samedi 15 août 2015

Dominion de CJ Sansom


J'ai découvert CJ Sansom avec la série des Matthew Shardlake qui se déroule en Angleterre sous le règne d'Henri VIII. J'ai adoré le premier tome, dont je ne désespère pas un jour de parler sur mon blog, surtout que je compte lire le tome suivant bientôt.

Quand j'ai vu que Dominion était sorti en poche, je l'ai tout de suite acheté. Il nous entraîne dans un univers totalement différent puisqu'il s'agit d'une uchronie qui se déroule en 1952 alors que le Royaume-Uni a signé un traité de paix avec l'Allemagne en 1940 et collabore depuis avec le régime hitlérien. Le principe du "Que se serait-il passé si l'Allemagne avait gagné la Deuxième Guerre mondiale ?" m'attire beaucoup depuis que j'ai vu le pilote de la série The Man in the High Castle (d'ailleurs l'ensemble de la première saison sera enfin disponible le 20 novembre).

Il y a un prologue très intéressant qui revient sur le 9 mai 1940, la veille de l'annonce de la démission de Chamberlain. Il y avait 2 candidats possibles : lord Halifax et Winston Churchill. On sait que Churchill lui a succédé, mais dans cette réalité alternative, c'est lord Halifax qui devient Prime Minister et qui s'empresse de signer un accord avec l'Allemagne.

Les évènements se déroulent en 1952. Beaverbrook est Premier Ministre et Oswald Mosley est ministre de l'Intérieur. Le parti de Churchill est interdit depuis 1950. Il est le leader de la résistance et lutte contre le régime en place. Le Royaume-Uni doit faire face à des troubles incéssants en Inde. La guerre entre l'Allemagne et l'URSS dure depuis 11 ans sans qu'un vainqueur se dessine. Des rumeurs courent sur le fait qu'Hitler serait gravement malade. De plus en plus d'actes de résistance ont lieu contre l'empire nazi, en particulier en Angleterre.

David Fitzgerald, fonctionnaire au Dominion Office, s'est engagé dans la Résistance. Il doit principalement transmettre des informations sur ce qui se passe dans certains dominions. Mais il va être obligé d'avoir un rôle plus actif car l'un de ses anciens camarades d'Oxford doit être exfiltré vers les Etats-Unis car il détient des secrets essentiels. Le problème est qu'il est interné dans un asile. David doit donc permettre de le rassurer avant son évacuation.

J'ai beaucoup aimé toute la première moitié du livre. Elle nous explique ce qu'il s'est passé après la guerre. On voit David dans ses missions de renseignements qui, même si elles sont simples, nécessitent quand même beaucoup de mensonges et de manipulation. On découvre son réseau. En parallèle, on découvre la vie de son ami Frank Muncaster et les conditions (atroces) de vie dans les asiles psychiatriques de l'époque.
La politique de la collaboration franchit une étape quand le Royaume-Uni décide d'organiser la rafle et la déportation des populations juives britanniques. Il y a une scène très poignante au moment du passage d'un de ces groupes de déportés dans Londres.

Mais j'ai eu plus de difficultés avec la deuxième partie du livre. David est répéré. Il va donc fuir et devoir tout abandonné. Alors que ce devrait être le moment où tout s'accélère, le rythme ralentit. On s'attarde sur ses problèmes matrimoniaux (sa femme ne savait pas qu'il était espion et pensait qu'il avait une maîtresse). Il y a tout au long du livre de nombreux flash-backs dont certains ne sont pas forcément utiles (par exemple à ceux qui concernent la vie de l'agent allemand qui est à leurs trousses). Les aspects politiques sont mis de côté alors que c'est ce qui m'intéressait le plus. C'est d'autant plus dommage qu'à la fin du roman, l'auteur a écrit une note historique très intéressantes, notamment sur la façon de choisir les personnages historiques qui allaient devenir les collaborateurs dans son roman.
De plus, le sort des personnages (fictifs) n'est pas totalement déterminé, ce que je trouve très frustrant. J'ai d'ailleurs remarqué que c'était très fréquent dans les ouvrages de près de 1000 pages, comme si l'auteur n'arrivait pas vraiment mettre un terme définitif à son livre (ce qui peut se comprendre après y avoir passé autant de temps).

Même si je ne regrette pas ma lecture, je trouve que la deuxième partie du livre aurait gagné en efficacité si l'action avait été plus resserrée.

J'ai dans ma PAL deux autres uchronies sur la Seconde Guerre mondiale : Fatherland de Robert Harris et Le faiseur d'histoire de Stephen Fry que je compte lire bientôt.

4e  participation au challenge A year in England





8 commentaires:

  1. Etant donné ton bémol, je crois que je contenterais de découvrir cet auteur avec sa série se déroulant à l'époque d'Henri VIII. J'espère que tu feras une billet sur le premier tome pour m'allécher encore plus !

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    1. Oui, sa série sur Henri VIII est nettement meilleure. Je vais essayer, mais je n'avais pas pris de notes. Enfin, je m'en souviens encore bien. C'est surtout que je suis toujours aussi flemmarde pour faire des billets ^^

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  2. Comme toi, j'ai sauté dessus !
    Malheureusement, il m'est tombé des mains assez rapidement (j'ai renoncé vers 200 pages). J'attendais davantage de détails sur la vie quotidienne (forcément bouleversée) des britanniques ... j'ai trouvé que l'auteur manipulait bien le contexte politique mais qu'il manquait d'imagination dans la description de son univers uchronique.. Bon, forcément j'avais en tête les romans de Connie Willis ...

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    1. Oui moi aussi, j'avais en tête Connie Willis. Dailleurs, je vais faire mon Connie Willis Tour à Londres cette semaine avec visite de la cathédrale St Paul et de l'Imperial War Museum ;-) Je ne peux pas vraiment te dire que ça s'arrange pour la suite du livre, on n'en apprend pas plus sur la vie des gens et il y a moins d'aspects politiques.

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    2. Je rêve de faire aussi un "Connie Willis tour" lol ... J'ai même conservé sa description de Saint Paul pour le cas où je retournerai bientôt à Londres ! J'espère que tu ne seras pas déçue ... (mais j'en doute !)
      En ce qui concerne le livre, je pense que je vais continuer avec Connie Willis et oublier (pour un temps) Samson !

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    3. J'aurais dû garder sa description. J'ai couru partout pour voir La lumière du monde... pour la manquer. Je raconterai ma mésaventure dans un billet. Connie Willis est une fois de plus mon coup de coeur de l'année :-) Je suis sûre que je les relirai tous un jour.

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  3. Aïe quel dommage, ce que tu dis de la deuxième partie me décourage d'avance alors que j'adore l'idée!

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    1. Moi aussi j'aimais l'idée, ce qui a sans doute augmenté ma déception !

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