mardi 30 juillet 2013

Meurtriers sans visage d'Henning Mankell (Wallander, Tome 1)

Mon résumé : Dans une ferme isolée de la région de Scanie en Suède, deux personnes âgées sont violemment assassinées. Kurt Wallander est chargé de l'enquête mais aucune piste ne s'offre à lui...

Mon avis : L'action va à 100 à l'heure ! Non, je plaisante, on est dans la plus pure tradition du policier scandinave, c'est-à-dire que l'action se met en place lentement et qu'on a l'impression de suivre les enquêteurs pas à pas. Ici, par exemple l'action se déroule sur plus de 6 mois et l'auteur nous précise qu'à certains moments, il ne se passe rien (il passe assez vite sur ses périodes tout de même). Personnellement, j'aime beaucoup, même si on a un peu été noyé sous ce genre au cours des dernières années.

Toutefois, les enquêtes de Wallander se distinguent déjà par leur grande modernité. Ce livre a été publié pour la première fois en 1991 mais il n'a pas pris une ride. A part le fait que les policiers ne disposent pas des toutes dernières technologies (et attention gros spoiler : ils arrivent quand même à résoudre des enquêtes !), le récit semble encore actuel, notamment au niveau de sa problématique principale qui va porter sur la politique d'immigration suédoise (qui à l'époque est peu restrictive, j'avoue ne pas savoir ce qu'il en est actuellement) et sur le racisme plus ou moins latent dans la société.

Quant à Wallander, c'est l'archétype du flic désabusé par son métier et les violences dont sont capables certains criminels, qui parvient toutefois à conserver de l'empathie pour les victimes et qui ne lâche rien jusqu'à la résolution de l'enquête, mais dont l'activité professionnelle a détruit la vie de famille. Il est divorcé (depuis quelques mois seulement au début de cette première aventure), sa fille de 19 ans ne lui parle quasiment plus sans qu'il ne sache pourquoi, il voit son père perdre peu à peu ses capacités intellectuelles. Pour couronner le tout, il a tendance à un peu (trop) forcer sur la boisson. Le personnage n'en reste pas moins très attachant surtout que la psychologie des personnages est plutôt bien détaillée.

En quelques mots : Un policier toujours aussi efficace plus de 20 ans après sa publication. L'ambiance nordique est particulièrement bien rendue.

La râlerie du jour : En plus d'être bourré de grosses fautes (pas de points au bout de certaines phrases, un comble vu le nom de l'éditeur, ou bien encore un joli "doit" dans l'oeil), l'éditeur a visiblement décidé de ne pas rééditer le deuxième tome qui n'est disponible que dans l'affreuse version Pocket book 2.0. J'emprunterai donc la suite à la bibliothèque !

Maintenant, j'ai envie de voir : Je suis rentrée d'Angleterre avec le coffret des dvds des 3 saisons de Wallander interprété par Kenneth Branagh. Mais gros drame existentiel : le premier épisode de la série TV est l'adaptation du 5e livre, le 2e du 8e...Bref, soit j'attends d'avoir lu les 5 premiers (mais quand même, c'est Kenneth), soit je regarde dans le désordre (parce que quand même, c'est Kenneth !)

dimanche 28 juillet 2013

The Mischief of the Mistletoe de Lauren Willig (Pink Carnation, Tome 7)

Avant-propos : Je suis de retour de vacances après un petit tour à Londres (j'en suis revenue avec plein de livres et de dvds). J'ai continué ma lecture de la série des Pink Carnation. J'ai aussi lu le tome 6 entre temps, mais je n'ai pas pris le temps de faire un billet, pourtant il était très bon avec un contexte indien passionnant (j'ai appris beaucoup de choses sur les guerres anglo-marathes à commencer par le fait qu'elles ont existé) et l'héroïne, Penelope Devereaux est audacieuse mais aussi touchante.
Mais j'avais envie de vous parler de celui-ci que j'ai terminé hier, car, même si vous ne lisez pas la série, ni même l'anglais, il parlera à beaucoup d'entre-vous puisqu'on y croise rien moins que Jane Austen...

Mon résumé : Bath, 1803. Jane Austen est heureuse de retrouver sa chère amie Arabella Dempsey qui est de retour dans sa famille suite à un événement malencontreux. Arabella avait été envoyée chez sa tante, une veuve sans enfants, dans le but que celle-ci l'adopte et qu'elle en fasse son héritière. Mais voilà, sa tante s'est remariée avec un chasseur de dots (qui a en plus tenté de séduire Arabella au départ !) et la jeune femme doit retourner vivre chez son père, malade, qui doit en plus subvenir aux besoins de ses 3 autres soeurs. Arabella décide alors de devenir professeur dans une institution de jeunes filles pour aider sa famille, même si son amie Jane Austen le lui déconseille fortement...

Mon avis : Même si ce n'est pas le sujet principal de l'ouvrage, ce livre est quand même un hommage à Jane Austen. Tout d'abord, celle-ci est un personnage (secondaire) du roman. Elle apparaît fréquemment dans les premiers chapitres mais plus du tout dans la deuxième moitié. Lauren Willig évite l'écueil de lui donner un rôle trop important et totalement fantasmé (elle ne va pas aider nos espions fleuris préférés), elle se contente de donner son avis à Arabella sur son choix de carrière et sur les personnages qu'elle rencontre.
De plus, l'histoire d'Arabella fait écho à l'intrigue des Watsons (j'avoue ne pas l'avoir lu mais l'auteure explique à la fin quels personnages s'inspirent des Watsons et ce qui s'en écarte). J'ai apprécié le fait qu'elle rende hommage à un roman (inachevé) peu connu plutôt qu'une énième célébration d'Orgueil  & Préjugés.

Au niveau de l'intrigue plus "traditionnelle", j'ai adoré l'humour de ce roman qui présente l'histoire d'un de mes personnages préférés, j'ai nommé Reginald Turnip (Navet) Fitzhugh. Il a déjà fait plusieurs apparitions dans la série notamment dans le tome 2 où on le prenait par erreur pour le Pink Carnation. Turnip est un bel homme et l'une des plus grandes fortunes d'Angleterre. Mais voilà, il est très maladroit, naïf, s'habille avec mauvais goût et prône le fait que trop réfléchir n'est pas bon pour la santé. Il pourrait être atrocement énervant mais l'auteure réussit à en faire un personnage très touchant (ce sont d'ailleurs les lecteurs qui ont réclamés qu'elle lui écrive son histoire). Ses dialogues sont tellement bien écrits qu'on le reconnaît tout de suite à sa façon de s'exprimer.
Il rencontre Arabella, en venant rendre visite à sa jeune soeur Sally, qui se trouve dans l'école où travaille Arabella. Leur première rencontre est fracassante puisqu'ils se tombent littéralement dessus. Quelques minutes plus tard, Arabella est agressée dans la rue quand on essaye de lui voler le pudding que Sally avait offert à Turnip. La tentative est un échec mais ils découvrent un message caché dans le papier entourant le pudding. Il n'en faut pas plus pour Turnip, sa soeur et ses amie (les soeurs de Jane Wooliston -tome 1- et d'Alex Reid - tome 6) pour s'imaginer qu'ils sont tombés sur un nid d'espions, comme en ont l'habitude leurs glorieux aînés. Arabella se laisse à son tour entraîner...

Le roman est aussi un tour de force car il se place en même temps que l'action du tome 5, c'est-à-dire au moment du mémorable séjour de Noël chez la duchesse douairière de Dovedale où l'on revoit tout ce qu'il s'est passé, mais cette fois au travers des yeux de Turnip et d'Arabella. Et c'est un  pur régal ! D'ailleurs, ce livre peut-être lu en 5e position et non pas en 7e comme moi. Et c'est aussi pour cela qu'exceptionnellement, on ne retrouve pas les personnages contemporains de Colin et d'Eloïse.

En quelques mots : Une série qui me ravit toujours après 7 tomes et celui-ci est un de mes préférés. Malheureusement, toujours aucun espoir de traduction en français !




dimanche 14 juillet 2013

Emma de Kaoru Mori (Emma, Tome 1 et Tome 2)

Avant-propos : Cela fait longtemps que j'avais repéré ce manga, qui traite d'une période chère à mon coeur (l'époque victorienne pour ne pas la nommer), mais, pour vous raconter ma vie passionnante, il se trouvait dans une des bibliothèques où je ne vais pas d'habitude. J'ai donc fait le déplacement spécialement pour lui (et en même temps, je suis tombée sur Une place à prendre, youhou). Bref, j'ai emprunté les deux premiers tomes.

Mon résumé : Emma est une jeune femme qui est domestique chez Mrs Stowner, une ancienne gouvernante. Quand William Jones, l'enfant dont elle s'occupait auparavant vient lui rendre visite, il tombe sous le charme d'Emma au premier regard...

Mon avis : Je dois bien reconnaître que c'est une petite déception. J'en attendais peut-être un peu trop. En tout cas, j'en attendais plus qu'une simple romance entre une domestique et un jeune homme de bonne famille.
Le tome 1 est en effet quasiment exclusivement consacré aux relations entre William et Emma, ainsi que tous les autres hommes qui lui tournent autour. Car tous les hommes tombent mystérieusement sous le charme de la jeune femme (je dis mystérieusement car je la trouve terne et pas vraiment jolie). Ajouté à cela un indien qui vient s'installer chez William accompagné par plusieurs dizaines d'éléphants (mais comment ont-ils pu arriver là ???). Mais les dessins sont plutôt réussis et l'histoire, certes légère, se suit assez agréablement.
Le tome 2 m'a paru un peu plus profond. William annonce à sa famille qu'il a l'intention d'épouser une domestique tandis que la situation d'Emma change radicalement et met en péril l'avenir de leur relation. On apprend aussi le passé émouvant de la jeune fille. Les décors sont magnifiques avec notamment une belle reconstitution du Crystal Palace.

En quelques mots : Les dessins sont plaisants, mais il ne faut pas en attendre plus qu'une sympathique romance. Le sujet aurait mérité selon moi un traitement plus important et plus réaliste des conditions de vie des domestiques.

D'autres avis plus enthousiastes chez Claire, Fanny .




Un intérêt particulier pour les morts d'Ann Granger (Lizzie Martin, Tome 1)

Avant-propos : J'avoue qu'en plus de son sujet -irrésistiblement victorien-, je suis aussi tombée sous le charme de sa magnifique couverture. J'ai donc acheté ce tome dès sa sortie, sans en avoir lu d'avis (chose qui ne m'arrive quasiment plus, tellement j'ai pris l'habitude de suivre les conseils des copines blogueuses).

Mon résumé : Lizzie Martin, 29 ans, se retrouve obligée de se placer, suite au décès de son père, en tant que dame de compagnie auprès de la femme de son parrain à Londres. La jeune femme qui l'a précédée à ce poste a disparu avec un homme, ce qui a fait scandale. Mais, son cadavre est retrouvé dans une maison sur le point d'être rasée. Lizzie va alors mener l'enquête...

Mon avis : Une nouvelle plongée dans le Londres victorien avec une jeune femme téméraire, ayant des connaissances en médecine, qui n'a pas la langue dans sa poche et un sémillant inspecteur de police, un peu maladroit face aux dames, mais extrêmement sérieux dans son métier. Ca vous rappelle quelque chose ? Pour ma part, j'ai eu un peu l'impression qu'Hester Latterly rencontrait Thomas Pitt. On ne peut pas ne pas penser à Anne Perry en lisant cette histoire !
Si l'intrigue policière est un peu évidente - difficile de ne pas deviner qui est le méchant de l'histoire -, le roman est quand même distrayant grâce aux personnages. Lizzie est une jeune femme comme on les aime, considérée comme une vieille fille inutile à la société, elle a développé de nombreuses connaissances en gérant la maison de son père (elle a par exemple lu Darwin). Elle déteste l'injustice et est particulièrement curieuse ce qui va bien évidemment l'entraîner dans des situations délicates. Face à elle, l'inspecteur Ben Ross s'est élevé dans la hiérarchie policière grâce à son travail et son sérieux. Il a un lien particulièrement important avec le père de Lizzie, mais je ne vous en dit pas plus, car c'est cette partie que j'ai la plus aimée. Les chapitres alternent la vision de Lizzie puis celle de Ben. Mais, j'ai trouvé qu'il y avait un côté un peu trop fleur bleue au niveau de leur relation (elle a toujours gardé un caillou qu'il lui avait donné quand ils étaient petits, il a toujours chercher à la revoir...)
Les personnages secondaires sont sympathiques pour certains comme la petite bonne ou le chauffeur de cab que Lizzie entraîne dans ses aventures, mais d'autres sont beaucoup plus énigmatiques (on hésite à savoir s'ils sont seulement bêtes ou aussi méchants et on a parfois des surprises).
Les thèmes abordés sont caractéristiques des romans néo-victoriens : la condition des femmes, les transformations de la ville à l'époque...ce n'est pas très original mais cela se lit très bien. J'ai particulièrement aimé les passages sur la vie des mineurs (= ceux qui travaillent dans les mines) et l'interdiction du travail des enfants de moins de 10 ans dans ces mêmes mines.
Enfin, l'auteure distille des petites notes d'humour bienvenue tout au long du roman. Le titre fait d'ailleurs partie de l'un de ses éléments.

En quelques mots : Même s'il est extrêmement classique au niveau de l'intrigue et de la description de la société victorienne, les personnages sont sympathiques et l'ensemble se lit facilement. Je serai au rendez-vous pour le tome 2 !

L'avis de Claire









Le 14 juillet, c'est dimanche victorien !


Amis victoriens, bonjour !

En ce jour de fête nationale et en attendant le Royal Baby, je remplace exceptionnellement Arieste pour le dimanche victorien de juillet puisqu'elle n'était pas sûre de pouvoir se connecter à internet.

Je centraliserai donc dans l'euphorie collective des bals populaires et des feux d'artifice vos billets pour le challenge victorien.

Quant à moi, ce n'est pas un, ni deux, mais trois (zéro) billets que j'ai prévus (sachant que pour l'instant, je n'en ai pas écrit la queue d'un).

Quoiqu'il en soit, bon dimanche à tous !

Les billets des participants :
Sharon a lu Les confessions de Mr Harrison d'Elizabeth Gaskell
Deuzenn a lu Le mystère de l'étoile polaire de Philip Pullman


samedi 13 juillet 2013

Pour un tweet avec toi de Teresa Medeiros

Avant-propos : Je cherchais des livres à offrir à une amie qui a besoin de légèreté et j'avais pensé à ce livre surtout qu'il était présenté comme ultra-référencé au niveau des séries télévisées. Mais je ne voulais pas lui acheter sans savoir si cela pouvait lui plaire et comme je l'avais téléchargé en promo sur mon Kiki il y a quelques temps, j'ai commencé à lire les premières pages. Résultat : un peu plus de deux heures plus tard, je l'avais fini !

Mon résumé : Abby Donovan, écrivain qui a connu un seul succès littéraire, souffre de l'angoisse de la page blanche. Son agent l'inscrit sur Tweeter pour relancer sa carrière. Abby commence alors à discuter avec un inconnu. Elle se prend rapidement au jeu et devient accro à ses conversations.

Mon avis : Franchement, au départ, je n'y croyais même pas. Déçue par quasiment tous les Milady Romance que j'ai lus (certes seulement 3, mais 3 déceptions, c'est énorme), je n'étais même pas sûre de lire celui-ci un jour. Mai j'ai été rapidement entraînée dans l'histoire d'Abby, auteure agoraphobe, ayant du mal à nouer des relations dans la "vraie vie" mais n'ayant aucun mal à se confier à un inconnu.
Je ne suis pas du tout une adepte de twitter mais j'ai trouvé leurs tweet plein d'humour et assez addictifs. J'ai beaucoup aimé les multiples références aux séries TV (certaines que je ne connaissais d'ailleurs pas), au cinéma et à la littérature.
Je trouvais le livre déjà plaisant mais il y a eu un plus une révélation à laquelle je ne m'attendais pas du tout. L'auteure a réussi à traiter avec une certaine délicatesse un sujet qui aurait pu faire sombrer le livre dans le pathos le plus complet.
Enfin, les héros m'ont paru beaucoup plus normaux (toute proportion gardée) que dans nombre de romances.

En quelques mots : Une bonne surprise. Des échanges vifs qui prouvent que l'on peut écrire tout un tas de choses en moins de 140 caractères. Je compte bien succomber à d'autres ouvrages de l'auteure à commencer par Le diable s'habille en tartan (parce qu'avec un nom pareil des images de Highlanders musclés en kilt traversent bizarrement mon esprit...)

L'avis de Sweet



jeudi 11 juillet 2013

Les pilleurs de cercueils de Stéphane Tamaillon (Krine, Tome 1)

Avant-propos : Non, je n'ai pas disparu, j'ai lu beaucoup de livres depuis samedi (5 livres et 2 mangas, youhou), mais je pense que la chaleur m'empêchait de rédiger des billets. Comme la température est retombée, me revoici ! Enfin, c'est surtout parce que je viens d'emprunter le tome 2 de la série dont je vais vous parler, il fallait donc que je fasse mon billet sur le tome 1 pour ne pas tout mélanger. J'ai découvert cette série chez Filipa au cours du mois anglais. Elle m'a eue à Londres victorien...

Mon résumé : Ukraine, 1861. Un évadé de prison, vient assassiner une femme sous les yeux de son fils. Londres, 1889. Le détective privé Hector Krine poursuit les malfrats dans le Londres victorien, mais c'est souvent l'inspecteur Petterson qui s'attribue ses succès. Quand l'ex-fiancée de Krine, Hécate est violemment assassinée, Krine se jure de retrouver les coupables quoiqu'il arrive et se lance dans une enquête périlleuse...

Mon avis : Nous voici dans un Londres victorien légèrement modifié avec une petite dose de steampunk et d'uchronie. Les grouillants (personnes qui possèdent un pouvoir surnaturel -nécromancien, leprechaun, loup-garou, goule...) ne sont pas bien acceptés dans la société. Hector Krine est le descendant d'une sorcière mais refuse d'employer ses dons pour résoudre ses enquêtes.
Je l'avoue, j'ai eu un peu de mal au départ à entrer dans le livre qui se lisait facilement (peut-être un peu trop d'ailleurs). Le déclic s'est produit au moment où l'auteur s'est mis à évoquer les différents types de codes permettant de cacher un message. Puis l'on croise Dr Jekyll (et Mr Hyde) qui se trouve être un bon ami de Krine. Nous allons même croiser Frankenstein, sa créature, Arthur Conan Doyle, Louis Napoléon Bonaparte et le Sphinx. J'étais alors pleinement rentrée dans ce roman ultra-référencé qui multiplie les clins d'oeil à la littérature mais aussi à la mythologie.
Si l'intrigue semble parfois un peu partir dans tous les sens, l'auteur réussit toutefois à retomber sur ses pattes. J'ai aimé qu'il n'y ait pas de faux suspense (Hécate a eu un enfant après sa rupture avec Krine, tout de suite l'hypothèse est évoquée que ce soit le sien). L'ensemble est rythmée et l'utilisation qui a été faite des personnages littéraires est intéressante et ludique.

Le gros plus : L'auteur a fait dans sa postface quelque chose que je n'avais encore jamais lu et qui m'a enchantée : il a, de manière traditionnelle fait un lexique des lieux et des personnages où il remet en perspective les éléments historiques et littéraires, mais surtout où il écrit d'où lui est venue l'inspiration pour certains noms : par exemple les goules s'appellent Herzog en hommage à Werner Herzog ou que pour le Sphinx reconverti en informateur, il a pensé a Huggy les bons tuyaux ! Il nous évoque tout un tas de références littéraires et cinématographiques et j'ai trouvé cela passionnant (et en plus, ce sont les miennes).

Le gros moins : Un certain nombre de coquilles et de fautes d'orthographe assez énervantes, en particulier un Withechapel récurrent !

En quelques mots : un roman jeunesse très divertissant, parfait pour l'été. J'ai aimé la façon dont l'auteur a joué avec les diverses références. Je suis déjà allée chercher la suite à la bibliothèque qui malheureusement n'a pas le tome 3 (gros drame!)




samedi 6 juillet 2013

La prophétie de l'abeille de Keigo Higashino

Avant-propos : Depuis décembre, j'ai dévoré les 3 romans de Keigo Higashino parus en français. J'ai donc été particulièrement heureuse d'avoir été sélectionnée au cours de l'opération Masse Critique de Babelio pour recevoir La prophétie de l'abeille. J'ai même commencé à lire l'extrait proposé par l'éditeur sur internet avant même de recevoir le livre !

Mon résumé : Japon, société Nishiki Heavy Industries, 7 heures du matin. Les employés travaillant sur le projet Big Bee, ainsi que leurs familles sont invités au décollage de ce super hélicoptère (plus de 30 m de long), mis en place par l'entreprise pour la défense japonaise. Quelque temps avant le décollage, l'hélicoptère se met en marche tout seul. Un individu l'a détourné et positionne l'hélicoptère au-dessus de la centrale nucléaire de Shinyo et menace de le faire tomber sur la centrale si toutes les autres du pays ne sont pas mises à l'arrêt avant 2 heures de l'après-midi. Mais, il ne sait pas qu'à l'intérieur de l'aéronef se trouve le fils d'un des personnels de l'entreprise qui s'est glissé par jeu à l'intérieur de l'hélicoptère...

Mon avis : Il faut tout d'abord savoir (et c'est bien indiqué sur la 4e de couverture) que ce roman a été publié au Japon en 1998,  mais seulement traduit aujourd'hui. C'est à la fois son atout et son principal défaut.
C'est un défaut car certains aspects apparaissent, même si on a conscience que le livre a plus de 15 ans, comme extrêmement datés. Par exemple, les policiers décident d'interroger en priorité les gens qui ont un ordinateur ce qui élimine un certain nombre de personnes (ce qui en plus m'a semblé un peu étrange car j'avais moi-même déjà un ordinateur en 1998), on se retrouve avec une explication détaillée de ce qu'est un GPS ou bien encore l'hélicoptère conçu par la firme est censé être le premier de son genre à être à commande électronique (et non pas à commande manuelle) [quand aujourd'hui même dans ma voiture tout est électronique, à tel point que j'ai parfois l'impression que c'est elle qui me conduit]. Ce n'est pas forcément gênant dans certains types d'ouvrages, mais celui-ci étant basé sur les hautes technologies, cela donne forcément un aspect vieillot à l'ensemble.
De plus, nous sommes un peu noyés sous les informations. Higashino essaye d'expliquer le plus clairement possible les technologies rencontrées dans ce livre, que ce soit au niveau des centrales nucléaires ou bien de l'hélicoptère ou encore de l'informatique, ce qui rend parfois la lecture un peu fastidieuse soit par ce que l'on s'y connait déjà et donc ce qu'il écrit peut sembler inutile (par exemple, il y a un élément de l'intrigue auquel j'ai tout de suite pensé parce que j'ai déjà visité une centrale nucléaire), soit parce que l'on ne s'y connait pas du tout et qu'en général c'est parce que cela ne nous intéresse pas particulièrement (gros soupir devant la énième description de l’intérieur de l'hélicoptère). De même, comme on passe d'un personnage à l'autre de manière assez rapide et que les personnages principaux sont assez nombreux, à chaque fois leurs fonctions sont répétées. Or, leurs titres font en général presque une ligne et même si c'est utile, cela donne une impression de lourdeur au texte (peut-être aurait-on pu régler ce problème en mettant une présentation des personnages et de leurs fonctions au début ?). Cela démontre bien par contre le fait que les fonctions soient morcelées et donc que les services se concurrencent de façon à être les premiers à trouver le coupable, quitte à ne pas livrer toutes les informations au service voisin. Toutefois, on peut franchement douter que dans un monde post-Fukushima, les autorités japonaises réagiraient de la façon décrite dans ce livre.
Quant au bandeau "Le Stieg Larsson japonais, The Times", je le trouve mal venu et à mon avis source de déceptions. J'ai lu Millénium et j'ai lu les 4 ouvrages d'Higashino traduits en français et je ne vois franchement aucun rapport entre les deux que ce soit au niveau des thèmes, de la construction narrative ou du style d'écriture. Et même si j'apprécie sans doute plus Higashino que Larsson, je pense que cela risque de jouer en défaveur de l'auteur japonais.

Il n'en reste pas moins que Keigo Higashino est un visionnaire. Il narre son histoire en direct, heure par heure, voire minute par minute en multipliant les points de vue à la façon d'un 24 heures chrono (mais avant que la série n'existe). Il met en place une histoire où des terroristes détournent un hélicoptère et mettent en danger la population avant le 11 septembre. Il évoque déjà les problèmes d'usurpation d'identité. Il indique un incident nucléaire à la centrale de Mihima (je ne sais pas si celui qu'il indique s'est réellement passé, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y en a eu un important en 2004). Enfin, la dernière phrase du livre est terriblement glaçante quand on sait ce qu'il s'est passé en 2011 (je n'ose même pas imaginer ce que qui a pu  traverser la tête de l'auteur en repensant à ce qu'il avait écrit).

Enfin, le but d'Higashino, évoqué a plusieurs reprises au cours de la lecture en particulier à la fin, est de permettre aux gens de s'interroger au sujet du nucléaire et notamment toutes les personnes qui sont indifférentes, qui n'ont aucune opinion à ce sujet ou bien encore qui le traite avec légèreté ou avec trop d'assurance. Il est, par exemple, assez frappant de lire que "l’industrie nucléaire japonaise clamait qu il n'y aurait pas de fuites radioactives même si un avion s'abattait sur une centrale nucléaire" sachant qu'ils n'ont toutefois pas prévu cette hypothèse puisqu'il était interdit de survoler les centrales. Et pourtant, tout au long du livre les techniciens en sont tellement persuadés qu'ils restent dans la centrale et autour, pensant que le risque est minime. Toutefois, l'auteur ne stigmatise pas ces personnes, qu'on accepte cette technologie ou qu'on la rejette, selon lui,  le tout est de savoir pourquoi on le fait. Il explique aussi assez clairement les différences entre les réacteurs à eau légère (en particulier réacteur à eau pressurisée, massivement utilisés en France) et les surgnérateurs à neutrons rapides utilisant le sodium liquide hautement inflammable au contact de l'eau de type Superphénix (évoqué dans le livre) et d'autres dont l'utilisation a été arrêtée à cause de risques trop nombreux ainsi que de prévisions fausses sur le risque de pénurie d'uranium. Si le livre ne permet évidemment pas de trancher le débat et reste un divertissement, il lance toutefois des pistes de réflexions intéressantes.

En quelques mots : Si le texte présente un côté daté au niveau technologique et de trop nombreuses précisions techniques, il soulève de nombreuses  interrogations qui sont toujours d'actualité sur l'utilisation du nucléaire.


Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud qui m'ont permis de découvrir ce livre. J'espère que Keigo Higashino continuera à être traduit, car c'est décidément un auteur extrêmement intéressant !



lundi 1 juillet 2013

Le bilan mensuel du challenge L'art dans tous ses états (juin 2013)





Une nouvelle participante rejoint le challenge : il s'agit d'Elodie
Marie-Antoinette : Images d'un destin de Xavier SALMON qui présente la reine au travers de ses portraits.

Ainsi qu'une deuxième, il s'agit de ma chère Emma !
L'Ange du bizarre. Le romantisme noir de Goya à Max Ernst. Musée d'Orsay (2013)
Allmen et les libellules (Allmen, Tome 1) de Martin SUTER


Claudialucia a lu la biographie d'un desplus célèbres peintres de l'histoire.
Léonard de Vinci de Serge BRAMLY

Praline a une fois de plus été très active :
L'art face à l'histoire : 50 événements racontés par les artistes d'Eloi ROUSSEAU et Nicolas MARTIN 
Comprendre l'art moderne de Françoise BARBE-GALL
Apelle. La bataille d'Alexandre de Paolo MORENO
L'Ange du bizarre. Le romantisme noir de Goya à Max Ernst. Musée d'Orsay (2013)
Sensualité et spiritualité. A la recherche de l'absolu. au musée Jean-Jacques Henner (2013) Jusqu'au 16 septembre.

Quant à moi, j'ai repris les idées de lectures d'Arieste et de Miss Léo
La porte des limbes d'Erik WIETZEL
La Madone de Pellini de François RIVIERE et Riccardo FEDERICI

Voilà pour les participants au challenge ! 

J'ai aussi repéré sur d'autres blogs  : 
Paul Klee : l'île engloutie chez Cachou ; variation autour d'un tableau du peintre
Claire, quant à elle, nous parle de la biographie romancée de Berthe Morisot par Dominique Bona [qui me tente beaucoup]

Au niveau des nouvelles autour de l'art, je n'ai pas eu le temps d'y faire beaucoup attention, mais je n'ai pas pu échapper à l'ouverture d'un nouveau musée, le MuCEM (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) à Marseille.

Et j'ai aussi découvert le projet MuRéNa (ce n'est pas une blague) soit le MUsée REgional de NArbonne, futur musée de la romanité (ouverture prévue en 2016).


J'ose à peine dire mon programme pour ce mois-ci puisque je n'ai pas du tout respecté ce que j'avais écrit dans mon bilan précédent, mais Emma et moi avons lu Le portrait de Iain Pears, il fera donc sans doute  l'objet d'un billet au mois de juillet ! J'ai aussi lu quelques pages très prometteuses d'un livre intitulé Les turbans de Venise de Nedim Gürsel. Mais pour le reste, ce sera une surprise !

Bonnes lectures !