dimanche 9 mars 2014

Mes obsessions : Rebecca de Daphne Du Maurier (1e partie, le livre)

Avant-propos : Comme je n’ai pas trop le temps de bloguer, j’ouvre une nouvelle rubrique (autrement appelée billet fourre-tout) sur les œuvres ou les auteurs qui m’obsèdent. Il y en aura d’ailleurs sans doute d’autres sur Daphne du Maurier, vu que j’ai acheté depuis janvier tous ses livres disponibles en français.
Au début de l’année, j’ai eu un énorme coup de cœur pour Rebecca et j’ai enchaîné avec ses trois adaptations dont j’aimerais vous parler aussi (vu la taille du billet final, ce sera pour un autre jour).


Mon avis : J’ai adoré l’écriture, la narration, la construction, l’atmosphère angoissante qui se dégage du livre et ses personnages fascinants. Et pourtant, les deux premiers chapitres m’ont paru un peu confus et je ne comprenais pas trop de quoi l’auteur parlait. C’est d’ailleurs l’un des grands tours de force du roman, puisque lorsqu’on relit ces chapitres après avoir fini le livre, on voit toute la maîtrise de l’auteur et on se rend compte qu’elle nous avait annoncé dès le début certains éléments de la fin.
La deuxième partie que j’ai intitulé « coup de foudre à Monte-Carlo » m’a un tout petit peu moins plu parce qu’elle a un petit côté romance et ce n’est pas trop ce que j’attendais de ce livre, mais elle permet de mettre en avant le caractère ombrageux de Maxim de Winter.
La troisième partie est ma préférée. C’est un pur bijou. De l’arrivée à Manderley jusqu’au lendemain du bal, l’atmosphère est incroyable et surtout les aspects psychologiques sont formidables d’intensité : le mal-être de la narratrice, ses maladresses, ses soupçons fondés ou non, cette impression d’être une étrangère dans sa propre maison et quelle maison…Il y a deux scènes absolument exceptionnelles : celle du bal et celle de la terrasse (sans doute ma préférée).
La quatrième partie du naufrage jusqu’à la fin est réussie, mais je connaissais la révélation sur les relations entre Maxim et Rebecca, étant donné que j’avais vu le film d’Hitchcock, ce qui est une grande frustration puisque je ne saurai jamais si je m’en serais doutée (honnêtement je ne pense pas). Les révélations se succèdent et le livre s’achève sur quelques phrases magistrales au sujet de Manderley (et comme je l’ai déjà dit, cela nous pousse à revenir au début).

Tout ça c’est bien mignon, mais qu’est-ce qui en fait pour moi coup de foudre ?
Je me suis posée cette question notamment parce que j’ai lu qu’on le considérait parfois comme une réécriture de Jane Eyre (mon billet qui n'évoque pas grand chose), alors qu’en sortant de ma lecture, je n’ai pas eu du tout cette impression. Par contre, je lui ai trouvé beaucoup de points communs avec Le tour d’écrou d’Henry James, un autre de mes coups de foudre de l’année (que j’ai peut-être encore plus aimé que Rebecca et dont je vous reparlerai aussi en tant qu’obsession). J’ai beaucoup réfléchi à cette question et j’ai trouvé la réponse  : parce que certains thèmes m’intéressent plus que d’autres dans le livre.
Par exemple, Rebecca n’est pas pour moi une histoire d’amour. C’est un aspect secondaire du livre. Ce ne sont pas non plus les aspects gothiques qui m’intéressent. Je crois d’ailleurs, après plusieurs essais, que je suis assez hermétique à ce style. Or ces deux composantes sont pour moi les aspects essentiels du livre de Charlotte Brontë, mais pas ceux de Rebecca. 

Mais alors qu’est-ce qui me fascine autant dans Rebecca ?
Tout d’abord, la virtuosité de la narration. J’ai déjà parlé la construction en boucle du livre (point commun avec Le tour d’écrou), mais je peux ajouter le fait que la narratrice ne soit jamais nommée sans que l’on s’en rende vraiment compte et sans que cela ne gêne la lecture (autre point commun avec le livre de James).
J’adore aussi le fait que ce soit un suspense psychologique. La narratrice nous livre ses impressions et nous fait adhérer à ses idées quand bien même tout le monde lui assure que ce n’est pas vrai (mais évidemment elle pense qu’ils mentent), à tel point qu’on peut se demander si ce qu’elle nous raconte est la vérité (toujours comme Le tour d’écrou). La tension de certaines scènes vient de ce que l’on pense savoir ou de ce que l’on voit à travers les yeux de la narratrice. Le phénomène d’identification a parfaitement fonctionné avec moi notamment quand la narratrice se trouve à Manderley. Elle est gauche, voire godiche, fait tout de travers, tente de s’affirmer, mais passe toujours à côté (comme quand elle se retrouve dans le placard à balais) et manque totalement de confiance en elle. Elle ne cesse d’accumuler les erreurs et les faux-pas dont elle se sent toujours coupable, même si elle n’est parfois pas responsable. Elle essaye de s’affirmer mais échoue car elle n’ose pas poser de questions. Elle se comporte comme une servante ayant peur d’être renvoyée et se renferme de plus en plus sur elle-même. Quand on lui demande son opinion, elle se plie à l’avis général, quitte à changer le sien. Elle se pense terne et sans intérêt et quelque part le devient plus encore à cause de cette croyance. Je pense que tout le monde s’est déjà senti dans son cas, que ce soit seulement pendant une soirée ou bien plusieurs années et c’est ce qui fait que cela fonctionne. Il faut bien avouer qu’à une période de ma vie j’ai été un peu comme elle (peut-être quand même en version un peu plus débrouillarde). Mais c’est aussi l’histoire du passage à l’âge adulte et d’une métamorphose, puisque heureusement dans la dernière partie, elle réussit à s’affirmer face aux révélations de Maxim et devient enfin plus sûre d’elle.
Enfin, je suis assez admirative du fait qu’il ait été publié en 1938 quand bien même il comporte certains aspects assez transgressifs pour la morale de l’époque (et donc toujours d’une grande modernité) : le personnage de Rebecca,
Spoiler:
femme fatale, immorale et manipulatrice

ce qu’a fait Maxim,
Spoiler:
c’est quand même un assassin, même si on peut lui trouver toutes les excuses possibles

et la relation plus qu’ambiguë qu’entretient Mrs Danvers avec la mémoire (et les affaires) de Rebecca
Spoiler:
quand elle caresse les sous-vêtements de Rebecca sur le lit c’est quand même hautement sexualisé.

Pour en finir avec la comparaison avec Jane Eyre, la grande différence aussi est pour moi que Jane Eyre s’enfuit (je la comprends) tandis que la narratrice de Rebecca reste quoiqu’il advienne.

En quelques mots : J'avais prévu que ce billet soit court et comporte les avis sur les adaptations. Mais, il m'a été impossible d'arrêter de parler de cette oeuvre quand j'ai commencé.

Et après : Il existe en quelques œuvres de paralittérature que je n’ai pas forcément envie de lire Mrs de Winter (La malédiction de Manderley) de Susan Hill qui raconte la vie des De Winter après les faits du livre (pourquoi ?), Rebecca’s Tale de Sally Bowman qui nous explique de Rebecca était très malheureuse et sympathique (sans commentaire).  Il est d’ailleurs étonnant que personne (à ma connaissance) n’ait écrit de journal de Maxime de Winter. Enfin chez Caro, j’ai découvert une réécriture en young adult qui me tenterait presque : il s’agit de New Girl de Paige Harbison qui a même été traduit en français sous le titre de Moi et Becca.
En fait, la meilleure réécriture, je l'ai déjà lue et je vous en ai déjà parlé, il s'agit de Ainsi puis-je mourir de Viviane Moore qui a clairement certains points communs avec Rebecca tout en développant aussi une intrigue au XVIe siècle qui est extrêmement réussie.
Pour être complète, j'aimerais lire par curiosité La préférée de Carolina Nabuco (le livre qu'on l'a accusé d'avoir plagié) mais je n'en trouve pas trace.
Et quand y'en a plus, y'en a encore, puisque dans Le Code Rebecca de Ken Follett, le livre est utilisé comme code pendant la 2e GM (une autre de mes obsessions actuelles)
A bientôt pour mon avis sur les adaptations...

Première participation au challenge Daphne Du Maurier de Soie et il y a aussi une animation sur Whoopsy Daisy




27 commentaires:

  1. Je me suis arrêtée au milieu de Rebecca pour commencer Guerre & Paix mais je pense le reprendre très vite. Le film m'avait subjuguée et le livre est au moins aussi envoûtant !

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    1. C'est clair qu'il faut le savourer ! Tu vas pouvoir le reprendre bientôt ;-)

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  2. Ton billet soulève des points très intéressants. J'adore le film d'Hitchcock, et j'ai lu le livre quand j'étais ado, mais je ne m'en souviens plus très bien (j'ai d'ailleurs prévu de le relire en anglais). Je n'ai toujours pas commencé "Le Tour d'Ecrou", mais je pense m'y mettre très prochainement. Et tiens, puisque tu en parles, j'ai lu "Code Rebecca" l'été dernier. C'est divertissant, mais "L'arme à l'oeil" est à mes yeux bien plus réussi !

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    1. Le film d'Hitchcock est magnifique mais je me demande quand même s'il a façonné ma vision de l'histoire : ceux qui ont lu Rebecca avant lui reprochent de mettre trop en avant Mrs Danvers, mais je la trouve essentielle dans le livre tout de même. Suis-je influencée par Hitch ? ou juste d'accord avec lui ?
      Merci pour les conseils sur Follett. Du coup, j'emprunterai Code Rebecca à la bibli. Je note L'arme à l'oeil.
      Et je te reconseille Le tour d'écrou, je compte toujours lui faire un billet, ainsi que pour ses adaptations...

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  3. Ah ben moi je n'ai jamais lu le livre et il faudrait que je m'y mette, vu ton enthousiasme! Je ne connais donc Rebecca que par ce qu'en a fait Hitchock, et les points communs avec Jane Eyre y sont flagrants. J'aime énormément le film d'ailleurs. Bon, un de plus dans ma PAL! :-)

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    1. Si tu aimes énormément le film, je pense que tu adoreras le livre. Il y a juste la première partie qui est un peu au-dessous, mais il ne faut pas se décourager !

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  4. Tu ne parles que d'oeuvres que j'adore ! Je ne sais pas si tu remarqué la légère (mais pour moi essentielle) différence dans l'explication donnée par Maxim de la mort de Rebecca entre le roman et le film de Hitch. Pour une fois, ce dernier est plus gentil que le texte d'origine.

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    1. Comment ne pas les adorer ? Oui j'ai bien remarqué la différence, mais comme Claudialucia l'écrit en-dessous, ça sent la censure à plein nez, je doute que ce soit un choix moral d'Hitchcock, mais plutôt un choix forcé pour ne pas troubler le spectateur américain ! Donc je lui pardonne aisément !

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  5. J'aime beaucoup ton billet très détaillé. Je n'avais pas vu le rapprochement avec un tour d'écrou mais bien celui avec Jane Eyre. Et le film de Hitchcock est excellent, peut-être encore plus réussi que le roman, à mon avis. La manière dont il montre Madame Danvers, en particulier quand elle pousse la jeune femme à sauter par la fenêtre est impressionnante.
    Spoiler :
    C'est vrai ce que dit Titine : dans le film Maxim ne pouvait pas être coupable, il s'agit d'un accident car la censure de l'époque n'aurait pas laissé passer ; un assassin qui n'est pas puni, c'est trop immoral. Dans le roman, Maxim est vraiment coupable.
    J'ai lu le roman quand j'avais environ 14 ans avec des amies. Il nous a passionnées, l'histoire d'amour, bien sûr, car l'aspect "eau de rose" dans le passage de Monte Carlo ne nous gênait pas, bien au contraire, et l'identification a énormément fonctionné. Aucune de nous n'avait compris le dénouement!

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    1. C'est rigolo, parce qu'en écrivant mon billet, je pensais à tes billets thématiques et à ceux où tu faisais des rapprochements avec d'autres oeuvres. Bref tu m'as inspirée ^^
      J'adore aussi le film d'Hitchcock et j'aime sa vision de Mme Danvers, mais j'aime vraiment beaucoup le mal-être et la gaucherie qu'on lit dans le livre, qui se ressent dans le film, mais pas autant.
      Oui c'est ce que je me suis dit en revoyant le film, ça sent la censure ! Hitchcock n'aurait jamais été rebuté par un meurtrier !
      Je pense que c'est une oeuvre "évolutive", on la ressent sans aucun doute différemment selon l'âge auquel on la lit (mais je ne l'ai lu qu'une fois pour l'instant). J'aime beaucoup ton anecdote sur le dénouement !

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  6. Tu me donnes envie de le lire et de le voir en film. Merci pour cette idée de lecture !

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    1. Je suis contente que tu sois séduite ! Quelle chance de ne pas avoir vu le film, tu ne sais pas ce qu'il se passe dans le livre !

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  7. Je connais assez peu la paralittérature autour de cette oeuvre mais tu as réussi à me donner envie de lire le ken follet. J'adooore ce roman rebecca !

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    1. Il est tentant effectivement et il comptera pour le challenge sur la 2e GM ;-)

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  8. Très chouette billet Shelby !

    Rebecca est l’un de mes romans favoris, que j’ai lu et relu régulièrement depuis l’adolescence...et là, c’est décidé, je le relis le mois prochain, j’ai trop envie maintenant :) !

    Je n’avais jamais entendu dire que le roman était considéré par certains comme une réécriture de Jane Eyre mais je trouve ce point de vue intéressant, d’autant qu’en y réfléchissant on peut y déceler certaines similitudes, comme les éléments gothiques, l’évènement de la fin, la thématique de la première femme ou le caractère ombrageux de Maxim qu’on peut rapprocher de celui de Rochester...Cela dit, autant j’aime beaucoup Rochester autant Max de Winter j’ai toujours eu du mal !

    Je ne considère pas non plus Rebecca comme une histoire d’amour et c'est effectivement un suspense psychologique. Et "j'adore" le personnage de Mrs Danvers dans le sens où c'est l'un des "méchants" de la littérature qui me font le plus flipper :)

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    1. Merci ! C'est le fait d'en avoir reparlé avec toi qui m'a donné envie de l'écrire enfin (2 mois après ma lecture).
      J'ai hâte d'avoir ton avis !
      Oui je vois les points communs maintenant, mais je trouve les différences nombreuses.
      Je ne suis fan ni de Rochester, ni de Maxim qui ont chacun un caractère trop ombrageux et trop secret pour moi.
      Je plussoie. Mrs Danvers est extrêmement flippante, surtout qu'elle n'a pas de "but" puisque Rebecca ne pourra jamais revenir !

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  9. Très beau billet.
    Rebecca est mon roman préféré de Daphné du Maurier, avec Ma cousine Rachel.
    Je trouve les caractères des trois personnages féminins - Rebecca, Mrs Danvers et la narratrice - très réussis. J'ai également trouvé la description des lieux très évocatrice, des années après ma première lecture je me souvenais encore des premières phrases du roman et je pense à ce livre dès que je vois des rhododendrons :-)
    Le fait qu'on ne connaisse pas le prénom de la narratrice n'est pas gênant mais j'ai trouvé que cela renforçait son propre sentiment d'insignifiance. Une des scènes qui m'a également marquée est celle où elle décroche le téléphone et répond que Mrs de Winter est morte.
    J'ai prévu de lire Code Rebecca mais je n'ai pas encore trouvé le temps.
    Merci pour ta participation, je vais mettre le récapitulatif à jour.

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    1. Merci :-)
      Je n'ai pas encore lu d'autres livres de Daphne Du Maurier mais c'est au programme !
      Oui c'est vrai que cela renforce ce sentiment et j'adore aussi la scène où elle dit qu'elle est morte (ou bien celle où elle demande si c'est dangereux de se baigner dans la baie^^)
      A bientôt pour une nouvelle participation sur les adaptations, sans doute ce weekend !

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  10. Joli billet ! Je n'ai toujours pas vu le film, honte sur moi.

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    1. Merci beaucoup ! Il faut que tu le voies, c'est un chef d'oeuvre et justement j'en parle aujourd'hui :)

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  11. J'ai adoré ce roman moi aussi mais je n'ai pas encore vu d'adaptations. Ton billet m'a appris pas mal de choses !

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    1. Merci, ça me fait plaisir :-) Je ne peux que te conseiller celle d'Hitchcock comme tu l'as compris !

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  12. J'ai longtemps hésité à lire Rebecca. Je n'étais pas fan d'Hitchcock et je me méfiais. Heureusement, que j'ai trouvé le roman en solde. Je l'ai tellement aimé que j'avais acheté le Susan Hill. Quelle erreur ! Je n'ai pas pu le terminer. Je ne sais plus si j'ai vu le film d'Hitchcock (je pense que oui), mais ton billet (suivant) m'a donné envie de le (re)voir.

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    1. Oui j'ai lu de très très mauvaises critiques sur les oeuvres dérivées, c'est pour cela que je crois que je vais faire l'impasse pour une fois !
      J'ai eu au départ aussi un rapport difficile avec Hitchcock (avec Fenêtre sur cour que j'ai vu tropp jeune) mais maintenant, je l'adore, ça vaut le coup de retenter !

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  13. Il m'est arrivé la même chose. Le premier que j'ai vu c'était Lifeboat, en cours d'anglais. Je n'avais pas apprécié du tout. Il faut dire que c'était spécial. Un an après, j'ai vu Fenêtre sur cour (justement) et là, j'ai eu le déclic. Et j'ai emprunté tout ce que je pouvais au vidéoclub. Bon, je n'aime pas tout Hitchcock : notamment Les oiseaux et La main au collet (mais il faudrait peut-être que je les revois).

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  14. Un de mes romans favoris ^^
    Le week-end dernier, on m'a offert le livre de Susan Hill donc je verrai bien ce que ça vaut ;)

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    1. Oui j'ai vu la photo ! Je ne savais pas qu'il était sorti en poche. Si je le trouve d'occas, je le lirai peut-être quand même !

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