vendredi 21 février 2014

La voleuse de livres de Markus Zusak

Avant-propos : A l’occasion de la sortie du film, j’ai lu La voleuse de livres, roman qui a été un coup de cœur pour de nombreuses personnes. Je dois dire que je ressors assez mitigée de ma lecture.

Mon résumé : Allemagne, 1939. La mort nous raconte l’histoire de Liesel, jeune allemande de 13 ans, de son amour pour les livres à sa survie dans son petit village près de Munich pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Mon avis : La construction du livre m’a semblé inutilement compliquée. Il est assez difficile d’accrocher aux premières pages (d’ailleurs, j’ai vu que de nombreuses personnes avaient renoncé et je pense que j’aurais fait pareil, si je l’avais pas payé). L’auteur ne cesse de faire des sauts en avant dans son histoire et des retours en arrière qui m’ont paru un peu artificiels, voire même dommageables car à certains moments, je ne savais plus à quelle période on se situait. De plus, la mort de l’un des personnages est annoncée assez tôt, ce qui retire un peu d’émotion (peut-être est-ce volontaire, vu que la suite en est chargée et que le livre s’adresse à un public jeunesse).
L’autre élément qui m’a « sortie » du roman est le fait que la mort soit la narratrice. Cette narration m’a semblé assez confuse. Parfois on a l’impression qu’elle est omnisciente, alors qu’elle nous dit le contraire, parfois elle prend la parole et à d’autres moments elle disparaît. La mort est envoyée par dieu et accomplit sa tâche, mais on ne sait pas trop sur quel critère (est-ce dieu qui décide ?). Elle accuse  tout de même par moments Hitler d’être responsable. Mais je trouve que quand on se lance dans des sujets métaphysiques, on doit le faire avec un peu plus de finesse que cela ou s’abstenir en particulier sur ce sujet. Sans compter une question bêtement pratique : la mort, entité incorporelle, a réussi à ramasser le livre/journal intime de Liesel. Comment a-t-elle fait comme ?
Il y a aussi petite tendance à tirer sur la corde vers le pathos et c’est toujours un peu dangereux sur un sujet à la base aussi dramatique. Le personnage de Hans, père adoptif de Liesel, même s’il est très attachant, est tout de même un peu trop parfait (qui va forcément cacher un juif). C’est lui qui apprend à lire à Liesel. La jeune fille va tellement apprécier cela qu’elle va dérober des livres, les relire sans cesse et même les faire découvrir aux autres.
Si on connaît la vie la population allemande pendant la seconde guerre mondiale, on n’apprendra pas grand-chose de nouveau. Mais, je sais pertinemment que la plupart de la population ne la connaît pas et le point de vue de montrer des allemands qui subissent la guerre (autodafés, privations, rationnement, embrigadement, bombardements…) est intéressant, si on ne le connaît pas. Le village de Liesel est situé près du camp de concentration de Dachau et le livre montre que la population n’ignorait pas son existence mais que les habitants ne pouvaient pas réagir sans risquer leur vie.
J’ai trouvé certains personnages secondaires particulièrement réussis. Par exemple, le jeune Rudy, complice de Liesel, qui a participé à une course en se couvrant le visage en noir pour faire comme Jesse Owens et qui est persécuté par ses camarades des jeunesses hitlériennes (et accessoirement qui est amoureux de Liesel). Ou bien  la femme du maire qui porte en elle une blessure liée à la mort de son fils. Ou encore le soldat qui revient de Stalingrad.
Au niveau de la forme, par contre, j’ai beaucoup aimé l’insertion de dessins issus de l’un des carnets des protagonistes.


En quelques mots : L’auteur a un style très particulier auquel il n’est pas forcément facile d’adhérer et j’aurais préféré plus de simplicité sur un tel sujet, même si certains personnages sont assez intéressants et la fin est quand même prenante.

lundi 17 février 2014

La galerie du rossignol de Paul Doherty (Frère Athelstan, Tome 1)

Avant-propos : Comme vous pouvez le constater sur la photographie, j’adore les livres de Paul Doherty (sous ses divers pseudonymes) que je lis et relis depuis très longtemps. Mais, je n’avais pas pu commencer cette série car les premiers volumes étaient épuisés. 10/18 a eu le bon goût de rééditer les deux premiers tomes en juin 2013. J’espère qu’ils vont faire de même avec la suite car j’ai adoré la première aventure de Frère Athelstan et de Sir John Cranston.
N. B. : La série a d’abord été publiée sous le pseudonyme de Paul Harding.


Mon résumé : Londres, 1377. Édouard III vient de mourir après un règne qui a duré 50 ans. Son petit-fils, Richard II, lui succède, mais il n’a que 10 ans et la régence est confiée à son oncle Jean de Gand, duc de Lancastre, qui se serait bien vu roi.
Frère Athelstan, curé de St Erconwald de Southwark, est aussi clerc du coroner Sir John Cranston. Il est appelé par ce dernier car un célèbre orfèvre a été assassiné. L’affaire est déjà presque réglée puisque le coupable, un des serviteurs avec lequel l’orfèvre s’est disputé violemment, s’est pendu au plafond du grenier. Mais, justement, tout a l’air trop bien ficelé, ce qui éveille les soupçons de Frère Athelstan…

Mon avis : J’ai beaucoup aimé les deux personnages principaux. Frère Athelstan est un dominicain (Blackfriars) chargé de la paroisse de St Erconwald de Southwark, un des quartiers les plus défavorisés de la ville. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, mais bien une sanction car dans sa jeunesse il a brisé ses vœux pour partir combattre en France aux côtés du Prince Noir (le père de Richard II), entraînant à sa suite son jeune frère qui est décédé sur le champ de bataille. Athelstan est retourné en Angleterre annoncer la nouvelle à ses parents qui en sont morts de chagrin quelque temps plus tard. Il est retourné auprès des Blackfriars et fait pénitence depuis, rongé par un très fort sentiment de culpabilité. Il tente de servir au mieux ses paroissiens dans ce quartier où règnent la misère et la violence. Ayant étudié à Oxford, il est féru d’astronomie et passe ses nuits à observer les étoiles. Il est aussi très troublé par la jeune et jolie veuve Benedicta qui assiste avec assiduité à ses offices.
Sir John Cranston est tout son opposé. Coroner de la cité de Londres, il rêve d’écrire un traité pour améliorer la justice. Le problème est qu’il passe la plupart de ses journées à boire (il y a tout de même une raison à cela). Mais, sous ses dehors rebutants (il ne cesse de crier et laisse échapper tout ce qu’il peut de son corps), il cache en fait une vive intelligence et une certaine droiture d’esprit. C’est un personnage absolument truculent et ses reparties sont souvent impayables.
Les scènes entre Frère Athelstan et Sir John sont d’ailleurs souvent très drôles car, même s’ils se respectent et s’apprécient, ils ont parfois du mal à se supporter et se disputent souvent.
Les personnages secondaires sont aussi très bien croqués notamment la galerie de paroissiens de Saint Erconwald : de Godric le criminel qui vient chercher refuge dans l’église à Cecily la femme qui fait le ménage mais qui en profite pour se faire trousser dans le jardin tout en rêvant de tenir le rôle de la sainte vierge lors de la fête de l’église en passant par le chat Bonaventure complètement estropié mais avec un caractère bien affirmé.
L’auteur nous donne une description vivante des bas-fonds de Londres au Moyen Âge. Les petits métiers sont bien représentés : tueur de rats, fossoyeur, passeur de fleuve… On traverse avec plaisir ou dégoût les différents quartiers de la ville. Les nombreuses tavernes où s’arrêtent nos héros ont des noms délicieusement évocateurs : le Cochon doré, le Bliaut fourré ou l’Ours au gourdin enrubanné.
Le seul petit point faible est l’intrigue policière dont on ne pouvait pas vraiment deviner le coupable et dont de nombreux éléments sont assez convenus (le mort dans une pièce fermée, la série inexpliquée de meurtres, la femme adultère, le faux coupable…). Mais ce n’est qu’un détail car tout l’intérêt du libre se situe dans ses personnages et la description de la ville.
Le contexte historique est aussi évoqué puisqu’on croise le régent qui avait à faire avec la victime, mais aussi le jeune Richard II qui semble déjà bien mûr et bien sombre pour un enfant de 10 ans…

En quelques mots : une plongée réjouissante dans la Londres du XIVe siècle avec des personnages pittoresques. Je compte me jeter rapidement sur la suite. Mon but est aussi de préparer la lecture de Richard II de Shakespeare (mais je ne me souvenais plus qu’il avait seulement 10 ans en accédant au trône, ce ne sera donc pas pour tout de suite).





samedi 15 février 2014

Challenge Seconde Guerre mondiale chez Ostinato


En cette année du centenaire de la Première Guerre mondiale, j'ai décidé de m'inscrire à un challenge sur...la Seconde.
Et pourtant, cela fait très longtemps que j'ai délaissé les lectures en rapport avec les conflits mondiaux (d'ailleurs, je ne suis toujours pas prête à me remettre à la Première) parce que je les ai étudiés pendant longtemps et que j'avais envie de me plonger dans d'autres centres d'intérêt (comme l'histoire de l'Angleterre).
Mais voilà que depuis janvier, j'ai eu envie de reprendre les lectures en rapport avec la Seconde Guerre mondiale. Je me suis donc inscrite au challenge d'Ostinato.

J'ai dans ma PAL très récente :
La voleuse de livres de Markus Zusak (j'en ai lu plus de la moitié, je ne suis pas bouleversée pour l'instant)
et j'ai reçu ce matin Stalingrad d'Antony Beevor dont j'ai déjà dévoré plus de 50 pages
et le très prometteur Empereurs des ténèbres de Ignicio Del Valle qui raconte une enquête policière dans une division de volontaires espagnols près de Leningrad en 1943.
Je vais aussi sans doute enfin découvrir Le liseur de Bernhard Schlink.

dimanche 2 février 2014

Saratoga Woods d'Elizabeth George (The edge of Nowhere, Tome 1)

Avant-propos Ce billet a participé au concours de critiques odieuses organisé par Mina (et l'a remporté). 

Elizabeth George est l’auteur des formidables aventures de Thomas Lindley et Barbara Havers dont chaque tome est un sommet de finesse psychologique et qui sont tous écrits dans un style fin et délicat. J’étais donc très enthousiaste à l’idée de découvrir sa nouvelle série dans un genre différent : le « young adult » à tel point que je guettais la disponibilité du titre dans le réseau de bibliothèques et que j’ai traversé la moitié de la ville pour aller le chercher. J’aurais mieux fait de rester chez moi car visiblement l’auteur n’a plus d’argent/ d’inspiration / ne relit plus ses livres /a laissé un autre écrire à sa place… Sinon comment expliquer le très médiocre Saratoga Woods ?

Attention, si vous n’avez pas lu le livre,  je dévoile d’énormes spoilers vu qu’en fait le résumé du livre est en lui-même une critique odieuse tellement l’ensemble est incohérent.

La jeune Hannah Armstrong a un don particulier : elle peut entendre les pensées des personnes qui sont à côté d’elle. Elle vit avec son méchant beau-père qui est un trafiquant de drogue (d’après ce que j’ai compris) et elle découvre qu’il a fait assassiner quelqu’un. Sa mère et elle choisissent donc la solution la plus simple : changer d’identité et partir se cacher chez une amie dans l’Etat de Washington (celui où se passe Twilight pour vous situer. Et Grey’s Anatomy. Et les romances Friday Harbour, Lucky Harbor et Cedar Cove. En fait, il y a plus de personnages fictifs dans cet Etat que d’habitants). On les retrouve quelques jours plus tard sans avoir aucune idée de la façon dont elles se sont échappées avec effectivement une nouvelle identité : Hannah est devenue Beccassine King.

Sa mère lui annonce qu’en fait elle va à aller seule chez son amie sur l’île de Whitbey et lui donne un téléphone portable avec un numéro qu’elle ne doit utiliser qu’en cas d’extrême urgence et donc pas pour papoter avec maman, ni avec ses amis parce que son beau-père pourrait retrouver leur trace (visiblement il bossait à la NSA avec Snowden). Jusque-là tout est un peu près crédible (à part évidemment le trafic de drogue, la fuite, le changement d’identité et l’abandon de la mère). Comment réagit Becca (14 ou 16 ans, j’ai oublié) ? Elle panique, se demande où va sa mère, lui reproche de l’abandonner, a peur ? Rien de tout cela. Elle accepte gentiment d’aller chez une quasi inconnue toute seule.  En plus, en une traversée de ferry, Becca arrive à se faire une ennemie mortelle et à flasher sur un jeune homme. Évidemment, l’amie de sa mère n’est pas présente à la descente du ferry.

Qu’à cela ne tienne, Becca décide de se rendre à l’adresse à pied quand bien même elle n’a pas de plan. Le problème est qu’il y a d’énormes côtes à monter sur l’île (la description des côtes est essentielle, elle prend à peu près la moitié du roman, elle va même les faire à vélo. Elle ne s’appelait pas Armstrong dans son autre vie pour rien). Sur le chemin, une brave dame la prend en pitié et l’emmène vers sa destination. À son arrivée c’est le drame, l’amie de sa mère est morte. Mais Becca refuse d’aller voir le mari car il n’était pas au courant de sa venue. On suppose donc que les rapports étaient extrêmement cordiaux dans ce couple puisqu’ils ne se parlaient pas et on pourrait même croire que c’est lui qui l’a tué et qu’il va y avoir une enquête, mais en fait on n’entendra plus jamais parler de lui. Que fait donc Becca ? Elle panique, pleure crie ? Que nenni ! Elle repart donc dans l’autre sens jusqu’au centre-ville où le gentil vendeur du magasin local (Seth) lui conseille d’aller au motel du coin.

Elle arrive donc au motel.  Que fait la gérante ? Elle lui demande ce qu’elle fait seule, comment elle va faire pour payer la chambre, prévient la police qu’une mineure a fait une fugue ? Pas du tout. La gérante ne lui pose aucune question et lui propose une chambre en échange de menus travaux.  Elle va même faire toutes les démarches pour que Becca aille à  l’école et visiblement aux États-Unis on n’a pas besoin de papiers d’identité pour s’inscrire au lycée. La seule chose que lui interdit la gérante  est de fréquenter Seth (qui est quand même celui qui lui a conseillé d’aller au motel) car ouh  la la c’est un forcément un drogué puisqu’il a les cheveux longs et une boucle d’oreille. En fait, il y a un gros secret derrière son animosité : (spoiler) c’est le frère du dealer qui a vendu de la drogue à sa fille. Celle-ci a eu un accident et la gérante est devenue alcoolique.

Becca va au lycée où elle rencontre officiellement Derric (pas celui de la série TV, le jeune homme qu’elle avait aperçu dans le ferry) qui est décrit d’une façon qui semble dater des années 50 « The boy was black, deeply black, and the pure midnight of his skin made the policeman with him look white beyond white. » (je l’ai lu en français, mais je n’ai trouvé la citation qu’en anglais).  Pour la finesse de la description, on  repassera. Évidemment Derric est le seul noir de l’île, il a été adopté par un couple en Afrique, enfin adopté, c’est vite dit : ils l’ont ramené avec eux en revenant de voyage (ça doit être légal, son père est policier). Derric semble s’intéresser à Becca qui passe son temps avec Seth qui s’intéresse à Hailey et on sent venir le triangle amoureux voire même le quadrangle mais en fait pas du tout. Voilà que Derric tombe dans les bois et se retrouve dans le coma. Sachant que c’est un athlète averti personne ne croit à l’accident. Qui a bien pu le pousser ? Les suspects sont nombreux car visiblement toute la ville s’était donné  rendez-vous dans les bois à ce moment-là, en particulier les drogués (tous les jeunes) qui évidemment sont racistes. Becca aussi était là et a même laissé son téléphone portable sur le lieu du crime (je me souviens qu’elle le cache, mais je ne sais plus pourquoi, ce n’est pas comme si ce qu’elle faisait avait un sens). Mais ensuite elle regrette et a peur qu’on le retrouve et qu’on découvre son identité secrète. Que va-t-elle faire ? Révéler son secret et demander de l’aide à la seule adulte qui l’a aidé depuis le début ? Raté. Elle va s’enfuir du motel sans explication et aller se cacher dans un vieil immeuble abandonné. L’enquête se poursuit, Becca se cache, j’ai un peu oublié ce qu’il se passait, surtout parce qu’il ne se passait pas grand-chose. Bref, Derric va sortir de son coma et on va découvrir le coupable de l’accident : (attention gros spoiler) c’est le chien de Seth qui l’a poussé ! Ca pourrait être une surprise mais même pas, parce qu’on nous a répété tout au long du livre que Seth devrait dresser son chien, qu’il allait avoir un accident. Becca retourne au motel. Et qui c’est qui arrive ? Le beau-père qui a retrouvé sa trace. Et voilà fin. On ne sait pas comment, ni pourquoi, ni ce qu’est devenu la mère. Tout ça il faudra le découvrir dans le tome 2 (déjà sorti). Ou pas.


Pour la petite histoire, Elizabeth George vit sur l’île de Whidbey (bizarrement orthographié Whitbey en VF), ce qui explique sans doute cette volonté d’exorciser le traumatisme qu’elle éprouve quotidiennement à devoir monter les côtes de l’île. Mais, elle aurait pu éviter de le décrire 20 fois dans le livre.  Et franchement, elle ne donne pas envie d’y aller, vu le manque d’ouverture d’esprit de la communauté et les dangers que font courir les chiens. 

samedi 1 février 2014

Le bilan mensuel du challenge L'art dans tous ses états (décembre 2013 / janvier 2014)


Je n'ai pas fait de billet pour le mois de décembre donc ce bilan regroupe les liens des 2 derniers mois.

Nous accueillons 3 nouvelles participantes : il s'agit de Lili, Ostinato et Isallysun ! Bienvenue !

Au niveau des lectures :
Adalana a lu et aimé Le Turquetto de Metin Arditi.
Syl nous a présenté une BD intitulée Gauguin, loin de la route par Le Roy, Gaultier et Galopin.  
Pietra Viva de Léonor de Récondo chez Mrs Figg
Eimelle continue sa découverte de la série de Iain Pears avec L'affaire Raphaël

Claudialucia a préparé un billet thématique sur Les romantiques et la lune 
Léna a fait un billet sur la première salle de son musée imaginaire

Les visites d'expositions ont une fois de plus été nombreuses : 
Félix Vallotton au Grand Palais chez Emma et Mrs Figg
Les expositions du grand Palais chez Praline
Le printemps de la Renaissance au Louvre chez Praline
A Triple tour à la Conciergerie chez Praline
Angkor : naissance d'un mythe au Misée Guimet chez Praline
Allegro Barbaro : Bartok et la modernité hongroise (1905-1920) au musée d'Orsay chez Praline
Les étrusques au Musée Maillol et au Louvre-Lens chez Praline
Erwin Blumenfeld et Natacha Nisic au Jeu de Paume chez Praline
Anywhere, anywhere out of the world au Palais de Tokyo chez Praline
Pierre Huyghe à Beaubourg chez Praline
Camille Claudel au Musée Rodin chez Praline
Désirs et volupté à l'époque victorienne au Musée Jacquemart-André chez Praline et Lili
Frida Kahlo et Diego Riveira, L'art en fusion à l'Orangerie chez Lili (avec Les Nymphéas et La Dame à la Licorne)
Pixar au Musée des arts ludiques chez Ostinato

A bientôt !


Depuis le temps de vos pères de Dan Waddell (Nigel Barnes, Tome 2)

Avant-propos : Lou a organisé une LC de Dan Waddell pour le challenge British Mysteries, mais comme j'avais déjà lu le premier (dont vous pouvez lire le billet ici), j'ai accompagné les participantes de la LC avec le tome 2. D'ailleurs, le tome 2 n'entre pas vraiment dans les critères du challenge car l'enquête qui se situe avant la 2e Guerre Mondiale nous emmène aux Etats-Unis... Mais je pense que Lou fera une exception pour cette série !

Mon résumé : L'inspecteur Grant est de retour au travail après les événements du tome 1.Pour sa reprise, il est servi : une actrice de deuxième zone a été assassinée tandis que sa fille a disparu. Il faut tenter de la retrouver au plus vite.
Nigel Barnes s'ennuie à tenter d'enregistrer une émission sur la généalogie pour la télévision. Quand la police fait de nouveau appel à lui pour enquêter sur la famille de la victime, il n'hésite pas un instant à leur donner de nouveau un coup de pouce.

Mon avis : Je me demandais si l'auteur allait réussir à se renouveler avec le tome 2. La réponse est oui !
Il y a quand même quelques petits défauts : l'intrigue policière est facile à comprendre (surtout si vous avez lu la 4e de couverture) et il y a encore une histoire de vengeance familiale (en même temps, de quelle autre manière pourrait-on intégrer la généalogie à l'enquête?). De plus, l'inspecteur Grant, vieux loup solitaire, va se voir forcer de se coltiner un jeune délinquant de 12-13 ans qui oh miracle va l'apprivoiser (et réciproquement). Malgré cette ficelle vieille comme le monde, j'ai quand même beaucoup apprécié ma lecture. J'adore les personnages de Grant et de Barnes, qui sont confrontés à leur solitude et qui semblent parfois un peu inadaptés à la société (il vaudrait d'ailleurs mieux que ce soit la société qui s'adapte à eux). Par contre, je ne trouve pas qu'Heather apporte grand chose (même si elle est un peu plus intéressante que dans le un).
J'ai encore appris des choses sur la généalogie, notamment une discussion passionnante sur les liens entre ADN et recherche généalogique (dont je n'avais absolument aucune idée). Puis, pour les besoins de l'enquête, Nigel et Heather vont se rendre dans la Mecque des généalogistes, à Salt Lake City. Je n'ai absolument aucune idée de la façon dont cela se présente réellement, mais j'ai adoré la description de Waddell (je pense qu'il n'a pas tout inventé). J'ai appris des éléments sur les traditions mormones que je ne connaissais pas et j'ai apprécié le fait que l'auteur arrive à traiter ce sujet avec finesse, notamment grâce à un personnage de généalogiste mormon loin des clichés habituels du genre. De même, il va mettre en parallèle le destin de 2 jeunes femmes confrontées à cette religion et j'ai trouvé l'un des personnages extrêmement déroutant dans ses choix, mais de par ce fait très complexe.
La fin n'est pas très crédible sur le papier : on se retrouve dans un village de décérébrés sécessionnistes mormons qui souhaitent vivre au plus proche des traditions (polygamie, pas d'alcool...) et pourtant, cela donne une atmosphère de fin de monde assez réussie.

En quelques mots : Même s'il y a quelques facilités, l'auteur a réussi une fois de plus à m'entraîner dans son histoire et on ne voit pas le temps passer.
Par contre, j'avais lu (je n'arrive plus à retrouver où) que son éditeur ne lui avait pas commandé de suite. J'espère que nous aurons tout de même le droit à une 3e aventure de Nigel Barnes parce qu'il le mérite !

Les billets sur le tome 1  chez Lou, Titine, Valou, Soie, Miss Léo et mon ancien billet.