samedi 7 avril 2012

The Agency : Le pendentif de jade (tome 1) d'Y.S. Lee

Résumé de l'éditeur (où l'on se demande si celui qui l'a fait a ouvert le livre...) :
PREMIERE MISSION de Mary Quinn pour l'Agency, institution au service de Sa Majesté : s'infiltrer comme demoiselle de compagnie chez Henry Thorold, soupçonné de trafic illicite.
Mais dans cette maison où se croisent membres et amis de la famille -dont le troublant James-, Mary n'est pas la seule à masquer ses véritables intentions...


Mon avis : Devant cette couverture moderne et ce résumé haletant (incroyable de croiser des membres de sa famille et des amis chez soi, non?, sans compter qu'on est rarement demoiselle de compagnie pour un homme ou alors ça porte un autre nom), j'ai tout de même pensé agent secret, gadgets, 007 féminin. Que nenni ! En avant jupons, crinolines et corsets, nous sommes projetés en pleine ère victorienne à Londres en 1858. Ce qui fut une bonne surprise pour moi, mais j'imagine pas pour tout le monde. Comme je n'attendais vraiment rien de ce livre, je pensais qu'interviendraient sûrement à un moment des incohérences historiques (voire le quota maintenant traditionnel de vampires, loups-garous et autres créatures fantastiques sans lesquelles il semble impossible d'écrire un roman Young Adult aujourd'hui). Eh bien, rien de tout cela ! Pour mon plus grand plaisir, j'ai plongé avec délices dans ce roman et je n'ai pas réussi à le lâcher.

Mary Quinn est recueillie par une institution un peu particulière :

"L'Agency est en quelque sorte le prolongement de l'Institution.C'est là que nous faisons jouer le stéréotype de la docile servante à notre avantage. Puisqu'on considère les femmes comme des créatures superficielles, sottes et faibles, nous nous retrouvons finalement, dans des situations comparables, mieux placées que les hommes pour observer et pour apprendre. Nos clients nous emploient pour rassembler des renseignements, sur des sujets strictement confidentiels le plus souvent. Nous envoyons nos agents sur des missions très délicates. Là où, dans la même situation, un homme éveillerait rapidement les soupçons, nous avons constaté qu'un de nos agents travaillant comme gouvernante ou comme domestique, par exemple, passe le plus souvent complètement inaperçue, ajouta-t-elle malicieusement."

L'auteur se sert habilement de cette idée (la faiblesse supposée des femmes et donc leur discrétion), pour construire une intrigue crédible. La condition féminine de l'époque victorienne est abordée avec justesse. Certes, l'héroïne est plus intrépide que toutes les femmes de son époque réunies, mais les situations restent quand même dans le domaine du plausible. Elle évite de remonter sa robe plus haut que ses bottines (sauf quand elle se déguise, mais c'est une autre histoire).
J'ai adoré les deux personnages principaux, notamment leurs rencontres piquantes (la première se passe dans un placard, je ne vous dis que cela) et leurs chamailleries.
J'ai aussi apprécié la reconstitution du Londres victorien. Ce que j'aime chez un auteur (chez Anne Perry par exemple), c'est quand il nous promène dans les différents quartiers de la capitale de l'Empire, d'autant plus s'ils sont glauques. Et là, j'ai été servie. J'ai notamment apprécié les passages sur la description de la puanteur de la Tamise (oui, oui vous avez bien lu, j'ai parfois des goûts bizarres, mais je vous rassure le roman ne porte pas que sur cela). J'ai trouvé que cela mettait vraiment olfactivement dans l'ambiance (ce qui est tout de même assez rare pour un livre).
J'ai trouvé les différentes histoires des personnages intéressantes et assez originales, notamment celle des origines de Mary (que je vous laisse découvrir parce que cela fait partie du suspense du livre) et j'ai beaucoup aimé la fin qui reste dans cette veine réaliste et plausible du roman (je ne peux rien dire de plus).

A noter aussi le sympathique blog de l'auteur, YS Lee,  où l'on trouve des informations sur l'ère victorienne, mais aussi évidemment sur ses livres (elle a commencé le 4e tome !)

En tout cas, je me plongerai bientôt dans la suite. Mon seul problème : vais-je acheter la version française ou la version américaine? Je trouve la couverture française jolie mais peu représentative de la série. Par contre, j'aime beaucoup la couverture américaine (le livre coûte en plus 2 fois moins cher) et le troisième tome est déjà paru en anglais. Donc je crois que je vais poursuivre l'aventure en V.O.

En résumé : je suis au bord du coup de coeur pour ce livre, j'ai adoré les personnages principaux et la reconstitution du Londres victorien. Je vais m'empresser de lire la suite !







Ce billet marque ma première contribution au challenge victorien organisé par Aymeline.

10 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas ce roman mais je note, ça a l'air pas du tout, merci pour ta première participation :)

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    1. De rien ! Tu verras, il y en aura plein d'autres :)

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    1. J'espère que ca te plaira si tu as l'occasion de le lire ! Mais, il est vrai qu'on est toujours plus enthousiaste pour un livre dont on attendait rien et qui au final nous surprend. Donc j'espère que tu ne seras pas déçue.

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  3. Il est très tentant ce roman et tu en parles avec humour. Quant à la puanteur de Londres à l'époque victorienne, je viens de lire un livre de Louis Bayard, "L'héritage Dickens" qui n'est pas triste non plus! C'est un roman policier qui prend pour héros Tim, le petit garçon malade à qui MR Scrooge vient en aide dans "Un conte de Noël".

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    1. Si ca parle de puanteur, ca m'intéresse ^^ Je le note. Par contre, même si je connais son univers au travers des films, je n'ai jamais lu Dickens. Il va falloir que je remédie à cela, surtout en tant que participante du challenge victorien !

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  4. J'ai repéré ce livre ! Et le tome 2 aussi (avec une couverture rouge) et ils m'ont fait envie ! Mais j'ai déjà tant de livres à lire que je ne les ai pas pris... Je vais sûrement le regretter...

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    1. Ah ca, je comprends ton problème, j'ai le même. Et, en effet, je ne regrette pas ma lecture, malheureusement on ne peut pas tout lire.

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  5. Le conte de Noël de Dickens est très court. Mon roman préféré de Dickens est "Les grandes espérances"

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    1. Merci pour les conseils, il faut vraiment que je m'y mette pour son bicentenaire en plus.

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