
Mon résumé : Les amateurs de Sherlock Holmes se réunissent pour une conférence exceptionnelle : on aurait retrouvé le journal perdu d'Arthur Conan Doyle portant sur la fin de l'année 1901. Mais le plus éminent des sherlockiens est assassiné et le journal a disparu. Harold White, dernier membre intronisé de la "confrérie" des Baker Street Irregulars décide de mener l'enquête sur la mort de leur plus célèbre figure, meurtre qui ressemble étrangement à celui d'Une Etude en rouge. Pendant ce temps, nous découvrons au fur et à mesure le journal de Conan Doyle.
Mon avis : J'évite en général de lire des livres qui se passent à la fois dans le présent et dans le passé, car je ne trouve pas çà des plus heureux en général (et c'est devenu une espèce de mode). Mais ici, je n'ai pu résister à Sherlock (j'attends d'ailleurs avec impatience l'annonce de la date de diffusion de la saison 3).
Une plongée sympathique dans le petit monde des Sherlockiens.
Décidément, les Sherlockiens sont une coterie bien particulière où le meurtre semble être monnaie courante (voir Le Mystère Sherlock). Ici, Harold White se lance dans une énigme digne de son détective préféré. D'ailleurs, il décide d'employer la science de la déduction pour résoudre le meurtre d'Alex Cale. Notre sherlockien se lance alors dans un espèce de gigantesque jeu de piste qui va le mener des Etats-Unis jusqu'à Londres puis au pied des chutes de Reichenbach. Les références sont innombrables et l'auteur maîtrise l'humour.
A la découverte de Conan Doyle et Bram Stoker
Nous rencontrons Conan Doyle au moment où il va tuer Sherlock Holmes. Il n'en peut plus de ce personnage et de la place qu'il occupe dans la vie des gens. L'auteur veut passer à de la littérature sérieuse et abandonner le héros qui lui a valu d'être connu (d'ailleurs, il considère que Sherlock sera vite oublié). Il se trouve toutefois mêlé à la disparition de jeunes filles et va apporter son aide aux nouveaux policiers de Scotland Yard. Pour l'aider dans son enquête, il va faire appel à son ami Bram Stoker, responsable du théâtre du Lyceum mais qui maîtrise aussi le dédale des rues de Whitechapel. Ils vont se retrouver face à un meurtrier qui laisse à côté de ses victimes une robe de mariée. Ils vont aussi devoir plonger dans le monde des suffragettes. Pour résoudre cette affaire, Conan Doyle va utiliser la science de la déduction qu'il a mis utilisé dans ses romans.
Quand moi aussi j'utilise la science de la déduction...
Je m'arrête et je réfléchis (dans mon fauteuil comme Sherlock et accessoirement comme Harold, le héros du livre). J'ai du mal à lâcher ce livre qui n'est pas trop mal écrit, assez drôle, ultra-référencé mais qui n'a pourtant pas de bonnes notes sur Babelio, ni sur Goodreads. Soit mes amis lecteurs sont extrêmement difficiles dans leurs avis , soit l'auteur a fait quelque chose de très mal à la fin. Vous aussi vous sentez s'épanouir en vous la science de la déduction ?
Ce qui devait arriver arriva.
Spoiler:
Parce que les Sherlockiens sont des personnes éminemment sympathiques même si elles ont un gros problème pour distinguer la réalité de la fiction (à la convention, pour ne pas vexer la moitié de la salle, on considère Conan Doyle comme l'agent de Watson et non pas comme l'auteur des livres...). Parce qu'énormément de faits utilisés dans ce livre sont inspirés de la vie de Conan Doyle (il a vraiment aidé Scotland Yard, il était vraiment ami avec Bram Stoker pour ne citer que ceux-là). Parce qu'il y a un passage avec un déguisement qui est très drôle. Parce que l'auteur pose d'intéressantes questions sur les rapports entre le public et un personnage fictif. Parce que les deux enquêtes sont résolues de manière assez originales.
En quelques mots : Une très bonne idée et un bon livre gâché par un final en partie décevant. Mais les réflexions que l'auteur nous livre sur Sherlock et son auteur sont souvent intéressantes.