dimanche 31 janvier 2016

Une drôle de traversée d'Ernest Hemingway


J’ai lu Paris est une fête en décembre. Même si je n’ai pas encore pris le temps de faire un billet dessus, cette lecture m’a donné envie de découvrir les livres d’Hemingway sans pour autant m’attaquer tout de suite à ses œuvres les plus réputées. Mon choix s’est donc porté sur l’une de ses nouvelles. Elle a ensuite été transformée en roman, sous le titre En avoir ou pas, puis adaptée au cinéma par Howard Hawks sous le titre Le port de l’angoisse avec Humphrey Bogart (c'est un des rares classiques du cinéma américain de cette période que je n’ai pas vu). C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai choisi de lire cet ouvrage. 

C’est clairement une drôle de traversée à laquelle nous convie Hemingway. Je pensais que la majorité de la nouvelle porterait sur la contrebande mais en fait non. L’action se déroule à Cuba en 1933 et commence par un violent règlement de comptes. Harry Morgan refuse de transporter des hommes hors de Cuba et ceux-ci se font exécuter sous ses yeux ce qui ne l’émeut pas particulièrement. Il reprend tranquillement son travail qui est d’emmener pêcher au grand large de riches clients. S’ensuivent quelques 30 pages sur la pêche qui, je l’avoue, ne m’ont pas grandement intéressée malgré toute la passion qu’Hemingway met dans ses descriptions.

Mais voilà que son client ne l’a pas payé et a quitté Cuba. Harry se voit donc contraint d’accepter l’offre d’un Chinois qui lui demande de se débarrasser de 12 clandestins en leur faisant croire qu’ils vont quitter l’île.

Le problème est qu’Harry n’est pas vraiment sympathique (et c’est un euphémisme). À aucun moment je n’ai pu m’attacher à son personnage qui déteste tout le monde (la façon dont il traite son second est tout bonnement odieuse, imaginant même un moment le tuer pour se débarrasser d’un problème). Il est raciste (les « nègres » sont fainéants, les « chinetoques» ne sont pas très intelligents) et à aucun moment on a l’impression de le voir confronté à un dilemme moral alors qu’on lui demande quand même de se débarrasser d’êtres humains. Il écoute sans ciller tout ce qu’on lui propose et accepte presque tout quand il se trouve à court d’argent. Même si au final, il va quand même réagir par rapport à la situation, je n’ai pas vraiment apprécié la façon dont il le fait.


Même si j’ai apprécié le style incisif d’Hemingway, le personnage principal et l’histoire sont beaucoup trop noirs pour moi. Je ne pense pas que je lirai un jour En avoir ou pas. L'histoire du  port de l'angoisse me semble quand même assez différente puisqu'elle est transposée en Martinique pendant la Seconde Guerre mondiale. Cela m'intéressera sans doute plus. Sinon, je pense me tourner vers L'adieu aux armes et Pour qui sonne le glas

8 commentaires:

  1. J'ai un petit problème avec Hemingway... Mais j'ai Les neiges du Kilimanjaro dans ma PAL !

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    1. Oui je comprends, il n'est pas facile à lire (et n'était pas facile à vivre^^). Je pense que ses romans "historiques" me conviendront mieux.

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  2. Je n'ai jamais lu Hemingway. Je sais qu'il manque à mon répertoire, mais... pfff... je me dis pour un jour !

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    1. Je suis comme toi, je ne l'ai jamais lu auparavant non plus !

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  3. Je n'en reviens pas ! mes commentaires passent aujourd'hui !

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    1. Je vois ça :-) Pourvu que ce soit grâce à une mise à jour et que ça dure !

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  4. Amusant ! Ce sont les deux Hémingway que j'ai commencés ! J'ai loué le port de l'angoisse mais je ne l'ai pas encore vu ! Je ne suis pas surprise de ton commentaire "trop noir" car j'ai lu d'autres nouvelles d'Hémingway récemment où il parlait de la mort de manière naturaliste et ça franchement déplu...

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    1. Là ce sont surtout les actions du protagoniste qui ne me plaisent pas trop. Mais bon, je retenterai quand même. Heureuse de voir que tu t'es lancée aussi !

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