samedi 30 juin 2012

Carmilla de Joseph Sheridan Le Fanu

Résumé de l'éditeur : Dans un château de la lointaine Styrie, au début du XIXe siècle, vit une jeune fille solitaire et maladive. Lorsque surgit d'un attelage accidenté près du vieux pont gothique la silhouette ravissante de Carmilla, une vie nouvelle commence pour l'héroïne. Une étrange maladie se répand dans la région, tandis qu'une inquiétante torpeur s'empare de celle qui bientôt ne peut plus résister à la séduction de Carmilla... Un amour ineffable grandit entre les deux créatures, la prédatrice et sa proie, associées à tout jamais " par la plus bizarre maladie qui eût affligé un être humain ". Métaphore implacable de l'amour interdit, Carmilla envoûte jusqu'à la dernière ligne... jusqu'à la dernière goutte de sang ! 


Avant-propos : Merci a Le Fanu d'avoir écrit un si court texte, ce qui m'a permis de ne pas faire un zéro pointé au cours du mois irlandais. A défaut d'avoir eu le temps de lire irlandais au cours de ce mois, j'ai noté plein de titres qui un jour termineront dans ma PAL. 


Mon avis :  Ce qui m'a intéressé, c'est de plonger aux sources du roman gothique et de la mythologie des vampires, du temps où ils n'avaient pas encore traversé l'Atlantique (et où ils ne scintillaient pas), quand ils arpentaient seulement l'Europe de l'est. 
Mais justement, où se situe la Styrie ? 
Merci Wiki !  

C'est un Land autrichien dont la capitale est Graz (http://fr.wikipedia.org/wiki/Styrie_(Land)
Ce court roman se laisse lire en quelques heures sans déplaisir, mais je n'ai pas été particulièrement séduite non plus. Je l'ai trouvé un peu court et en même temps un peu répétitif aussi parfois. 
Laura, la narratrice nous évoque les évènements qui lui sont arrivés une dizaine d'années auparavant. Il faut bien reconnaître qu'elle a toutes les caractéristiques d'une héroïne de roman gothique : elle vit dans une demeure isolée, elle s'effraye assez facilement, elle est romantique et rêveuse. Mais, il faut bien le reconnaître, elle est quand même un peu nunuche. A la fin, elle met tellement de temps à additionner 2+2 que cela en devient un peu ridicule. Par contre, son côté farouche et inexpérimenté [Oh Carmilla, mais pourquoi me touchez-vous comme cela? Il ne faut pas, ce n'est pas bien, mais j'aime çà quand même] ne m'a pas dérangée au contraire, il m'a semblé plutôt logique. J'ai trouvé cela même terriblement audacieux pour l'époque et je ne doute pas que ce livre ait dû faire scandale ! Car le roman est clairement un roman saphique, même si les amours ne sont pas consommées. Carmilla est un personnage qui fascine toutes les jeunes demoiselles. Je regrette d'ailleurs que le personnage n'ait pas été plus développé, notamment au niveau de son histoire personnelle. Au final, on ne sait toujours pas qui est la personne qui l'accompagnait au début et c'est un peu dommage. La révélation finale m'a semblé être une redite par rapport à ce qui s'était passé auparavant. 
En quelques mots : Même si l'on peut révéler quelques critiques, ce livre a été écrit avant le Dracula de Bram Stoker et dans ce contexte, on ne peut que s'incliner devant l'inventivité et l'audace de Le Fanu. 


Et pour une fois mon top va concerner le traducteur parce que le monsieur se permet quelques réflexions dont vous pourrez juger la pertinence... :


  1. "je me suis efforcé de rester fidèle à l'esprit mais encore à la lettre de l'original" Vous pouvez me rappeler quel est le métier de ce monsieur ? 
  2. "Le style de Le Fanu (...) est curieusement gauche (...) des phrases pesantes, des platitudes, des longueurs, des redites, des précautions oratoires puériles (...) dont certaines frisent le ridicule". C'est un avertissement au début du livre. Ca donne envie de poursuivre n'est-ce pas? 
  3. "On peut attribuer ces défaillances successives (celle-ci est la troisième) à l'état mental [sic] de Le Fanu" Que dire??? 



Voici mon unique participation au mois irlandais 













C'est aussi une nouvelle participation au challenge
victorien d'Aymeline 





et ma première participation au défi cent pages de La Part Manquante. 


10 commentaires:

  1. J'avais beaucoup aimé ce roman !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je pense que c'est le roman gothique qui n'est pas trop mon genre. Je ferai un dernier essai pour voir.

      Supprimer
  2. J'adore les réflexions du traducteur : il n'y a pas plus vendeur ! merci, Shelbylee, pour ce superbe moment.

    RépondreSupprimer
  3. J'avais été séduite par ce court roman, qui comme tu le dis bien, avait un côté scandaleux pour l'époque.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, j'imagine que çà avait dû choquer énormément à l'époque. C'est dommage que le traducteur ne nous évoque pas ce fait au lieu de s’appesantir sur les défaillances de l'auteur.

      Supprimer
  4. J'avais beaucoup aimé, après c'est vrai que l'héroïne n'est pas d'une intelligence rare, elle n'est pas très bien entourée la pauvre lol ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. A la fin,après la révélation, quand elle se dit "oh il faut que je raconte cela à Carmilla..." Je me suis dit mais qu'est-ce qu'elle est bête.

      Supprimer
  5. Malgré toutes ses petites imperfections,c 'est pour l'instant mon récit vampirique parfait. Il règne vraiment une ambance particulière que j'adore dans ce texte.

    Et je me souviens effectivement avoir été interpelée par l'avant propos du traducteur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est clair qu'il règne une ambiance bien particulière et c'est agréable de découvrir les origines du gothique.

      Supprimer