mardi 30 juin 2015

Le Jardin blanc de Stephanie Barron


Avant-propos (il est un peu long, c'est surtout pour ceux qui lisent mon blog régulièrement, les autres peuvent passer directement à mon résumé) : Je n'avais pas décidé de disparaître sans laisser d'adresse, mais mon ordi m'a plantée à plusieurs reprises et j'ai dû utiliser celui de ma chef (vous pourrez d'ailleurs témoigner que je ne m'en suis pas servi pour traîner sur les blogs et les réseaux sociaux). En plus, j'ai eu une panne de lecture et une panne d'écriture de billets. Bref, je n'ai pas été très présente sur la blogosphère depuis près de 2 mois. Mais tout va mieux : j'ai acheté un nouvel ordi aujourd'hui que j'utilise en ce moment même pour rédiger ce billet. Ma panne de lecture est terminée puisque j'ai lu 4 livres au cours de ces 10 derniers jours. Je devrais donc reprendre intensément mes activités bloguesques surtout que c'est bientôt la quille.
C'est aujourd'hui le dernier jour du mois anglais que j'aurai entièrement manqué cette année. C'est pourquoi j'ai décidé d'écrire mon billet sur Le Jardin blanc afin d'avoir une maigre participation à l'édition 2015, en espérant faire mieux l'an prochain. De toute manière, il sera difficile de faire pire.
Le Jardin blanc m'a été envoyé par Maggie. Je connaissais Stéphanie Barron car elle est l'auteure d'une série qui met en scène Jane Austen. Je n'ai lu que le premier tome que j'ai trouvé divertissant dans son genre.
Comme j'ai eu une brutale envie de découvrir Virginia Woolf  (en partie parce que la série Life in squares va être diffusée à partir du 30 juillet, en partie à cause de la lecture du Treizième Conte de Diane Setterfield), je me suis dit que j'allais commencer doucement, par un  livre de paralittérature. Le thème est un peu particulier puisque les accroches du livres sont "Qui a tué Virginia Woolf ? " et "Et si Virginia Woolf ne s'était pas suicidée le 28 mars 1941 ?". Je me suis dit qu'il fallait peut-être mieux que je le lise avant de connaître quelque chose sur la vie de Virginia Woolf parce que sinon la couleuvre serait peut-être difficile à avaler.

Mon résumé : Jo Bellamy, jeune paysagiste américaine, arrive en Angleterre pour étudier et ensuite reproduire le Jardin blanc de Vita Sackville-West à Sissinghurst. Jo découvre un mystérieux journal, sans doute écrit de la main de Virginia Woolf, ce qui signifierait qu'elle n'est pas morte le 28 mars 1941. En plus de l'intérêt exceptionnel de ce document pour l'histoire de la littérature, Jo tient à découvrir la vérité pour des raisons privées : son grand-père a côtoyé Vita Sackville-West et Virginia Woolf pendant la Seconde Guerre mondiale et son nom apparaît dans le document. Il s'est suicidé peu de temps avant le départ de Jo. S'est-il tué parce qu'il connaissait le secret de la mort de Virginia Woolf ?

Mon avis : Je suis un peu partagée par rapport à cette lecture. J'ai aimé certains aspects, d'autres moins.
Tout d'abord, le personnage principal, Jo, va se lancer dans une espèce de chasse au trésor suite à sa lecture du manuscrit (car il en manque une partie). Elle va emmener dans sa quête Peter, un membre du personnel de Sotheby's qui va laisser de côté son travail pour la suivre. Ce qui va entraîner une inévitable romance, compliquée par le fait que Jo allait peut-être avoir une aventure avec son riche patron (qui refuse de lâcher l'affaire) et que Peter n'a pas complètement clôt sa relation avec son ex-femme (qui comme par hasard se trouve être la spécialiste de Virginia Woolf qu'il faut consulter). Rien qu'à l'écrire, je me dis que ce n'est pas très crédible et pas très intéressant.

Ensuite, il faut adhérer à l'hypothèse que Virginia Woolf n'est pas morte le 28 mars 1941. Stephanie Barron n'invente quand même pas n'importe quoi. Le corps de Virginia Woolf a été retrouvé seulement 3 semaines après sa mort. L'auteure la fait donc vivre uniquement pendant ce cours laps de temps. Virginia Woolf va se retrouver mêlée malgré elle à une affaire d'espionnage. Sur le coup, je me suis dit que ce n'était pas  très crédible, mais en y réfléchissant, je me suis dit que ce n'était pas forcément si tiré par les cheveux que cela, surtout quand on sait tout ce que les britanniques et les américains ont mené comme campagne de désinformation pendant la Seconde Guerre mondiale (l'Opération Fortitude par exemple).

Il y a quelques interprétations d'éléments biographiques qui m'ont un peu dérangée. Virginia Woolf est présentée comme folle. Je sais qu'elle emploie elle-même le terme "mad", notamment dans sa lettre d'adieu à son mari, mais j'ai l'impression que cette folie serait aujourd'hui caractérisée de maladie mentale et que le terme de fou est dans ce livre employé de manière réductrice.
De plus, dans le livre, Virginia Woolf semble réellement détester son mari alors que je n'ai pas l'impression que c'était le cas, en tout cas, ce n'était sûrement pas aussi simpliste que cela.
Etant donné que je ne suis pas une spécialiste de Virginia Woolf, il faudra que je creuse un peu ses aspects.

Après l'exposé de tous ces points négatifs, vous devez vous demander pourquoi j'ai quand même apprécié ma lecture.

Eh bien, pour tout ce que j'ai appris sur Virginia Woolf et ses proches. Les spécialistes de cette auteure n'apprendront peut-être pas grand chose, mais pour ma part, j'ai fait beaucoup de découvertes. Déjà, je ne connaissais pas le Jardin blanc de Sissinghurst, ni la passion de Vita Sackville-West pour le jardinage. Honte à moi  car j'adore vraiment cette auteure ! Sissinghurst fait donc maintenant partie de ma liste des endroits à visiter en Angleterre, de même que Knole House, autre demeure où vécut Vita Sackville-West qui est aussi citée dans le livre ( pour le coup, je la connaissais). La chasse au trésor menée par les héros permet aussi d'évoquer Charleston Farmhouse (la demeure de Vanessa Bell) et Monk's House (la demeure des Woolf où ils sont enterrés).
J'ai révisé mes connaissances sur l'économiste John Maynard Keynes.
Je ne connaissais pas non plus le groupe des apôtres de Cambridge, société secrète dont on fait partie bon nombre des membres du groupe de Bloomsbury et leurs proches.
Je ne savais pas que Anthony Blunt, membre des Cinq de Cambridge (agent double soviétique) avait été proche du groupe de Bloomsbury, ni qu'il avait dirigé l'Institut Courtauld. Le livre fourmille de détails et d'anecdotes sur la vie intellectuelle britannique du début du XXe siècle.

J'ai créé un tableau sur Pinterest avec les lieux évoqués dans le livre. Il y a même une carte, si jamais vous avez envie de vous lancer dans un road trip spécial Virginia Woolf.

Le livre sortira en poche le 15 octobre chez 10/18.

En quelques mots : Si l'intrigue est quelque fois un peu tirée par les cheveux, le livre permet au novice de découvrir le personnage fascinant qu'était Virginia Woolf. On sort de sa lecture en voulant pousser plus loin les recherches et en voulant lire Virginia Woolf . N'est-ce pas l'essentiel ?

Et après ? J'ai commencé la lecture du recueil de nouvelles Le Quatuor à cordes de Virginia Woolf et j'ai sorti mon dvd de Cambridge Spies où on voit apparaître le personnage de Julian Bell que je n'avais pas vraiment remarqué au premier visionnage.

Ce billet marque donc ma première et ma dernière participation au mois anglais 2015 !
(Je mettrai le logo demain, je ne l'ai pas encore récupéré)