vendredi 18 octobre 2013

221B Baker Street de Graham Moore

Avant-propos :  Vivant très loin de mon réseau de bibliothèques, j'y vais toujours armée d'une liste soigneusement élaborée au cours de mes pérégrinations bloguesques et je laisse rarement la place au hasard (parce que 15 livres pour 6 semaines, c'est très peu). Je me rendais donc spécifiquement dans une des bibliothèques du réseau pour aller chercher Stalingrad d'Antony Beevor (pour la petite histoire, je ne l'ai pas trouvé bien qu'il était marqué disponible dans cette bibliothèque parce que selon les bibliothécaires, ils ne l'ont jamais eu ! Pas de nous l'avons égaré ou quelqu'un ne nous l'a pas rendu / l'a volé... Non, non il y a eu une erreur informatique en rentrant le livre sur le réseau. Mais bien sûr...). Et donc sur ma liste pour cette bibliothèque, j'avais le Torgov et 221B Baker Street. Donc par un hasard bibliothécairesque (oui je sais que ce mot n'existe pas), je me suis retrouvée à lire deux livres assez proches dans l'esprit l'un après l'autre.

Mon résumé : Les amateurs de Sherlock Holmes se réunissent pour une conférence exceptionnelle : on aurait retrouvé le journal perdu d'Arthur Conan Doyle portant sur la fin de l'année 1901. Mais le plus éminent des sherlockiens est assassiné et le journal a disparu. Harold White, dernier membre intronisé de la "confrérie" des Baker Street Irregulars décide de mener l'enquête sur la mort de leur plus célèbre figure, meurtre qui ressemble étrangement à celui d'Une Etude en rouge. Pendant ce temps, nous découvrons au fur et à mesure le journal de Conan Doyle.

Mon avis : J'évite en général de lire des livres qui se passent à la fois dans le présent et dans le passé, car je ne trouve pas çà des plus heureux en général (et c'est devenu une espèce de mode). Mais ici, je n'ai pu résister à Sherlock (j'attends d'ailleurs avec impatience l'annonce de la date de diffusion de la saison 3).

Une plongée sympathique dans le petit monde des Sherlockiens.
Décidément, les Sherlockiens sont une coterie bien particulière où le meurtre semble être monnaie courante (voir Le Mystère Sherlock).  Ici, Harold White se lance dans une énigme digne de son détective préféré. D'ailleurs, il décide d'employer la science de la déduction pour résoudre le meurtre d'Alex Cale. Notre sherlockien se lance alors dans un espèce de gigantesque jeu de piste qui va le mener des Etats-Unis jusqu'à Londres puis au pied des chutes de Reichenbach. Les références sont innombrables et l'auteur maîtrise l'humour.

A la découverte de Conan Doyle et Bram Stoker
Nous rencontrons Conan Doyle au moment où il va tuer Sherlock Holmes. Il n'en peut plus de ce personnage et de la place qu'il occupe dans la vie des gens. L'auteur veut passer à de la littérature sérieuse et abandonner le héros qui lui a valu d'être connu (d'ailleurs, il considère que Sherlock sera vite oublié). Il se trouve toutefois mêlé à la disparition de jeunes filles et va apporter son aide aux nouveaux policiers de Scotland Yard. Pour l'aider dans son enquête, il va faire appel à son ami Bram Stoker, responsable du théâtre du Lyceum mais qui maîtrise aussi le dédale des rues de Whitechapel. Ils vont se retrouver face à un meurtrier qui laisse à côté de ses victimes une robe de mariée. Ils vont aussi devoir plonger dans le monde des suffragettes. Pour résoudre cette affaire, Conan Doyle va utiliser la science de la déduction qu'il a mis utilisé dans ses romans.

Quand moi aussi j'utilise la science de la déduction... 
Je m'arrête et je réfléchis (dans mon fauteuil comme Sherlock et accessoirement comme Harold, le héros du livre). J'ai du mal à lâcher ce livre qui n'est pas trop mal écrit, assez drôle, ultra-référencé mais qui n'a pourtant pas de bonnes notes sur Babelio, ni sur Goodreads. Soit mes amis lecteurs sont extrêmement difficiles dans leurs avis , soit l'auteur a fait quelque chose de très mal à la fin.  Vous aussi vous sentez s'épanouir en vous la science de la déduction ?

Ce qui devait arriver arriva.
Spoiler: 
L'un des personnages historiques commet l'irréparable.
Mais ce serait quand même dommage de passer à côté de ce livre. 
Parce que les Sherlockiens sont des personnes éminemment sympathiques même si elles ont un gros problème pour distinguer la réalité de la fiction (à la convention, pour ne pas vexer la moitié de la salle, on considère Conan Doyle comme l'agent de Watson et non pas comme l'auteur des livres...). Parce qu'énormément de faits utilisés dans ce livre sont inspirés de la vie de Conan Doyle (il a vraiment aidé Scotland Yard, il était vraiment ami avec Bram Stoker pour ne citer que ceux-là). Parce qu'il y a un passage avec un déguisement qui est très drôle. Parce que l'auteur pose d'intéressantes questions sur les rapports entre le public et un personnage fictif. Parce que les deux enquêtes sont résolues de manière assez originales.

En quelques mots : Une très bonne idée et un bon livre gâché par un final en partie décevant. Mais les réflexions que l'auteur nous livre sur Sherlock et son auteur sont souvent intéressantes.





mercredi 9 octobre 2013

Meurtre en la majeur de Morley L. Torgov (Inspecteur Preiss, Tome 1)



Avant-propos : La musique classique est un domaine où mes connaissances sont inexistantes assez limitées. Non pas que cela ne m'intéresse pas, mais je n'ai jamais pris le temps ni eu l'occasion de me pencher sur le sujet. Et j'ai une particularité très bizarre : je n'arrive pas à retenir un air qui n'est pas associé à des paroles (alors que j'y arrive très bien pour les airs où il y a des paroles et que je suis bonne au blind test...).
Malgré mon peu de connaissances, je tourne autour de ce livre depuis sa sortie en poche et j'ai fini par l'emprunter à la bibliothèque. Il nous entraîne dans le monde des virtuoses allemands et austro-hongrois du XIXe siècle.

Mon résumé : Robert Schumann est à la tête de l'orchestre de Düsseldorf  mais il est perturbé par une note qu'il entend régulièrement. Ses proches pensent qu'il perd la tête, mais l'inspecteur Preiss va écouter le maestro et se lancer à la recherche de ce "la" qui rend fou.

Un inspecteur mélomane et pince-sans-rire.
Sincèrement, si ce n'était pas précisé que l'intrigue se passait au XIXe siècle (et si je ne connaissais pas les artistes), je ne suis pas sûre que je l'aurais remarqué vu les caractéristiques assez modernes de l'inspecteur Preiss. Véritable self-made man, il a quitté sa campagne natale pour devenir policier. Il s'est éduqué lui-même et a développé un goût sûr pour la musique classique. Il entretient d'ailleurs des amitiés dans ce milieu (et notamment une amitié particulière avec une violoncelliste qui m'a semblé un peu trop libre pour le XIXe) ce qui lui permet de rencontrer des gens haut placés. L'inspecteur a un humour assez particulier, une certaine irrévérence face à sa hiérarchie et du culot en toute situation, ce qui fait que je n'ai pas encore réellement déterminé si je l'apprécie plus qu'il ne m'exaspère. Surtout qu'il s'est permis un petit arrangement avec sa conscience qui m'a laissée perplexe. L'intrigue policière est toutefois originale au départ puisqu'il s'agit de partir à la recherche d'une note, pour devenir ensuite plus traditionnelle avec la résolution d'un meurtre.

Düsseldorf, ton univers impitoyable...
Bienvenue à Düsseldorf, destination littéraire exotique s'il en est où mensonge, trahison, adultère et meurtre sont au programme. Tout ceci en compagnie des compositeurs germanophones les plus chevelus hypes célèbres du XIXe siècle c'est-à-dire Robert Schumann et sa femme Clara, leur ami très proche Johannes Brahms et leur rival Franz Liszt (Wagner est seulement évoqué, il sera le pivot du tome 2). L'ascension des uns provoque la chute des autres (sans compter que Schumann se savonne bien la planche tout seul). On découvre l'ébullition créatrice qui existe à cette époque et l’événement que représente la venue de Liszt dans la ville et dans la maison même des Schumann (où il se comporte d'ailleurs comme un mufle). Tandis que Robert s'enferme dans sa folie, Clara qui n'est "que" concertiste tente de maintenir le train de vie de sa nombreuse famille en se produisant sur scène. Brahms, quant à lui commence à faire parler de lui. Les oppositions de style et les rivalités semblent bien présentées (mais j'avoue que je peux difficilement porter un jugement dessus). En tout cas, elles sont distrayantes.

Des musiciens un brin déconcertants
Je ne les connais que de noms et de réputations, mais quand même j'ai été un peu déconcertée par les attitudes et les actions de certains des personnages principaux. Clara Schumann m'est apparue comme une femme extrêmement froide, parfois très dure (et injuste) envers son mari et pas seulement à cause de sa relation avec Brahms (qui a le bon goût de rester quand même un peu ambiguë), mais aussi dans la vie de tous les jours. Elle ne le croit par exemple pas du tout quand il lui dit entendre un son et ne cesse de le réprimander comme un enfant ou carrément de dire qu'il est fou. Je l'imaginais quand même plus proche de lui et plus admirative d'autant plus qu'elle ne s'est jamais remariée. Mais, il est vrai que la vie avec le virtuose devait être fatigante.
Passons aussi sur la réputation d'étalon de Liszt et de ses 1000 conquêtes.
Ce qui m'a surtout dérangée est le fait que le coupable se trouve parmi ces figures historiques. Je sais bien que c'est une fiction, mais quand on évoque des personnes qui ont existé, j'aime quand même que l'on reste dans le domaine du plausible. Et pour moi, le fait que l'un d'entre-eux ait commis un meurtre fait quand même entrer cet ouvrage dans la science-fiction et je trouve cela un peu dommage.

En quelques mots : Si ça ne me gêne pas qu'on prenne quelques libertés avec des personnages historiques, je trouve ici qu'ils ont été un peu malmenés. L'enquête policière en elle-même est plausible, mais son coupable pas du tout. L'ensemble est tout de même assez plaisant si on fait abstraction des personnages historiques, mais à mon avis si vous êtes un connaisseur, le livre risque de vous faire grincer des dents...

Maintenant, j'ai envie :

  • de lire la suite malgré tout
  • d'écouter des morceaux des compositeurs
  • de lire un autre roman consacré au couple Schumann : il s'agit d' Une étrange histoire d'amour écrit par Luigi Guarnieri et dont Claire avait parlé ici
Contrairement à ce que l'on pourrait supposer l'auteur est canadien d'où ma première participation au challenge littérature du Commonwealth ! 


lundi 7 octobre 2013

Le voleur d'âmes d'André-Paul Duchâteau (Charles Dickens, Tome 2)


Avant-propos : Voici la deuxième aventure de la série consacrée à Charles Dickens par André-Paul Duchâteau.

Mon résumé : Charles Dickens se remet difficilement de la mort de sa jeune belle-soeur Mary. Il passe ses nuits à marcher dans les rues de Londres où il rencontre son rival Harrison Taylor ainsi qu'un jeune aveugle.

Mon avis : On retrouve tous les personnages présents dans le premier opus : Charles Dickens bien sûr, mais aussi l’inénarrable Mme Tussaud, l'officier de police qui cherche toujours à accuser Dickens, le jeune Bertie sauvé par Dickens d'une vie de petit malfaiteur et hébergé par Mme Tussaud...L'ensemble est toujours aussi plaisant.
Charles Dickens, suite à sa rencontre avec le jeune aveugle Bob, va se mettre à enquêter sur les établissements pour garçons, puisque le jeune homme est devenu aveugle suite à de mauvais traitements dans son pensionnat. Cela inspire à Charles un nouveau livre, Nicholas Nickleby. Mais avant qu'il ait pu publier un extrait, son rival Harrison Taylor publie un livre sur le même thème.
Quand Taylor est assassiné, les soupçons se portant évidemment sur Charles.
Même si le coupable n'est pas très difficile à deviner, l'auteur a le bon goût de nous le faire comprendre avec certitude sans le nommer et j'ai trouvé cela réussi.
Charles est aussi confronté a des difficultés familiales : il s'éloigne chaque jour un peu plus de sa femme et de ses caprices tandis que son père continue à lui réclamer de l'argent sous peine de se retrouver à nouveau en prison.

En quelques mots : une série qui continue sur la lancée du premier tome, une intrigue policière un peu faible, mais on prend plaisir à retrouver les personnages.

Maintenant, j'ai envie de découvrir : Le tome 3 de la série (que j'ai en fait déjà lu au moment où j'écris ce billet) et l'adaptation de Nicholas Nickleby (car le livre comporte deux volumes et je suis toujours dans David Copperfield...)






mercredi 2 octobre 2013

Le bilan mensuel du challenge L'art dans tous ses états (septembre 2013)


Eimelle a lu Pietra Viva de Léonor de Recondo sur Michel-Ange (livre de la rentrée littéraire).

Coccinelle nous présente un livre qui pour une fois ne va pas tenter grand monde puisque le titre original est Fifty Shades of Dorian Gray (quel jeu de mots!). En français cela donne Dorian Gray : Le Portrait interdit d'Oscar Wilde et Nicole Audrey Spector.

Et voici 3 participations d'Elodie avec Petites comptines pour grand tableau de Virginie Aladjidi qui met en rapport comptines et tableaux de maîtres ;
Le chat et l'oiseau de Géraldine Elschner et Peggy Nille. L'auteur s'est inspirée d'un tableau de Paul Klee ;
et enfin Mais que fait ce chat ? de Béatrice Fontanel qui présente 90 tableaux avec des chats (je connais certaines amies des félins qui devraient apprécier !)

Quant à moi, j'ai lu Intrigue à Versailles d'Adrien Goetz.
Pour les matchs de la rentrée Price Minister, j'ai demandé Pietra Viva et pour Masse critique de Babelio j'ai demandé La longue attente de l'ange qui est un livre sur le Tintoret. Il y aura donc 2 billets prochainement!

Voilà pour les participations au challenge. 


Dans le reste de la blogo, vous pouvez aller voir l'avis de Titine sur l'exposition Désirs et voluptés au Musée Jacquemart-André et Summerday nous présente un documentaire sur Braque que l'on peut encore voir en replay.


Enfin quelques petites infos :
Deux tableaux de peintres majeurs ont été découverts : un nouveau tableau de Van Gogh a été découvert (dans un grenier !) et un nouveau Titien aussi.
Pendant ce temps, La Victoire de Samothrace est partie se refaire une beauté.