J’ai lu Paris est une fête en décembre. Même si je n’ai pas
encore pris le temps de faire un billet dessus, cette lecture m’a donné envie
de découvrir les livres d’Hemingway sans pour autant m’attaquer tout de suite à ses œuvres
les plus réputées. Mon choix s’est donc porté sur l’une de ses nouvelles. Elle
a ensuite été transformée en roman, sous le titre En avoir ou pas,
puis adaptée au cinéma par Howard Hawks sous le titre Le port de l’angoisse avec Humphrey
Bogart (c'est un des rares classiques du cinéma américain de cette période que je n’ai pas
vu). C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai choisi de lire cet ouvrage.
C’est clairement une drôle de traversée à laquelle nous
convie Hemingway. Je pensais que la majorité de la nouvelle porterait sur la
contrebande mais en fait non. L’action se déroule à Cuba en 1933 et commence
par un violent règlement de comptes. Harry Morgan refuse de transporter des hommes hors
de Cuba et ceux-ci se font exécuter sous ses yeux ce qui ne l’émeut pas
particulièrement. Il reprend tranquillement son travail qui est d’emmener pêcher
au grand large de riches clients. S’ensuivent quelques 30 pages sur la pêche qui,
je l’avoue, ne m’ont pas grandement intéressée malgré toute la passion qu’Hemingway
met dans ses descriptions.
Mais voilà que son client ne l’a pas payé et a quitté Cuba.
Harry se voit donc contraint d’accepter l’offre d’un Chinois qui lui demande de
se débarrasser de 12 clandestins en leur faisant croire qu’ils vont quitter l’île.
Le problème est qu’Harry n’est pas vraiment sympathique (et
c’est un euphémisme). À aucun moment je n’ai pu m’attacher à son personnage qui
déteste tout le monde (la façon dont il traite son second est tout bonnement
odieuse, imaginant même un moment le tuer pour se débarrasser d’un problème).
Il est raciste (les « nègres » sont fainéants, les « chinetoques» ne sont pas
très intelligents) et à aucun moment on a l’impression de le voir confronté à
un dilemme moral alors qu’on lui demande quand même de se débarrasser d’êtres
humains. Il écoute sans ciller tout ce qu’on lui propose et accepte presque
tout quand il se trouve à court d’argent. Même si au final, il va quand même
réagir par rapport à la situation, je n’ai pas vraiment apprécié la façon dont
il le fait.
Même si j’ai apprécié le style incisif d’Hemingway, le
personnage principal et l’histoire sont beaucoup trop noirs pour moi. Je ne pense
pas que je lirai un jour En avoir ou pas. L'histoire du port de l'angoisse me semble quand même assez différente puisqu'elle est transposée en Martinique pendant la Seconde Guerre mondiale. Cela m'intéressera sans doute plus. Sinon, je pense me tourner vers L'adieu aux armes et Pour qui sonne le glas.