mercredi 29 mai 2013

Miso soup de Murakami Ryû

Avant-propos : Je me souviens, il y a une dizaine d'années, quand le plus connu des Murakami (aucun lien de parenté entre eux) était Ryû, je précisais toujours que je lisais Haruki pour que les gens ne confondent pas. Ryû Murakami est un auteur qui ne m'a jamais tentée à cause de sa réputation trash (que je pensais plutôt liée au sexe et à la drogue). Mais, comme il était au programme du challenge d'Adalana, je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais d'essayer. Je voulais lire Love and Pop, mais il était emprunté, je me suis donc rabattue sur Miso soup.

Mon résumé : Kenji, 20 ans, sert de guide pour les touristes étrangers dans les quartiers des plaisirs de Tokyo. Il est engagé pour 3 jours du 29 au 31 décembre par un étrange américain qui semble parfois être très calme mais est sujet à des accès de violence. Kenji commence à penser qu'il a peut-être un rapport avec un meurtre qui a été commis quelques jours auparavant à Tokyo. Kenji est-il en train de devenir complètement paranoïaque ou bien a-t-il  raison ?

Mon avis : J'ai été séduite pendant les 150 premières pages. A travers son héros, Murakami pose de multiples interrogations sur la société japonaise.Il nous entraîne dans les sombres quartiers des plaisirs de Tokyo où les divertissements sont tous tarifés. Cette partie est extrêmement intéressante car elle casse les idées reçues sur le côté policé des japonais. Par exemple, on apprend que certaines jeunes japonaises se prostituent par ennui (et non pas par besoin d'argent) ce qui est difficile à expliquer aux étrangers qui les confondent avec des prostituées professionnelles. D'ailleurs, Ryû Murakami présente de nombreux exemples de ces différences culturelles ou bien encore dénonce des idées reçues (par exemple, Kenji pense que les centres d'entraînement de base-ball ouverts 24 heures sur 24 existent dans tous les pays).
Mais voilà vers la page 150 tout bascule et on se retrouve plongé dans la violence la plus extrême qui m'a menée au bord de la nausée et en même temps j'ai trouvé que cette scène n'était absolument pas crédible (un peu comme dans les films de Tarantino). J'ai hésité à continuer mais comme j'avais apprécié le début, j'ai laissé sa chance à l'auteur. Mais je n'ai pas apprécié la fin qui n'a apporté aucune réponse quant à ce qui allait arriver aux protagonistes et qui se termine seulement sur un dialogue autour de cette Miso soup (dont on n'a d'ailleurs pas entendu parlé auparavant).

En quelques mots : Murakami a énormément de choses intéressantes à dire sur la société japonaise, mais selon moi, son message perd de sa force quand il sombre dans la violence.



14 commentaires:

  1. Le décrochage et le désintérêt que tu as fini par ressentir au cours de ta lecture est palpable dans ta chronique. Du coup, ça ne donne pas trop envie. Je ne suis pas mécontente d'avoir opté pour un autre bouquin de l'auteur ce mois-ci ^^

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    1. Oui cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit une chronique aussi courte ^^ J'avoue que j'ai préféré oublié certains aspects de ce livre, mais je n'ai pas fait que cauchemars, preuve que la violence décrite me semblait vraiment déconnectée de toute réalité.
      Je pense retenter peut-être d'autres livres de l'auteur mais en lisant avec attention les chroniques pour voir si les aspects violents sont présents.

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  2. Je suis en train de lire un deuxième titre de l'auteur et je cale lamentablement - après n'avoir guère apprécié le premier.

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    1. Je pense qu'effectivement ce n'est pas un auteur que tout le monde apprécie et j'hésite encore à poursuivre ma découverte en tout cas, ce ne sera pour tout de suite.

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  3. Merci d’avoir essayé ! Je m'attendais à des réactions diverses et je ne suis pas surprise par ce que tu dis !

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    1. Après, c'est dommage, car comme tu l'as écrit toi-même j'aime ce qu'il décrit de la société japonaise et de ses tabous. La violence en moins, j'aurais adhéré !

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  4. J'ai également une image assez sombre de l'oeuvre de CE Murakami : violence, sexe, glauque,... Donc je ne l'ai jamais lu mais j'ai repéré récemment un roman de l'auteur chez Mrs Pepy qui pourrait bien passer, mieux que celui-ci en tout cas, manifestement : "Kyoko".
    http://salondemrspepys.wordpress.com/
    Au cas ou tu souhaiterais retenter !
    En tout cas, c'est déjà chouette d'avoir essayé, il faut que je suive ton exemple !

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    1. Je n'avais pas compris que c'était violent, sinon je ne sais pas si je l'aurais lu.
      Beaucoup de participants au challenge ont choisi Kyoko et l'ont apprécié.
      Je reste sur mon idée de Love & Pop car ces jeunes filles qui sont prostituent sans raison m'intriguent, il faut que je voie s'il n'est pas trop violent.

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  5. Une amie adore cet auteur et j'avais été tentée, mais le côté trash (et glauque) m'a toujours empêchée de le lire. Le moins qu'on puisse dire est que tu me confortes dans ma résistance! En fait, la violence ne me gêne pas forcément (voir les romans noirs que j'avale sans sourciller) mais le côté trash, glauque, malsain... Bon, tant pis!

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    1. Oui c'est exactement çà, c'est le côté glauque qui est gênant, on te détaille les meurtres de manière écoeurante et surtout du côté de leur auteur. Je préfère avoir l'avis des policiers que l'avis des meurtriers parce qu'il y a toujours une espèce d'empathie malsaine qui me dérange.

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  6. Les réactions face à cet auteur sont très intéressantes, j'ai lu aussi miso soup et j'ai été fasciné pendant toute ma lecture, le côté glauque et gluant du récit ne m'a absolument pas gênée, mais je comprends parfaitement qu'on puisse l'être. J'ai trouvé la postface très éclairante quant à la vision de la société japonaise par cet auteur. J'aimerai maintenant découvrir un auteur plus "optimiste". Ce n'est pas un auteur que je lirais tout le temps mais j'avais aussi été tenté de lire Love and Pop et je le ferais prochainement je pense.

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    1. Oui mais je trouve justement une contradiction entre cette volonté de dénoncer les failles de la société japonaise et le fait que le tueur en série soit américain. Pourquoi n'est-il pas japonais ? Ce qui me semblerais plus "logique" et plus représentatif d'une société au bord du gouffre. Mais en faisant de lui un américain, il tombe pour moi dans les poncifs du genre livre de serial-killer(et je ne reviens pas sur la violence car je pense que tu m'as comprise^^)

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  7. Alors je ne te conseille pas "Bleu presque transparent". Mais je me note ce titre car ce que tu en dis m'intéresse.

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    1. Oui j'avais lu que Bleu presque transparent était bien trash aussi. J'y reviendrai sans doute un jour, car comme je l'ai écrit, je trouve son propos intéressant.

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