mardi 26 février 2013

Les comédiennes de Monsieur Racine d'Anne-Marie Desplat-Duc (Les colombes du Roi Soleil, Tome 1)

Mon résumé : Charlotte, Hortense et Isabeau sont 3 pensionnaires de la Maison Royale de Saint-Louis (installée en 1686 à St-Cyr). Elles se retrouvent la nuit sur le lit de l'une d'entre-elles pour partager les nouvelles de la journée (car fraterniser avec les autres pensionnaires est interdit). Lors de la venue du roi à St-Cyr, celui-ci frôle la joue de Louise de Maisonblanche. Quel est donc le secret de la jeune fille ? Mais un autre évènement secoue la Maison Royale : à la demande de Mme de Maintenon, Monsieur Racine va écrire une pièce spécialement pour les demoiselles et elles devront l'interpréter devant le roi. Les 3 amies espèrent de participer à cet évènement.


Mon avis : Un énorme coup de coeur pour ce roman jeunesse (incroyable mais vrai, un roman jeunesse que j'apprécie!) qui nous fait complètement pénétrer à l'intérieur de St-Cyr. L'auteure réussit le tour de force de nous apprendre une multitude d'éléments sur la vie dans cette école sans pour autant que cela soit pesant. C'est vraiment un régal de découvrir l'organisation de la Maison, le découpage en classes, les règles auxquelles sont soumises ces jeunes filles triées sur le volet puisqu'il fallait pas moins de 4 quartiers de noblesse du côté paternel (et ce depuis 140 ans minimum), être dans une situation de nécessité mais aussi n'être ni borgne, ni boiteuse, ni manchotte...On forme ici de jolies jeunes filles bien comme il faut.
Pour construire son intrigue, l'auteure se sert d'un fait réel :  suite à l'émoi causé par certaines scènes de passion amoureuse jouées par les demoiselles,  Madame de Maintenon a demandé à Racine de composer une pièce pleine de vertu pour les pensionnaires. Ce sera Esther. Nous suivons donc les membres de la classe des "jaunes" (élèves de 15 à 16 ans) qui se préparent à participer au spectacle.
Les 3 jeunes filles que nous suivons dans ce premier tome sont bien différenciées. D'un côté, nous avons Charlotte de Lestrange, la rebelle à l'autorité, qui a été forcée de renoncer à la religion huguenote suite à la révocation de l'Edit de Nantes, mais qui reste fidèle dans son coeur à son ancienne religion et qui n'a qu'un rêve partir de St-Cyr. A l'opposé, nous trouvons Hortense de Kermenet, la dévote qui est heureuse à St-Cyr et qui ne rêve que d'y rester. Son personnage est un peu austère au départ, mais un évènement va venir la bouleverser et la rendre un peu moins renfermée sur elle-même. Entre les deux, nous trouvons le personnage d'Isabeau, qui elle aussi apprécie beaucoup St-Cyr tout en admirant l'audace de Charlotte. (Isabeau est pour l'instant un personnage un peu en retrait, mais chaque demoiselle aura son volume). Nous découvrons aussi pourquoi Louise a été mise en avant par Louis XIV.

En quelques mots : un véritable coup de coeur, une histoire que j'aurais adorée lire étant plus jeune. J'ai aimé toute les petits détails du quotidien des Colombes du Roi-Soleil et je compte bien poursuivre avec la suite !

En plus : Un site internet qui fourmille d'informations historiques accompagne la collection. Il y a même un Club La Maison Royale de Saint-Louis !



lundi 25 février 2013

1Q84 d'Haruki Murakami (Tome 2)

Lecture commune 
avec Lili et Manu 

Rappel : MURAKAMI Haruki - 1Q84 (Tome 1)

ATTENTION CE BILLET CONTIENT QUELQUES SPOILERS SUR LE TOME 1

Mon avis : Il m'est toujours aussi difficile de parler de cette trilogie. Ce tome répond à quelques unes de nos questions (en particulier à la fin) mais en échange de l'ouverture d'une multitude d'autres.
Nous suivons toujours les pas de Tengo et d'Aomamé. Tandis que celle-ci se prépare à sa mission (rencontrer et exécuter le leader des Précurseurs), Tengo tente de s'éloigner du tapage médiatique provoqué par la fuite de Fukaéri  et du succès toujours croissant de La Chrysalide de l'air.
C'est aussi le temps de la perte : les deux héros vont être séparés pour diverses raisons des seules personnes avec lesquelles ils s'étaient liés d'amitié. Ils vont se retrouver de plus en plus isolé et vont réagir différemment face à la solitude à l'exception d'un point : chacun espère retrouver l'autre sans avoir aucune idée de comment y arriver, ni de ce qu'il se passera quand ils y arriveront.
Au milieu de tout cela, nous retrouverons des références récurrentes : la mystérieuse Sinfonietta de Janacek, les références à Tchekov, les corbeaux, les Little People, les chats, la(es) lune(s)...
Tengo part sur les traces de son passé et se retrouve dans la poétique et métaphorique ville des chats.
Quant à Fukuaéri,elle fait son retour et vient s'abriter chez Tengo.
Et puis surtout, nous découvrons enfin le récit de La chrysalide de l'air qui vient expliquer bien des choses, tout en créant une grande confusion. Si on avait pu croire à la fin du tome 1 (ENORME SPOILER) que le récit d'Aomamé n'étant en fait que le roman que Tengo était en train d'écrire, cette hypothèse n'est plus du tout possible ici.
On a l'impression que dès qu'on tire sur un fil, d'autres apparaissent (un peu comme quand les Little People réalisent la chrysalide de l'air...)

En quelques mots : si je suis toujours séduite par cette promenade poétique au milieu de nulle part, j'espère trouver des réponses dans le tome 3, mais j'ai bien peur que ce ne soit pas le cas vu ce que dit le père de Tengo qui s'annonce selon moi un peu comme un avertissement au lecteur : "Si tu as besoin que l'on t’explique pour que tu comprennes, ça veut dire qu'aucune explication ne pourra jamais te faire comprendre"...

Les billets de Lili et Manu 

L'anecdote qui ne sert à rien : ce n'est pas la symphonie de Janacek qui me trottait dans la tête au cours de ma lecture mais une vieille chanson d'Enzo Enzo La même lune que moi dont j'ai été incapable de me défaire pendant ma lecture de la dernière partie. 


2e participation au mois Murakami 

Participation au challenge Lieux imaginaires

vendredi 22 février 2013

Code 1879 de Dan Waddell

Mon résumé : Un crime est commis à Londres dans le quartier de Notting Hill. Aucun suspect n'est identifié, aucun indice n'est trouvé à part que la victime porte sur le torse une série de chiffres et de lettres? Quelqu'un lance l'idée que cela correspond peut-être à des registres d'état civil. La police décide de faire alors appel à un généalogiste, Nigel Barnes, pour voir si le passé serait susceptible d'éclairer le présent.

Mon avis : J'ai beaucoup apprécié cette lecture pour laquelle j'avais au départ quelques réserves, n'étant pas une grande adepte de la généalogie. Mais justement, le sujet est traité par l'auteur avec finesse : il y a suffisamment de détails pour savoir comment se déroulent les recherches pour que cela soit instructif sans être ennuyeux, mais l'auteur joue aussi sur les préjugés, ne cachant pas que la généalogie est plutôt un passe-temps de personnes âgées. Ajoutez à cela quelques anecdotes savoureuses sur l'origine de certains noms de familles et j'ai été conquise par cet aspect.
J'ai aussi beaucoup aimé le côté policier de l'intrigue : quelqu'un reproduit une série de meurtres qui a eu lieue   en 1879. Je pense que tous les adeptes de la série télévisée Whitechapel se retrouveront dans cette course poursuite contre le temps, dans le fait de trouver dans le passé des réponses au présent et dans ce coupable qui semble avoir toujours un temps d'avance (cela m'a aussi rappelé le jeu Scotland Yard auquel je jouais quand j'étais plus jeune).
De plus, la vision de la police est très réaliste et loin du glamour habituel : on suit le moindre indice, on fait du porte à porte dans des immeubles de 100 appartements pour glaner un indice (et souvent rien du tout), on piétine et on recommence à 0. Le travail est routinier et pénible, mais sans aucun doute plus conforme à la réalité vécue par les forces de police. Il y a tout de même quelques moments avec de l'action.
L'idée d'un copycat, si elle est traditionnelle, est ici bien menée. Le tueur n'a pas forcément les raisons que l'on imagine et j'ai aimé sa tragique histoire. Les indices sont bien présents : à plusieurs reprises, je me suis dit que j'avais déjà lu ce nom-là quelque part sans pour autant me souvenir à quel moment de l'histoire (et j'aime quand les auteurs jouent avec nous).
Les personnages principaux sont intéressants, en particulier l'inspecteur principal Grant Foster qui n'aime pas être dérangé pour le "simple meurtre d'un clochard", qui évidement ne s'intéresse pas à la généalogie mais dont la propre histoire est intéressante puisqu'il vit dans l'ancienne maison familiale, là-même où il a assisté son père dans son suicide (thème que j'ai trouvé particulièrement intéressant). Le généalogiste Nigel Barnes cache quant à lui quelque chose au sujet de son passé, puisqu'il est revenu à la généalogie après une brève carrière universitaire qui s'est achevée pour une raison mystérieuse. L'élément féminin du trio est sans doute le maillon faible même si au départ elle est présentée comme une jeune femme ayant la langue bien pendue, elle va vite se retrouver cantonnée au rôle de coup de coeur d'un des membres de l'équipe. Mais les personnages sont assez riches pour donner envie de poursuivre la série.
Juste un petit bémol au sujet de la résolution de l'intrigue : le passé va bien évidement rattraper l'un de nos héros, ficelle toujours un peu facile utilisée par les auteurs de romans policiers, mais le reste étant tellement bien...

En quelques mots : Si vous voulez une intrigue bien ficelée et dépoussiérer votre vision de la généalogie, ce livre est pour vous !
Je vais poursuivre cette série avec plaisir, tout en me demandant quand même comment l'auteur va réussir à se renouveler sur ce thème. C'était un emprunt à la bibliothèque, mais je pense que je vais l'acheter en poche, car comme le dit si bien Eiluned, j'aime relire les livres que j'ai aimés.

Ce livre avait été un coup de coeur pour Jeneen






mardi 19 février 2013

Pour seul cortège de Laurent Gaudé

Mon résumé : Voici venus les derniers jours d'Alexandre. 3 voix nous racontent leur histoire : celle de Dryptéis, fille de Darius ; celle d'Ericléops, compagnon d'Alexandre et celle du conquérant. Des rives du Gange au bord du Nil en passant par Persépolis et Babylone, c'est tout l'Orient ancien qui s'offre à nous.

Mon avis : La première partie du livre a été un énorme coup de coeur, tant qu'il n'a été question que de ces 3 voix. J'ai été saisie par toute la poésie de Laurent Gaudé et je suis tombée sous le charme de son style. J'ai aimé vivre les derniers jours d'Alexandre, voir le conquérant s'effondrer tout en essayant de conserver ses dernières forces pour toujours inspirer la crainte et l'admiration. Le personnage de Dryptéis avec sa volonté farouche de fuir son destin m'a beaucoup touchée et j'ai été renversée par la découverte du sort d'Ericléops.
Puis, c'est le décès d'Alexandre. A partir de ce point, j'ai beaucoup moins accroché à l'histoire. On perd une des voix, la narration devient plus traditionnelle (même si la poésie reste) et je me suis un peu ennuyée au moment de la prise en main de l'Empire par les diadoques (alors que c'est une période hautement romanesque). L'auteur nous livre ensuite sa vision très personnelle de la disparition du corps d'Alexandre (le fait que je n'ai pas adhéré à cette hypothèse a aussi entraîné mon manque d'intérêt pour cette partie).
Enfin dans un dernier temps, même si j'ai aimé le destin et la force d'âme de Dryptéis, j'ai été très peu séduite  par l'utilisation de procédés de télépathie entre les personnages. Certes, cela s'accordait assez avec l'aspect poétique du récit mais la trop grande utilisation de ce principe à selon moi affaibli la dernière partie de l'histoire en lui donnant un côté fantastique qui m'a peu séduite.
Je regrette comme d'habitude l'absence d'annexes qui auraient donné la possibilité de connaître les sources de l'auteur (qui doivent être nombreuses vu sa grande érudition).

En quelques mots : Si j'ai été un peu déçue par la fin, j'ai quand même passé un bon moment avec cet ouvrage et je pense que je relirai avec délices la première partie du roman. Je compte aussi découvrir rapidement d'autres ouvrages de l'auteur.

Cela a été un coup de coeur pour LiliMinou et Jeneen (qui m'ont donné envie de le lire), Deuzenn a beaucoup aimé tandis que Philisine Cave et Claudialucia sont un peu plus sceptiques.


dimanche 17 février 2013

Des âmes noires d'Anne Perry (Monk, Tome 5)


Lecture commune avec Adalana, Claire et Syl 

Dans les épisodes précédents : 
PERRY Anne - Un étranger dans le miroir (Monk, Tome 1) 
PERRY Anne - Un deuil dangereux (Monk, Tome 2) 
PERRY Anne - Défense et trahison (Monk, Tome 3) 
PERRY Anne - Vocation fatale (Monk, Tome 4)

Mon résumé : Hester a pour mission d'accompagner dans un aller-retour Edimbourg-Londres, Mary Farraline, dame d'un certain âge, qui doit prendre 2 fois par jour un traitement. Rien de plus simple pour Hester qui se prend très vite d'affection pour Mary. Mais voilà, quand le train arrive à Londres, Mary est décédée. Hester se retrouve alors accusée de vol, puis de meurtre....

Mon avis : Je trépignais d'impatience à l'idée de relire cette aventure particulière de la série qui pour moi est l'un des tous meilleurs tomes. Comme d'habitude, on se retrouve face à des secrets de famille et à une enquête passionnante. Mais, surtout, cette fois c'est Hester la victime et on a peur pour elle (même si on se doute bien qu'elle risque de s'en sortir puisque la série continue). D'autant plus que le piège est implacable, tout désigne Hester et si on ne la connaissait pas si bien, si on ne savait pas que c'est impossible qu'elle dérobe un objet à l'une de ses patientes, on aurait du mal à croire à son innocence.
Autour d'elle, ses amis font front. Oliver prend en charge sa défense, Callandra prend en charge les frais et Monk part à Edimbourg enquêter dans la famille. Mais il ne fait strictement aucun progrès. On le voit échouer, piétiner, ne découvrir que des éléments sans importance. De plus, la tension créée par l'arrestation d'Hester fait qu'il se dispute de plus en plus avec Oliver (on se demande vraiment pourquoi ces deux-là ne s'aiment pas^^). Hester semble résignée, on ne la reconnaît pas du tout.
La fin du livre emporte tout sur son passage, on se retrouve face à un océan de révélations toutes plus inattendues les unes que les autres, certains personnages se retrouvent en grand danger. Quand à ce qui arrive aux coupables, c'est d'une intensité dramatique incroyable.

En quelques mots : Anne Perry prouve une nouvelle fois qu'elle maîtrise complètement l'art du suspense. On vibre, on tremble, on s'émeut. La ville d'Edimbourg est aussi très bien décrite et cela m'a donné une folle envie de repartir là-haut, d'abord par mes lectures et ensuite en vrai.
Je ne comprends pas que la BBC n'ait jamais adapté la série, c'est vraiment dommage. Et Benedict Cumberbatch ferait un parfait Monk...

Participation aux challenges victorien, British Mysteries et Anne Perry. 




samedi 16 février 2013

Les Hauts de Hurlevent de William Wyler (1939)

Avant-propos : Si vous me suivez depuis un certain temps, vous savez que je n'aime pas faire les choses à moitié. Pourquoi se contenter d'un livre quand on peut en plus regarder X adaptations ? Pour l'instant, je n'en ai que 2 dans ma dvdthèque (celle-ci et celle de la BBC 2009), mais j'espère me procurer 2 autres versions à la médiathèque (celle avec Ralph Fiennes et la japonaise) et je risque de commander la version avec Timothy Dalton (souvenez-vous, mon Rochester chouchou).

Evidemment je ne vois pas trop l'intérêt de lire mon avis, si vous n'avez pas lu le livre car je peux faire des révélations. 

Mon avis : Je suis très partagée au niveau de ce film, car disons-le, c'est une adaptation plus que tronquée (seule la première moitié du livre est adaptée) et peu respectueuse des sentiments violents qui font toute la particularité du livre d'Emily (attention les yeux : Heathcliff donne presque un coup de pied au chien, une ou deux claques à Catherine et puis c'est tout). Si c'est clairement une mauvaise adaptation, est-ce pour autant un mauvais film ? 

Cela me semblait vraiment mal parti au départ avec une vision clairement hollywoodienne de l'enfance des Earnshaw, qui sautent dans les bras de leur père quand il revient, qui rejettent quand même un peu Heathcliff, mais pour lequel très vite Catherine développe une affection qui semble sincère et réciproque.  Et je ne vous parle même pas de la scène du bal chez les Linton où les costumes semblent tout droit sortis d'Autant en emporte le vent (il n'y a qu'à voir les anglaises de Merle Oberon sur la jaquette). La vie sur la lande à l'air presque sympathique.

Mais voilà, il y a l'interprétation. J'aime Laurence Olivier et je dois dire qu'il fait un Heathcliff plus que convaincant : séduisant autant que tourmenté, il aime Catherine avec une intensité proche de la folie du roman. Quand on voit cette version, je comprends tout à fait qu'on puisse tomber sous le charme d'Heathcliff. Merle Oberon n'est pas en reste. Je trouve son jeu beaucoup trop "sympathique" au début pour incarner Catherine. Mais, si elle n'arrive pas à attirer toute l'animosité de son équivalent littéraire, par la suite ses sautes d'humeur correspondent assez au personnage du roman. Elle prête serment de fidélité à Heathcliff pour mieux le trahir auprès de Linton, pour mieux revenir auprès d'Heathcliff. Au final, j'ai apprécié son interprétation. Le film donne aussi une place importante à Isabelle qui est assez proche de celle du livre (à part qu'elle n'est pas enceinte).
Et puis, je l'avoue, j'ai aimé la mise en avant du côté romantique de l'histoire. Mon petit coeur de midinette s'est laissé émouvoir par la passion d'Heathcliff pour Catherine. J'ai aimé leur lieu de rendez-vous sur la colline où plus jeunes ils s'inventaient des histoires. Les personnages sont beaucoup plus sympathiques, on a le temps de s'attacher et d'être peinés pour eux.


En quelques mots : Même si le film trahit ce qui fait la singularité du livre, je n'ai pas pu m'empêcher de tomber sous le charme de cette version, qui a toutefois une vision très hollywoodienne du romantisme.










vendredi 15 février 2013

Les Hauts de Hurle-Vent d'Emily Brontë

Lecture commune avec Emily 

Mon résumé : Mr Lockwood arrive à Hurle-Vent pour louer la maison voisine pendant un an. Il reçoit un accueil plus que glacial de la part de l'ensemble de la maisonnée et en particulier de l'énigmatique Heathcliff. Arrivé à Thrushcross Grange, Mr Lockwood apprend de la gouvernante, Mrs Dean, l'histoire de Hurle-Vent et de ses habitants...

Mon avis : Dès les premières lignes, j'ai été happé par le style de l'auteur et par la modernité de la narration. En quelques pages, l'auteure nous présente rapidement les principaux personnages qui vont nous accompagner au fil de la lecture. Leurs relations sont complexes et on éprouve un peu de difficultés à comprendre qui est qui. L'histoire va ensuite être racontée au locataire par le seul témoin de tous les évènements, Mrs Dean, dans un long retour en arrière. Elle nous narre l'histoire d'Heathcliff, jeune orphelin recueilli par la famille Earnshaw et de Catherine, la fille du maître de maison. Ces deux personnages sont absolument terrifiants. Heathcliff, mal traité par l'ensemble de la famille, devient un adulte absolument abominable, violent et tyrannique, mais totalement sous le charme de Catherine (ce qui a réussi a quand même me le faire prendre par moments en pitié). Catherine, quant à elle, est une jeune écervelée (j'ai eu beaucoup de mal à comprendre ce qu'Heathcliff pouvait lui trouver) qui se plait à tyranniser Heathcliff autant qu'à le séduire, tout en jouant de ses charmes auprès de leur voisin Edgar Linton. Le choix qu'elle fera l'amènera au bord de la folie.
J'ai ressenti une petite baisse d'intérêt dans la deuxième partie du roman quand on passe à l'histoire de Linton et de la deuxième Catherine qui me semblait bien mièvre au début, mais qui au final s'est révélée passionnante quand l'auteure nous fait découvrir la véritable nature des deux personnages. J'ai particulièrement aimé Catherine qui est bien le seul personnage pour lequel j'ai éprouvé de la sympathie (avec Hareton, quand même)
Outre les personnages, fascinants par leur ambivalence, j'ai particulièrement apprécié l'ambiance de bout du monde du roman. De toute l'histoire on ne quitte pas les quelques miles qui séparent Thurshcross Grange des Hauts de Hurle-Vent. La plupart des personnages n'a pour horizon que ces bouts de terre perdues au milieu des fameux Moors anglais. On ressent l'isolement des personnages et on comprend que le fait de vivre en communauté si restreinte puisse rendre fou. Les sentiments s'exacerbent et Heathcliff fait de la vengeance une raison de vivre. Je ne pouvais m'empêcher d'essayer de m'imaginer perdue au milieu de nulle part comme eux, sans aucun espoir d'en sortir (et ca fait clairement froid dans le dos).

En quelques mots : Roman envoûtant, Les Hauts de Hurle-Vent séduit par sa noirceur et ses personnages tous plus glaçants les uns que les autres, plus d'ailleurs que par son histoire d'amour qui ne m'a pas particulièrement émue (Heathcliff, malgré sa passion dévorante a un comportement beaucoup trop violent pour que j'arrive à m'attacher à lui).

Allez lire l'avis d'Emily qui a été totalement séduite !

J'ai 2 adaptations à voir dans mes dvds !

Participation aux challenges victorien, myself, Thursday next, 
les soeurs Brontë,
 les lectures d'Em et Dex, la littérature fait son cinéma et Gilmore Girls








samedi 9 février 2013

9 cadeaux pour 9 euros

Avant-propos : Non, je n'étais pas en pause, j'ai été malade toute la semaine, incapable de lire une ligne d'aucun livre, j'ai peu traîné sur internet tellement mes yeux pleuraient face à l'écran et j'ai dormi environ 11h par nuit (j'aime me plaindre). Ca va un peu mieux, je ferai peut être un billet dans la journée si j'arrive à finir un livre !
Je reviens avec un tag de Philisine pour lequel je me suis bien creusée la tête (sauf pour la question 9 de la deuxième partie, d'où l'image) car je choisis toujours des cadeaux en fonction de la personnalité et des goûts de mes amis, donc c'est un peu dur dans l'absolu de donner une réponse, mais voilà ce que çà donne...


Pour ce tag, vous devez juste vous demander ce que vous offririez dans les 9 catégories de cadeaux suivantes si vous aviez un budget d’environ 9 euros par cadeau. Vous pouvez choisir un cadeau unique ou un lot composé de plusieurs éléments.
1 – Livres  un livre en format poche selon les goûts de la personne. 
2– Chocolats  : des rochers s*ch*rd (J'aurais bien dit une boîte de chocolatier, mais à 9€ il va y avoir 2 chocolats qui se battent en duel). 
3 – Épicerie fine : Les sötsak dammsugare ce n'est pas fin, mais c'est de l'épicerie suédoise et on ne trouve ca que chez I*EA et pour 9€ on peut en avoir 4 paquets ;-) 
4 – Musique : un assortiment de 9 titres de 9 chanteurs différents que j'aurais envie de faire découvrir 
5 – Culture : un billet pour une expo
6 – Accessoire de mode  : à 9€ y'a pas grand chose. Un bijou fantaisie.
7 – Gadgets ou truc inutile et affreux : quelque chose qui semble très moche à tout le monde mais qui rappelle un souvenir commun à la personne. Par exemple, un jour avec une copine, on avait eu un fou-rire au sujet des grenouilles, donc lui en offrir une en plastique. 
8 – Boissons : du thé, du café, de l'alcool
9 - Souvenirs d'ailleurs : une carte postale ou un magnet

Vous devez juste vous demander ce que le Père Noël (ou un bon génie) apporterait pour faire plaisir aux personnalités ou personnages ci-dessous et sans limitation de budget. Le cadeau peut être un bien matériel ou un vœu réalisé…
1 – Le président de la République (ou un de ses ministres) : un livre de développement personnel pour apprendre à vivre en harmonie avec ses collègues 
2 – Fillon et/ou Copé : un livre de développement personnel pour apprendre comment gérer les conflits 
3 – Gérard Depardieu : son rêve qu'il ne paye plus 75 % d'impôts. Pour cela je lui propose de vivre avec 2 000€ par mois (et 2000€, on remarque que je suis quand même sympa, le salaire médian des français étant de 1500€). 
4 – Un(e) blogueur/euse : Un livre of course ! 
5 – Un(e) candidat(e) de Secret Story ou un(e) participant(e) à Confessions Intimes ou à Qui veut épouser mon fils : de comprendre ce qu'est la notion vie privée (et leur faire croire que le ridicule tue)
6 - La famille Simpson : une XXXe saison
7 - Le chat de Geluck : des langues de chat
8 - Le Père Noël : Rien, il peut se fabriquer les cadeaux qu'il veut ! 
9 – Une célébrité de votre choix réelle ou imaginaire, vivante ou pas (la nommer) qui, selon vous, mériterait bien et/ou aurait bien besoin d’un joli cadeau : Moi pour Benedict Cumberbatch ;-) Avec les 9€ on peut aller boire un café (et plus si affinités)

Comme d'habitude, je ne tague personne ! 

dimanche 3 février 2013

1Q84 de Murakami Haruki (Tome 1)

Avant-propos : J'ai découvert et aimé Haruki Murakami il y a 10 ans, quand il n'était pas encore très connu en France. Et puis, il est devenu populaire et j'ai arrêté de le lire parce que je ne voulais pas faire comme tout le monde (c'est ma logique). Mais, j'y suis quand même revenu, parce qu'il était difficile de passer à côté du phénomène 1Q84 (même si j'ai réussi à attendre sa sortie en poche).

Mon résumé : Tengo, professeur de mathématiques et aspirant romancier, vit à Tokyo en 1984. Son éditeur lui propose de réécrire le manuscrit de Fukaéri, une jeune fille de 17 ans. Son texte poétique, étrange et envoûtant  La Chrysalide de l'air, devrait être sélectionné pour des prix littéraires mais semble trop "brut" au niveau du style pour être présenté en l'état. Tengo demande à rencontrer la jeune fille avant de prendre sa décision.
Aomamé est une jeune femme qui vit à Tokyo aussi. Mais elle remarque un jour qu'il y a 2 lunes. La réalité semble être un peu altérée. Certains évènements se sont produits alors qu'elle n'en a jamais entendu parler...

Mon avis : C'est typiquement le genre de livres pour lequel soit on passe à côté, soit on adore. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé retrouver la petite musique si particulière de Murakami, ce rythme lent mais jamais ennuyeux, son phrasé doux et caressant, sa poésie envoûtante. On retrouve des thématiques communes avec certaines de ses autres oeuvres : des personnages solitaires, des secrets, des enfances traumatisées, des femmes blessées, l'importance de la musique, de la littérature...Quand Murakami se met à évoquer l'exil de Tchekov sur l'île de Sakhaline, cela semble un peu ennuyant au départ et au final, cela se révèle passionnant.
Les chapitres alternent entre l'histoire de Tengo et celle d'Aomamé. On se doute que forcément, leurs histoires vont se croiser à un moment et au fur et à mesure certains fils se renouent. Mais je n'avais pas vu venir la révélation finale. Toutefois, il reste beaucoup de mystères et on sent que l'on n'est pas au bout du chemin. Difficile d'en dire davantage sans révéler des éléments de l'intrigue.

En quelques mots : Je ne sais pas trop où on est, ni où l'on va, mais j'adore ce voyage ! Je pense que je vais d'ailleurs le continuer assez rapidement.

D'autres avis chez Adalana, Sandy, Lili


               3e participation au Challenge écrivains japonais chez Adalana

                4e participation au challenge Dragon 2012 chez Catherine

               2e participation au challenge Lieux imaginaires chez Arieste