dimanche 15 juillet 2012

Les vaches de Staline de Sofi Oksanen

Lecture commune organisée par Philisine Cave avec Adalana, Miss Léo, Zazy, Sharon, Hélène Choco et Malika.

Résumé : Les "vaches de Staline", c'est ainsi que les Estoniens déportés en Sibérie désignèrent les maigres chèvres qu'ils trouvèrent là-bas, dans une sorte de pied de nez adressé à la propagande soviétique qui affirmait que ce régime produisait des vaches exceptionnelles. C'est aussi le titre du premier roman de Sofi Oksanen, dont l'héroïne, Anna, est une jeune finlandaise née dans les années 1970, qui souffre de troubles alimentaires profonds. La mère de celle-ci est estonienne, et afin d'être acceptée de l'autre côté du "Mur", elle a tenté d'effacer toute trace de ses origines et de taire les traumatismes de l'ère soviétique.

Avant-propos : contrairement à la plupart de mes partenaires de LC, je n'ai pas lu Purge. Et disons-le tout de suite, ce livre ne m'a pas particulièrement séduite...

Mon avis : Comme toutes les copinautes de la LC, je ressors avec un sentiment de gâchis. 
Et pourtant, ça avait bien commencé avec quelques premières lignes marquantes que vous pouvez lire chez Miss Léo (le livre étant un emprunt à la bibliothèque, je ne l'ai plus en main). Au début, on pense qu'elle parle de sa première relation sexuelle. Pas du tout, elle parle de la première fois qu'elle a vomi sa nourriture. J'ai beaucoup apprécié ce passage. Mais voilà, ensuite ce qui m'a gêné, ennuyé et désintéressé dans ce livre, ce sont tous les passages liés à la boulimie-anorexie de l'héroïne. L'auteure se complaît dans la description du rapport à la nourriture de l'héroïne et notamment tous ses rejets (comment, où, combien de fois, qu'est qu'elle a vomi).  Cela m'a laissée totalement indifférente. Déjà, parce que je ne pensais pas lire un roman sur ce sujet en attaquant ma lecture (et cela ne m'attire pas particulièrement) et parce que la répétition des scènes de boulimie est vraiment lassante et inintéressante. C'est dommage qu'avec un tel sujet, l'auteure réussisse seulement à nous dégoûter. 
Ensuite au niveau du style, là, non plus l'auteure ne fait pas dans la simplicité et la facilité. Le livre est composé de chapitres courts et alterne les périodes décrites (de nos jours, les années 70 et les années post-deuxième guerre mondiale). Et je trouvais cela intéressant puisque cela nous force à réfléchir et permet de couper le récit, de le désarticuler. Mais encore faut-il que cela serve à quelque chose. Et ici, l'auteure crée un faux suspense en ne disant pas qui est la personne qui est l'héroïne des années 70 (et franchement, c'est évident dès les premières pages). De plus, toujours au niveau du style , pour sans doute traduire les problèmes de l'héroïne, dans la même phrase, l'auteure parle de l'héroïne Anna à la première personne du singulier mais aussi à la troisième. Et ce n'est pas très agréable, surtout dans un récit déjà heurté. 
Et pourtant, tous les aspects historiques étaient franchement intéressants. Il faut bien reconnaître que peu de personnes connaissent l'histoire de l'Estonie (moi la première). Le livre traite de l'occupation par l'URSS, de la résistance, puis de la période communiste, de la surveillance incessante, du manque de produits de consommation, de la fascination envers tout ce qui vient de l'étranger. Mais surtout, la description des rapports finno-estoniens étaient passionnants. La façon dont sont considérés les estoniens rejaillit sur la mère de l'héroïne et sur sa fille puisqu'elles nient leur identité estonienne (la mère par volonté-maladive-, la fille par obligation, ce qui entraîne sans doute ses troubles du comportement). Les finlandais quant-à-eux se servent de Tallinn dans les années 90-2000 comme d'un lieu où l'on peut s'amuser facilement  (avec de l'alcool peu cher et des prostituées-car selon eux toutes les estoniennes sont des prostituées). 

En quelques mots : Une déception. Un tel sujet méritait mieux. Après, il s'agit d'un premier roman et c'est tout de même à prendre en compte. Mais malgré les avis plutôt élogieux de mes partenaires de LC sur Purge, je dois bien avouer que je n'ai pas envie de me ruer dessus. 

Il s'agit de ma deuxième participation au défi Scandinavie blanche et noire de Prune. 

Participation au Petit Bac 2012 d'Enna, catégorie Animaux


20 commentaires:

  1. Oh mais il faut quand même que tu lises Purge ! Tu ne ressentiras pas du tout la même chose qu'à la lecture de celui-ci, crois-moi!

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    1. D'accord, je vais tenter quand même ! Mais là, je vais attendre un peu, lire autre chose, j'y reviendrai dans quelques mois.

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  2. Purge est bien plus réussi. Maintenant, si j'avais commencé par Les vaches de Staline, je n'aurai peut-être jamais lu Purge.

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    1. Ca ne donne pas vraiment envie, mais vous dites toutes que c'est un brouillon de Purge, donc je vais vous faire confiance ;-)

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  3. Je sens que je ne vais pas le lire...

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    1. D'habitude, je dis toujours qu'il se faire sa propre opinion. Mais là nous sommes quand même 8 à dire la même chose, alors je crois que tu peux t'épargner cette lecture en effet !

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  4. Je sens aussi que je ne le lirai jamais...

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    1. Je te ferai la même réponse qu'à Catherine, je crois que tu peux t'en dispenser.

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  5. Je pense que ce premier roman m'aidera dans la lecture de Purge

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    1. Je pense effectivement qu'il faut mieux avoir commencé par celui-ci.

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  6. Purge est tellement meilleur, disons que l'un est le brouillon de l'autre !!

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  7. L'aspect historique est davantage développé dans Purge. Tu devrais aimer.

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    1. Tant mieux ! Parce que bizarrement le vomi, ce n'est pas trop mon truc !

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  8. J'ai Purge dans ma PAL mais je pense que ce premier roman a beaucoup déçu. Je ne sais pas si je le lirai même si Purge me plaît.

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    1. Vu que toutes celles qui ont lu Purge le considère comme un brouillon, je ne crois pas en effet que cela soit essentiel.

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  9. Purge est vraiment mieux écrit et mérite le détour : ne reste pas sur l'impression des Vaches de Staline. C'est clair que la non-relecture de ce premier roman fait du tort au suivant. Grosses bises et merci de ta participation.

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    1. De rien. Je crois que je n'ai pas le choix, vu que tout le monde me le conseille, je vais lire Purge !

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  10. "Purge" est vraiment différent, j'avais aimé.
    Ta participation est enregistrée !

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    1. Merci ! Il faut définitivement que je lise Purge en 2013 :-)

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