dimanche 4 janvier 2015

Le livre du roi d'Arnaldur Indridason

Avant-propos : Je n'ai pas encore testé la série policière d'Indridason, même si j'en ai beaucoup entendu parler (et évidemment, j'en ai dans ma PAL). Le livre du roi n'a rien à voir avec cette série, il s'agit d'une histoire indépendante. Quand j'ai vu qu'il était sorti en poche, j'ai tout de suite été tentée. Il se trouve que je l'ai trouvé d'occasion en parfait état le 27 décembre (ça sent le cadeau de Noël revendu......) ; je me suis donc jetée dessus.


Mon résumé : Le jeune Valdemar part faire des études à l'université de Copenhague. Spécialisé dans les études nordiques anciennes, il se rend dans le bureau du "professeur"(qui, il me semble, n'est pas nommé, mais je n'en mettrais pas ma main au feu, preuve que je n'ai  pas été super attentive, en tout cas, je ne le trouve pas en feuilletant le livre - personnellement j'ai bien envie de l'appeler Voldemort pour faire le pendant de Valdemar). Cette rencontre va changer la vie du jeune homme qui va parcourir l'Europe à la recherche des manuscrits fondamentaux de la culture islandaise.



Mon avis : Ce livre aura au moins eu un mérite : me révéler que je ne connais strictement rien de l'histoire islandaise. Autant, je maîtrise les grandes lignes de l'histoire de la Norvège et de la Suède (il faut dire que j'y suis allée, ceci explique cela), autant je ne savais même pas que l'Islande avait été occupée pendant la Seconde guerre mondiale et qu'elle était devenue une République indépendante seulement en 1944.

Au début, tout commence plutôt bien. Les premières pages se dévorent rapidement. Le professeur est un homme bourru ; Valdemar est un étudiant naïf qui découvre la Copenhague des années 1950 et nous entraîne avec lui. Nous découvrons l'Histoire des textes islandais : au XVIIe siècle l'évêque Brynjolfur Sveinsson entre en possession du Livre du roi ou Edda poétique et l'offre au roi du Danemark. Il est alors conservé là-haut. Arni Magnusson réunit autour de ce livre de nombreux textes islandais connue sous le nom de collection arnamagnéenne. Magnusson va inspirer l'un des personnages de La cloche d'Islande d'Halldor Laxness, livre qui tient une place importante dans l'histoire racontée par Indridason (j'avais déjà noté auparavant qu'il fallait que je lise ce livre).
L'une des problématiques récurrentes est la restitution des oeuvres patrimoniales. Le professeur pense que le Danemark doit rendre Le livre du roi à l'Islande.
J'ai trouvé tous ces aspects passionnants.
De plus, Indridason nous raconte le chant d'Atli où 2 frères préfèrent se sacrifier (l'un se faisant arracher le coeur), l'autre en étant jeté dans un fosse avec des serpents mais continuant à jouer de la harpe), plutôt que de livrer l'endroit où est caché un trésor.

Pourquoi, me direz-vous, est-ce une déception ? 
Parce qu'Indridason avait un beau sujet et qu'il l'a gâché en voulant trop en faire.

Je savais que les héros allaient se lancer dans une quête pour découvrir des manuscrits islandais perdus, mais je n'avais pas compris qu'en fait le professeur est supposé avoir perdu l'Edda. Or, même si je suis une quiche en histoire islandaise, je sais très bien que l'Edda fait partie du patrimoine de l'île. Du coup, aucun suspense, on sait qu'il va forcément retrouver le livre. Sans compter que pendant 10 ans, il a réussi à tenir secret le fait qu'il a perdu le livre au cours de la guerre car il a fabriqué une copie qui lui a permis de berner tout le monde (on est au top niveau de la crédibilité).

Evidemment, ils vont être poursuivis par des méchants très méchants : un wagnériste (on ne saura jamais vraiment ce que c'est, à part que c'est une société secrète qui à un rapport avec Wagner, la pureté de la race toussa, toussa) qui est le fils d'un méchant nazi (pour ma part, je sais que c'est un pléonasme et que c'est hyper manichéen, mais visiblement l'auteur - ou le traducteur ne le sait pas). On nous parle de vaste société secrète, mais on ne rencontrera que 3 membres (les 2 précédemment cités, plus l'habituel homme de main, qui a à peine une ligne de dialogue).

Il y a un certain nombre de contradictions. Par exemple, au début du livre, le narrateur dit qu'il comprend bien l'allemand, même s'il ne sait pas le parler. Il arrive alors à espionner une conversation dans un bar alors qu'il n'est pas à la table où elle a lieu (ce qui ne facilite pas la compréhension normalement). Plus tard, il a du mal à suivre une conversation "avec le peu d'allemand que je savais".
Le personnage de Valdemar qui apparaît être un peu naïf au départ, devient de plus en plus idiot. Il ne cesse de demander si Le livre du roi est si important que cela (rappelle-moi quel type d'études tu es censé faire ?). Il dit qu'il ne va plus suivre le professeur, mais ne le lâche pas d'une semelle.

Il y a un certain nombre de répétitions dans le texte, où on nous rappelle quelque chose qui a été dit 3 pages avant à tel point que je me suis demandée s'il n'avait pas d'abord été publié en feuilleton.

On passe du Danemark, à la Norvège, en Allemagne de l'est, aux Pays-Bas, en Allemagne de l'ouest, on pille des tombes, des gens sont assassinés, les héros sont accusés de meurtre et recherchés partout, mais ils traversent tranquillement toutes les frontières. On monte sur un bateau, on passe des gens par-dessus bord, ils mettent du temps à mourir ou pas. Et Jack Bauer sauve le monde. Ah non, il n'est pas encore né. Mais, vous voyez le genre. Trop c'est trop pour un livre qui à pour base un arrière-plan historique.

En quelques mots : Malgré une thématique de départ séduisante, Indridason nous perd en voulant trop en faire. Ce qu'il écrit sur l'histoire islandaise est intéressant, mais je suis sûre qu'on doit en trouver à peu près autant dans un bon guide de voyage.

Et après ? : J'ai déjà cité plus haut La cloche d'Islande d'Halldor Laxness qui me tente beaucoup. Tout de suite, j'ai envie de me mettre à lire L'Edda poétique, mais je me connais, d'ici à ce que je le reçoive, j'aurai trouvé un autre centre d'intérêt. Surtout que j'ai déjà dans ma PAL La saga d'Olaf, achetée après mon retour de Norvège car je voulais absolument la lire et qui m'attend depuis au moins 4 ans.

10 commentaires:

  1. Mince, ça avait l'air tout à fait sympathique de prime abord. De prime abord seulement.
    PS : tu me rappelles que j'ai aussi les Edda dans ma PAL depuis... l'an 1000 avant JC ? Hmm...
    PS : Woohoo, je suis contente de voir que 2015 se passe sous de bons auspices bloguesques pour toi !

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    1. J'avais naïvement pensé que si il était si mal noté, c'est parce que ses lecteurs habituels n'aimaient pas les romans historiques ^^
      Les extraits de l'Edda poétique ont l'air très...poétique. Du coup, je me dis qu'il faut mieux avoir du temps et de la disponibilité d'esprit pour les lire et les apprécier, donc je pense que je les lirai un jour, mais pendant des vacances.
      J'essaye de ne pas abandonner l'écriture de billets, parce que j'avais une espèce d'angoisse de la page blanche -toute proportion gardée- en 2014. Je reste un certain temps devant l'ordi, mais j'arrive à les terminer, c'est déjà ça. Le fait de ne pas avoir envie de préparer mon sac pour demain aide beaucoup aussi ^^

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  2. Bonjour,
    Je suis en train de lire Le livre du roi et je suis assez d'accord avec toi pour le moment. Je me demandais si certaines maladresses venaient du traducteur, mais il semble que non. J'avais acheté ce livre après avoir lu un article élogieux que je vais maintenant essayer de retrouver. C'est dommage, comme tu le dis dans ton billet, car le sujet est passionnant.
    J'attendrai de terminer pour avoir un jugement définitif, mais il semble que je préfère nettement Indridason, dans sa série policière !

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    1. Je ne pense pas non plus que le traducteur soit totalement responsable.
      Je tenterai donc sa série policière puisque tu dis qu'elle est meilleure !

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  3. Merci pour cet avis si bien argumenté. Comme toi, j'aime quand j'apprends des choses sur l'histoire d'un pays dans un roman, surtout un pays que je connais peu. J'ai lu les deux premiers volumes de la série précédente d'Indridason qui m'ont plutôt plu.

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    1. Les arguments me semblaient d'autant plus importants que j'ai quand même tourné les pages assez vites. Je voulais donc expliquer clairement pourquoi malgré cela, ce livre ne m'avait pas plu. Je note donc qu'il ne faut pas que je lui en tienne gré pour sa série policière.

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  4. Dommage, la série policière d'Indridason est très réussi et j'avais envie de le lire aussi celui-ci. Je passerai mon tour grâce à toi !

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    1. Je pense que tu serais énervée par les mêmes choses que moi ! 3e avis positif sur sa série policière ; je note !

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  5. Un Indridason décevant donc! Quant à la Norvège? et si je te dis lis le livre de Dina de Wassmo?

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    1. Je n'ai pas lu Wassmo mais j'ai entendu beaucoup de bien sur le livre de Dina, je le lirai sans doute un jour.

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