décide de devenir marin. Marianne va alors tout faire pour l'aider à réaliser son rêve, poussant son père à financer la carrière de William. Elle est persuadée que William l'aime et ne voit pas qu'il s'intéresse à Marguerite. Mais le destin va les séparer car William part au bout en Chine où il est porté disparu. Je rassure les réfractaires aux histoires d'amour l'ensemble n'est pas du tout pesant ni à l'eau de rose (dédicace spéciale à une blogueuse qui se reconnaîtra^^). Ce sont les émois du premier amour où les héros oscillent entre témérité et timidité.

En Chine, William a été drogué et dépouillé de toutes ses possessions. Il a manqué le départ de son bateau. Par un hasard digne de Dickens, il retrouve le capitaine O'Hara et embarque pour la Nouvelle-Zélande. Mais n'ayant pas fait les démarches pour expliquer le fait qu'il ne s'est pas présenté au départ du bateau, il est considéré comme déserteur par la Royal Navy. Il s'installe donc comme colon en Nouvelle-Zélande. Dix ans après son départ, il envoie une lettre pour expliquer au Le Patourel qu'il est vivant et qu'il demande en mariage la main d'une de leur fille.  Est-ce la décidée Marianne ou la douce Marguerite ? (Ne lisez pas la 4e de couverture qui vous révèle un rebondissement important, même si cela ne gâche quand même pas le livre).

Ce livre baigne dans une certaine atmosphère de spiritualité. Au départ, j'ai eu un peu peur que ce livre se cantonne à la religion chrétienne, mais ce n'est pas le cas. Même si la plupart des personnages croient en quelque chose, les croyances sont diverses : du missionnaire aux croyances des maoris en passant part le marin qui croit plutôt au dieu de la mer. De plus, certains pensent être liés même quand ils sont à l'autre bout du monde. Ce livre évoque aussi un questionnement intéressant sur le pays où l'on se sent chez soi : pur certains c'est l'endroit où ils se sentent libres, d'autres, la personne avec qui ils sont ou bien encore Le pays du Dauphin Vert endroit imaginaire où il arrive des histoires merveilleuses et où toutes les personnes qu'on aime sont réunies. Certains passages sont très poétiques.

Ce livre comprend aussi des personnages secondaires inoubliables comme le capitaine O'Hara avec son dentier et sa perruque, son franc-parler (Begarra !) et son coeur aussi grand que la mer qu'il parcourt. Il est accompagné du fidèle Nat, borgne, qui s'exprime dans son propre que langage mais que tout le monde réussit à comprendre. Il y a aussi Tai Haruru qui a vécu avec les Maoris et qui a choisi ensuite une vie de solitaire respectueuse de la nature et de toutes les populations. Sans oublier, Old Nick le perroquet qui a traversé le monde. Certains passages les concernant sont très émouvants.
L'auteur montre que la famille est aussi composée des membres que l'on choisit.

L'auteur évoque aussi la colonisation de la Nouvelle-Zélande à partir de 1840. Celle-ci est racontée sans manichéisme. Certains colons sont amis des maoris tandis que d'autres les considèrent comme inférieurs. De même, certains maoris prennent d'énormes risques face à leur communauté pour protéger certains colons, tandis que d'autres luttent à mort.

En quelques mots : Un livre qui m'a accompagné pendant plus de 3 semaines et je ne regrette pas du tout mon voyage. Malgré quelques digressions de l'auteure, je n'ai jamais trouvé le temps et j'ai savouré toutes les pages. Un coup de coeur !
Le billet de Praline







samedi 21 juin 2014

Angel d'Elizabeth Taylor

Avant-propos : Si j'ai eu quelques petites déceptions cette année au niveau de mes lectures, 2014 s’annonce quand même comme un très grand cru avec d'énormes coups de coeur. Et je ne vais pas essayer de ménager un faux suspense : Angel d'Elizabeth Taylor se classe dans cette catégorie.
Elizabeth Taylor est une auteure anglaise injustement méconnue. Bien évidemment, cela n'a pas dû l'aider d'écrire au même moment où une autre Elizabeth Taylor devenait une star internationale.
J'ai entendu parler d'elle au moment où le film éponyme de François Ozon  est sorti. Mais je n'avais pas vu le film au cinéma en 2007. Je ne l'ai vu que récemment, ce qui a déclenché mon avis de lire rapidement Angel (malheureusement épuisé que j'ai d'abord emprunté à la bibli et puis acheté d’occasion car je voulais absolument l'avoir).

Mon résumé : Le livre décrit l'ascension et la chute d'une auteure de romances populaires qui  rêve sa vie plutôt que de regarder la réalité en face.



Mon avis : J'ai toujours énormément de difficultés à faire un billet sur un livre que j'ai passionnément aimé et qui brasse beaucoup de thématiques très intéressantes, mais je vais essayer de vous évoquer ce qui m'a le plus séduite.
Tout d'abord, j'ai été fascinée par le personnage d'Angel. Je pense qu'elle peut  rebuter certains lecteurs car il faut le reconnaître, elle est totalement égocentrique et capricieuse. Mais j'ai aimé sa détermination. Elle est persuadée que son destin se réalisera et dans la première partie du livre, elle y arrive effectivement. Rien en semble pouvoir l'arrêter : elle devient une auteure de romans connus qui se vendent très bien, elle achète la maison qu'elle a toujours imaginer posséder un jour, elle épouse l'homme pour lequel elle a eu un coup de foudre au premier regard.
Pour elle, il n'existe qu'une seule version des événements : la sienne. Si on lui reproche quelque chose dans ses livres, c'est forcément qu'on la jalouse et non pas parce qu'elle a fait une erreur. Si ses livres se vendent moins bien, c'est parce que la maison d'édition ne fait pas correctement son travail... Et quand parfois, elle découvre la vérité, elle se ment pour pouvoir la supporter.
J'ai trouvé très touchant la façon dont elle idéalise l'amour : le fait qu'elle n'ait toujours imaginé dans ses livres que des amours platoniques et qu'au final quand elle se marie, elle n'apprécie pas les relations sexuelles ; qu'elle ait un coup de foudre pour Esme et qu'il dure toute sa vie malgré toutes les déceptions et les trahisons qu'elle ne voie pas; la façon dont les autres la protège justement par rapport à cet amour ; le mausolée qu'elle  construit qui semble aussi extravagant que celui de Victoria à Albert (qu'Angel avait auparavant admiré)...
Dans la deuxième partie, quand tout s'écroule autour d'elle, elle m'a touchée. Je n'arrive d'ailleurs pas à me décider si au final c'est mieux pour elle qu'elle vive dans son monde et s'illusionne parce qu'elle ne saisit pas ce qu'il se passe autour ou si c'est ce qui rend son destin encore plus cruel. Un peu des 2 sans doute.

J'ai trouvé très originale la façon dont Elizabeth Taylor a présenté ce personnage d'auteur. Elle s'est inspirée de la vie d'une auteure très célèbre à l'époque, Marie Corelli, qui est totalement oubliée aujourd'hui. Angel est une auteure inculte : elle n'a jamais beaucoup lu et ne s'intéresse pas du tout aux autres ouvrages. Elle se contente de son imagination (elle imagine par exemple Paradise House, sa future maison, sans y avoir jamais mis les pieds). Quand elle décide d'écrire un livre sur la Grèce antique, elle refuse de faire des recherches et invente tout, ce qui fait qu'elle est raillée par la critique. Elle se rendra plus tard là-haut et sera très déçue car le pays n'est au final pas à la hauteur de son imagination.

Les relations qui se nouent entre les personnages sont très intéressantes. Au départ, on aurait pu penser que tout le monde allait se plier aux volontés d'Angel (comme c'est le cas avec Theo ou Nora) mais en fait la tendance s'inverse et elle-même se retrouve sous la domination d'autres personnes (Esme, Marvell et même Nora à la fin).
Le personnage d'Esme est très complexe. Peintre raté qui se prend pour un artiste maudit, il ne se livre jamais vraiment. On ne sait pas s'il épouse Angel parce qu'il l'a aimé à un moment ou par simple opportunisme. Son destin est aussi très émouvant, surtout dans sa dernière partie, malgré l'antipathie qu'il a pu susciter auparavant.
Sa soeur, Nora est aussi un personnage intrigant. Elle va se mettre au service d'Angel et oublier de vivre. Esme dira même que Nora est amoureuse d'Angel.

Le contexte temporel est aussi important. Le livre s'étend sur plus de 40 ans. Le Royaume-Uni se retrouve engagé dans 2 guerres mondiales et elles auront des conséquences sur Angel, même si elle essaye évidemment de nier l’existence de celles-ci.
Paradise House est presque un personnage de l'histoire puisque la maison retranscrit l'évolution du personnage d'Angel.

En quelques mots : J'ai adoré ce livre de bout en bout. La complexité des personnages m'a séduite, leur destin m'a émue. Je compte bien poursuivre ma découverte de l'auteure !






jeudi 19 juin 2014

Métro Baker Street de Nancy Springer (Enola Holmes, Tome 6)

Avant-propos : J'ai lu ce livre, il y a environ un an et j'avoue mes souvenirs sont un peu flous, mais je ne voulais pas manquer la dernière étape de l'aventure "enolienne" que j'ai partagée avec Manu et Syl au cours des 6 livres que compte la série (aventure commencée le 28 mai 2012 !).

Le résumé de l'éditeur 1889, Londres. Alors qu'Enola est lancée dans une nouvelle enquête sur la disparition de Lady Blanchefleur del Campo, elle découvre que son frère Sherlock la recherche désespérément. Il vient en effet de recevoir un énigmatique paquet en provenance de leur mère, adressé tout spécifiquement à Enola, et qu'elle seule saurait décrypter. Sherlock, accompagné de son frère Mycroft, se voit donc contraint de suivre les traces d'Enola dans ses pérégrinations au cœur des sombres tunnels de Londres. Ensemble, les trois Holmes devront répondre à une triple question : Qu'est-il arrivé à leur mère ? Où est donc Lady Blanchefleur ? Et que décidera l'aîné Mycroft de l'avenir d'Enola lorsque ses frères l'auront rattrapés ?

Mon avis : J'ai trouvé que les aventures d'Enola se bonifiaient tout au long de cette série. On s'attache à la courageuse jeune fille, même si le fait qu'elle batte toujours son célèbre frère à plate couture est un tout petit peu excessif. 
Dans cet épisode, je me souviens bizarrement surtout de la description du métro de Baker Street. Je suis allée peu de temps après ma lecture dans cette station de métro et j'ai repensé à la scène de départ : Blanchefleur veut aller voir le métro, les autres demoiselles qui l'y accompagnent n'en ont pas envie et restent en haut des marches, Blanchefleur les descend et disparaît. J'avoue que je ne me souviens plus de ce qui lui est arrivé même en lisant des billets sur ce livre. 

Mais ce qui fait toute la réussite de la série est selon moi les relations familiales d'Enola. Celle-ci apprend que Sherlock a besoin de son aide. Les relations entre le frère et la soeur s'améliorent, tandis que Mycroft reste à l'écart du fait de son idée fixe d'envoyer Enola en pension. 
Nous apprenons aussi ce qui est arrivé à la mère d'Enola. La conclusion douce-amère de la série m'a plu. L'auteure a évité le happy-end dégoulinant et je trouve que ce n'est pas un mal. 

En quelques mots : Une série qui a gagné en qualité et qu'on referme à regrets après 6 aventures divertissantes passées en compagnie de la famille Holmes. 

Les avis de Manu et Syl





mardi 17 juin 2014

L'auberge de la Jamaïque de Daphne du Maurier

Avant-propos : Si vous suivez mon blog, vous savez que j'ai eu un gros coup de coeur pour Rebecca de Daphne du Maurier au début de l'année. J'ai donc voulu enchaîner rapidement sur un 2e livre. Comme la BBC a eu la très bonne idée de refaire une adaptation en mini-série de L'auberge de la Jamaïque, j'ai donc porté mon choix sur ce titre pour pouvoir ensuite enchaîner sur le visionnage du film d'Hitchcock, puis sur la mini-série. Il existe même une adaptation avec Jane Seymour que je regarderai sans doute à l'occasion.

Mon résumé : La jeune Mary Yellan, qui vient de perdre sa mère, part habiter chez sa tante dans la mystérieuse Auberge de la Jamaïque dont le simple nom semble effrayer tous les habitants à la ronde. Mary y rencontre Joss Merlyn, l'homme qui a épousé sa tante Patience et qui l'a totalement soumise.Mary essaye de découvrir quel mystérieux secret renferme l'auberge...

Mon avis : J'ai adoré la première partie et l'atmosphère incroyable que l'auteur distille tout au long du livre en décrivant ces paysages de landes brontësques. On a l'impression d'être perdue sur la lande avec Mary, en particulier au cours de la dernière scène dans le brouillard.. J'étais désespérée de ne pas la voir trouver de l'aide là où elle se rendait le dernier soir (quand bien même je pensais que ce n'était pas aux bons endroits).

Je me suis demandée jusqu'à la moitié du livre ce que trafiquait son oncle. D'ailleurs, quand il lui explique la première fois, je n'avais pas compris ce qu'étaient les naufrageurs. Je croyais qu'ils récupéraient "seulement" les objets lors des naufrages. 

Mais, quand au suspense du livre, j'ai été assez déçue. Je trouve que le "méchant" se voit venir des kilomètres
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Je trouve bizarre que Mary, par ailleurs intelligente, aille se confier totalement aux premiers venus (le vicaire mais aussi Jem) sans se douter un instant que le coupable se cache peut-être parmi eux... Je trouve aussi que c'est une petite facilité que le méchant le porte sur son visage.
Je n'ai pas trop accroché à l'histoire d'amour  parce qu'elle devient totalement banale et fleur bleue alors que j'avais trouvé les passages p 147-149 (édition du Livre de poche) extrêmement intéressants et résolument modernes ; cette idée de la passion qui l'emporte sur la raison. Elle compare quand même
les relations sexuelles aux accouplements entre animaux ! Le désir physique qu'elle éprouve pour Jem est si intense qu'elle sait qu'elle ne pourra pas lutter et qu'elle ne le contrôlera pas. D'ailleurs, on retrouve cet aspect quand
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son oncle l'embrasse sur la bouche et qu'elle ne peut s'empêcher de penser à Jem. J'ai trouvé cette scène extrêmement troublante
Mais malheureusement après, elle se rend banalement compte qu'elle est amoureuse ce qui m'a beaucoup déçue.
Jusqu'à la dernière page, j'ai espéré
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qu'elle ne renoncerait pas à sa liberté et qu'elle ne lui suivrait pas.
Tout de même, c'est un certain pied de nez à la morale, puisqu'elle part pour vivre comme une vagabonde et non pas pour se marier et fonder un foyer

Mary paraissait être un personnage fort et acteur de son destin, totalement à l'opposé de la narratrice de Rebecca. Mais au bout d'un moment, j'en avais un peu assez de la voir toujours
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sur le point d'être violée, ou bien giflée et attachée, sans compter qu'elle se fourre toujours dans la gueule du loup.

En quelques mots : Mon avis est assez critique, mais je trouve quand même que l'ambiance incroyable et la description de certains personnages (Joss, mais aussi Patience) rachètent quand même les défauts de ce qui n'était après tout que son 2e livre.

Pour la petite histoire : Je ne savais pas que la Jamaïca Inn existait vraiment (elle a d'ailleurs été mise en vente il y a quelques mois). Par contre, je n'ai pas vraiment envie d'y passer la nuit ^^

D'autres billets chez Titine, Lili, Natiora
D'autres ont lu Le général du roi : Choupynette, Karine,
Ou L'amour dans l'âme : Lilas,
Ou Rebecca  : Fondant
Ou Ma cousine Rachel : Soie 



lundi 9 juin 2014

L'affaire D. ou le crime du faux vagabond de Dickens, Fruttero et Lucentini

Il faut que j'arrête de croire que tout livre dont on n'a jamais entendu parler est un chef d'oeuvre méconnu. Certes, cela peut arriver, mais le plus souvent, si on n'a jamais entendu parler d'un livre, c'est qu'il y a une raison. J'étais tombée par hasard sur ce livre et je trouvais le résumé formidable : les meilleurs détectives littéraires du monde : Sherlock Holmes, Hercule Poirot, Philip Marlowe, Lew Archer, le père Brown... sont tous réunis à Rome pour élucider le mystère d'Edwin Drood. Ca avait l'air vachement bien. Ce fut une énorme déception.

Tout d'abord (et ce n'était pas précisé dans le résumé, ni dans aucun des commentaires que j'ai lus), le livre contient l'intégralité du texte du Mystère d'Edwin Drood. Si vous avez lu mon billet précédent, vous savez que j'avais fait venir exprès Le Mystère d'Edwin Drood  (MED) dans ma petite bibliothèque locale, donc je n'ai pas été très heureuse de découvrir qu'il était déjà dans le livre. De plus, la traduction est moins bonne que celle de Paul Kinnet. Cerise sur le pompon, le livre ne fait que 430 pages, donc quand on a retiré les 300 et quelques pages du MED, il reste en gros une centaine de pages à lire (à plus de 8€ le livre, ça fait cher).
Rétrospectivement, je comprends pourquoi le nom de Dickens est indiqué comme auteur sur la couverture.
Peut-être était-ce car le texte du MED n'était pas disponible en Italie ?

Mais, tout de même, je ne comprends pas trop le concept, car les chapitres du MED sont intercalés au fur et à mesure avec des chapitres de L'affaire D. Or, dès les premières pages de L'affaire D, on évoque des hypothèses de résolutions du MED donc ceux qui n'ont pas encore lu le livre sont automatiquement spoilés.

Il y a quelques points positifs, mais plus j'y pense, plus je les trouve tout de même limités. L'idée de réunir les meilleurs détectives issus de la littérature était intéressante, mais au final, cet élément n'est pas assez exploité (en même temps en 100 pages, ce n'est pas évident). Sans compter qu'évidemment Sherlock Holmes avait tout compris depuis le début et que c'est Hercule Poirot qui explique ce qui s'est passé. Toutefois, j'ai appris qu'il existait un certain Hercule Popeau, détective littéraire créé par Marie Belloc Lowndes qui a sans doute inspiré Agatha Christie.
De même, certains parallèles faits entre les oeuvres de Dickens et celles de Wilkie Collins m'ont paru intéressants (sauf que je n'ai jamais lu Wilkie honte à moi !), notamment entre l'intrigue de L'hôtel hanté et celle du MED (ce qui m'a donné envie de lire L'hôtel hanté).
Il y a aussi un passage assez réussi où les détectives sont tous dans un bus pour visiter les plus beaux monuments de Rome tout en discutant des hypothèses.

Déjà que je ne trouvais pas ce livre formidable, mais la fin est vraiment catastrophique. Vous pensiez enfin voir résolu le MED ? Que nenni ! Et si on résolvait plutôt l'énigme de la mort de Dickens ? Vous ne saviez pas que Dickens était mort assassiné ? C'est normal parce que ce n'est pas le cas. Surtout vu celui qui est coupable selon ce livre...Je pense qu'au moins une (si ce n'est les 3) de nos gentilles organisatrices du mois anglais fera une crise d'apoplexie en découvrant le nom du meurtrier.

En quelques mots : A part quelques détails intéressants sur certains livres ou personnages de la littérature, l'intrigue est beaucoup trop courte. La fin est ridicule. Je trouve inutile que le texte du MED soit présent en intégralité, surtout que la traduction date de 1874.
J'ai depuis commencé Drood de Dan Simmons et pour l'instant, je suis totalement happée par l'intrigue !

C'est la journée Dickens dans le mois anglais ! Il nous a quittés le 9 juin 1870.
Vous pouvez lire des billets sur d'autres livres chez : George, Cryssilda, Marjorie...





lundi 2 juin 2014

William et Cie de Peter Ackroyd

Avant-propos : J'avais dit que j'allais parler de L'affaire D, mais comme je suis fatiguée et que je n'ai pas eu le temps de rédiger mon billet, j'en ressors un de derrière les fagots qui est tapé depuis le 24 avril et que j'ai oublié de publier, alors que j'ai beaucoup aimé ce livre.

Mon résumé : À la fin du dix-huitième siècle, le jeune William Ireland, 17 ans, entre en possession d’un document signé par Shakespeare. Il le montre à son père qui voit rapidement tout le profit qu’il pourrait en tirer, surtout que rapidement William découvre d’autres documents dont il refuse de divulguer la source. Le jeune homme rencontre Charles et Mary Lamb, frère et sœur, qui sont tous deux passionnés par Shakespeare.

Mon avis : Avant de lire ce livre, je n’avais jamais entendu parler de William Ireland, ni de Charles et Mary Lamb. Si vous êtes dans ce cas, je vous conseille de ne pas chercher sur Internet qui ils sont avant votre lecture. Je vous dirai juste que Charles et Mary ont écrit Les contes de Shakespeare qui sont des résumés pour enfants des pièces de l’auteur.


Peter Ackroyd nous précise qu’il a modifié leur biographie. C’est effectivement le cas (il n'y a par exemple aucune preuve que Mary et William se soient rencontrés), mais je lui pardonne aisément car il en a fait quelque chose de très romanesque, notamment au sujet du personnage de Mary dont le destin s’identifie en partie à celui d’une héroïne shakespearienne bien célèbre, mais je ne vous dirai pas laquelle.

J’ai eu quelques difficultés à rentrer dans le roman. Le début m’a paru très brouillon. J’avais du mal à me repérer dans l’ouvrage et dans les personnages. Une scène de dépucelage sur le toit d’une diligence (sérieusement ? ? ?) a failli me faire stopper ma lecture, mais j’ai trouvé la chute assez drôle. J’ai bien fait de persévérer car, à partir de la rencontre entre William et Mary, je n’ai plus lâché l’ouvrage.

C’est surtout le destin de celle-ci qui m’a beaucoup touchée. La jeune femme dévore les livres de son frère et regrette de n’avoir pas reçu la même éducation que lui. Elle vit avec son père qui est atteint d’une forme de sénilité et qui dit tout ce qui lui passe par la tête (ce qui donne parfois des dialogues très drôles). Sa mère est toujours en train de lui donner des conseils ou des ordres. Mary passe quasiment toute la journée cloîtrée chez elle puisque, comme toute fille de bonne famille, elle ne peut pas exercer d’activité. De plus, son visage a gardé les cicatrices de la variole, ce qui fait qu’elle n’aime pas particulièrement rencontrer des personnes. Elle a une vie très solitaire et elle s’ennuie profondément. Sa rencontre avec William va donc être une bouffée d’oxygène, puisque vont s’entretenir d’un sujet qui leur tient tous les deux à cœur: Shakespeare. Mais, à force de se rapprocher tout le monde se demande si ce n’est pas plus qu’une simple amitié littéraire, même si les deux le nient.

L'intrigue autour des documents inédits de Shakespeare est très intéressante. On se demande combien de documents William va trouver et s’il va révéler le nom du mystérieux propriétaire de ces documents. J’avoue que je n’ai rien vu venir sur la résolution, tellement j'étais prise par l'intrigue. 


En quelques mots : Au final, j’ai été touchée par le destin de Mary qui est en partie vrai et j’ai été très surprise par l’histoire de William Ireland (dont beaucoup d’éléments se sont déroulés comme dans le livre). Après un début chaotique, je n'ai plus réussi à le refermer et je suis ressortie émue de ma lecture. 




Tag sur mes étagères



J'ai vu l"idée de ce tag sur le blog de ma copine Eliza et je l'ai trouvé bien sympathique. Je lui ai donc demandé de me "coordonner" selon mes étagères (j'en ai 23).

Voici le résultat.
Je vous ai préparé un tout beau padlet (petit outil avec lequel je fais joujou depuis hier) .

Sur le padlet, vous pouvez soit faire défiler les étagères de gauche à droite, soit, en cliquant sur la première photo accéder à une sorte de diaporama.
(Il faut juste être un peu patient pour que ça charge).





dimanche 1 juin 2014

Le mystère d'Edwin Drood de Charles Dickens

Avant-propos : J’avais lu beaucoup de mal du mystère d’Edwin Drood, notamment de la part de Wilkie Collins et d’Henry James qui disaient que c’était l’œuvre d’un écrivain vieillissant. De ce fait, je n’en attendais pas grand-chose surtout que c’est un roman inachevé. J’avais envie de le lire pour pouvoir passer à son adaptation (BBC 2012) et surtout à toute la littérature droodienne qui me tendait les bras et dont je vous reparlerai (L’affaire D de Fruttero, Drood de Dan Simmons, Monsieur Dick de Jean-Pierre Ohl,  The Last Dickens de Matthew Pearl). J’avais essayé de le lire en anglais, mais je ne comprenais pas le début (et pour cause, voir ci-dessous). J’ai fait venir ce livre à ma bibliothèque. J’ai bien fait car j’ai été absolument captivée de bout en bout, même par la fin, terminée par Paul Kinnet, qui m’a paru logique.

Mon avis : Le livre s’ouvre de manière très originale sur le délire d’un adepte d’une fumerie d’opium qui imagine que les bords du lit sont les tours d’une cathédrale. On découvre rapidement que cet adepte est John Jasper, personnage qui m’a totalement fascinée. Chantre de la cathédrale le jour, il se livre la nuit à des activités beaucoup plus énigmatiques (comme par exemple, visiter la cathédrale en endormant son guide). Totalement dévoué à son jeune neveu, Edwin Drood, il est pourtant amoureux de la fiancée de celui-ci. Personnage aux deux visages (j’ai lu quelque part – mais je ne retrouve plus où – qu’il aurait inspiré Stevenson), on a du mal à le saisir. Tout le désigne comme coupable, mais on n’a aucune preuve. De plus, on ne sait pas ce qui l’a poussé à consommer de l’opium, ni quel est son passé. 

J’ai beaucoup aimé le couple Rosa – Edwin. Les deux personnages sont un peu insipides, mais leur relation est originale : ils sont destinés à se marier dès l’enfance et cela leur pèse, car ils n’ont pas le choix. Mais, ils ont tout de même de l’affection l’un pour l’autre et on pourrait se demander si ce n’est pas le fait qu’ils soient obligés de se marier qui fait qu’ils ne sont pas amoureux. Si Rosa est un peu gourde, les passages avec John sont très intéressants puisque elle soupçonne dès le début d’être malveillant et d’être capable d’avoir une influence sur elle (peut-être même de pratiquer le mesmérisme).

Au fur et à mesure de l’histoire, viennent s’ajouter des personnages énigmatiques. Tout d’abord, les jumeaux Landless (littéralement sans terre), originaires de Ceylan, qui vont bouleverser la petite ville bien tranquille de Cloisterham. Ils ne sont pas particulièrement bien vus parce qu’ils sont étrangers, mais aussi parce que Neville a un comportement assez violent et s’en prend à Edwin.
Deux autres personnages arrivent tardivement dans le récit et semblent sortis de nulle part : il s’agit de Mr Tartar et surtout de Dick Datchery qui va enquêter sur la disparition d’Edwin. Qui sont-ils ? Sont-ils vraiment des inconnus ? Quels rôles ont-ils à jouer dans  le récit ?

Enfin, il y a toute une galerie de  personnages croquignolesques comme habituellement chez Dickens : du pseudo-philanthrope Honeythunder (quel patronyme !), le maire donneur de leçons Sapsea, la « bergèree de porcelaine » Mrs Crisparkle, les oppositions entre Mrs Billickin et Mrs Twinkleton, le tailleur de pierres Durdles qui parle de lui à la 3e personne ou bien encore le jeune Deputy qui passe son temps à jeter des cailloux aux adultes.

Bref, je ne vois pas trop comment on peut dire que Dickens avait perdu la main (même si c'est Henry James qui le dit).

Reste le problème de la résolution de l’énigme. Est-ce un roman policier ou un roman à suspense psychologique ? Est-ce qu’Edwin a été tué ou a-t-il seulement disparu ? Qui est Dick Datchery ? Quel est le passé des protagonistes ? Dickens allait-il abandonner ses traditionnels dénouements où tout est lié ?

J’ai apprécié le dénouement proposé par Paul Kinnet, même si pour moi cela manque un peu de « tout est lié »
Spoiler:
Datchery est Edwin Drood qui est déguisé. Il a réussi à échapper à son oncle en lui faisant croire qu’il était mort au moment où il l’étranglait. S’engage une course poursuite dans la cathédrale. Jasper tue Neville en le jetant du haut de la tour. Il est arrêté et avoue ensuite tous ses crimes à Helena Landless sous l’effet de l’opium (ce qui correspond à la gravure qui était préparée pour l’ouvrage). 

En quelques mots : Même s’il est inachevé, les personnages et l’ambiance crées par Dickens méritent qu’on découvre ce livre, pour laisser ensuite place à notre imagination.