Avant-propos : A l’occasion de la sortie du film, j’ai lu La
voleuse de livres, roman qui a été un coup de cœur pour de nombreuses
personnes. Je dois dire que je ressors assez mitigée de ma lecture.
Mon résumé : Allemagne, 1939. La mort nous raconte l’histoire
de Liesel, jeune allemande de 13 ans, de son amour pour les livres à sa survie
dans son petit village près de Munich pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Mon avis : La construction du livre m’a semblé inutilement
compliquée. Il est assez difficile d’accrocher aux premières pages (d’ailleurs,
j’ai vu que de nombreuses personnes avaient renoncé et je pense que j’aurais
fait pareil, si je l’avais pas payé). L’auteur ne cesse de faire des sauts en
avant dans son histoire et des retours en arrière qui m’ont paru un peu
artificiels, voire même dommageables car à certains moments, je ne savais plus
à quelle période on se situait. De plus, la mort de l’un des personnages est
annoncée assez tôt, ce qui retire un peu d’émotion (peut-être est-ce
volontaire, vu que la suite en est chargée et que le livre s’adresse à un
public jeunesse).
L’autre élément qui m’a « sortie » du roman est le fait que
la mort soit la narratrice. Cette narration m’a semblé assez confuse. Parfois
on a l’impression qu’elle est omnisciente, alors qu’elle nous dit le contraire,
parfois elle prend la parole et à d’autres moments elle disparaît. La mort est
envoyée par dieu et accomplit sa tâche, mais on ne sait pas trop sur quel
critère (est-ce dieu qui décide ?). Elle accuse tout de même par moments Hitler d’être
responsable. Mais je trouve que quand on se lance dans des sujets
métaphysiques, on doit le faire avec un peu plus de finesse que cela ou s’abstenir
en particulier sur ce sujet. Sans compter une question bêtement pratique : la
mort, entité incorporelle, a réussi à ramasser le livre/journal intime de
Liesel. Comment a-t-elle fait comme ?
Il y a aussi petite tendance à tirer sur la corde vers le
pathos et c’est toujours un peu dangereux sur un sujet à la base aussi dramatique.
Le personnage de Hans, père adoptif de Liesel, même s’il est très attachant, est
tout de même un peu trop parfait (qui va forcément cacher un juif). C’est lui qui apprend à lire à Liesel. La
jeune fille va tellement apprécier cela qu’elle va dérober des livres, les
relire sans cesse et même les faire découvrir aux autres.
Si on connaît la vie la population allemande pendant la
seconde guerre mondiale, on n’apprendra pas grand-chose de nouveau. Mais, je
sais pertinemment que la plupart de la population ne la connaît pas et le point
de vue de montrer des allemands qui subissent la guerre (autodafés, privations,
rationnement, embrigadement, bombardements…) est intéressant, si on ne le
connaît pas. Le village de Liesel est situé près du camp de concentration de
Dachau et le livre montre que la population n’ignorait pas son existence mais que
les habitants ne pouvaient pas réagir sans risquer leur vie.
J’ai trouvé certains personnages secondaires
particulièrement réussis. Par exemple, le jeune Rudy, complice de Liesel, qui a
participé à une course en se couvrant le visage en noir pour faire comme Jesse
Owens et qui est persécuté par ses camarades des jeunesses hitlériennes (et
accessoirement qui est amoureux de Liesel). Ou bien la femme du maire qui porte en elle une blessure
liée à la mort de son fils. Ou encore le soldat qui revient de Stalingrad.
Au niveau de la forme, par contre, j’ai beaucoup aimé l’insertion
de dessins issus de l’un des carnets des protagonistes.